« Savages » est le dernier film réalisé par Oliver Stone.
Cette fois, le réalisateur nous parle de drogues, en adaptant un best seller brûlant de Don Winslow.
Je voulais vous écrire une critique à la façon d’Ophélia, pardon « O. » , mais cela a déjà été fait par Kasilla. Ou dans le style de Don Winslow, l’auteur du roman qui inspiré Oliver Stone. Cependant, pour bien faire, il aurait fallu que je me shoote à autre chose qu’une tasse de thé vert. Car la lecture du roman de Don Winslow est une expérience à part entière : mots valises, présentation spéciale etc.
On comprend qu’Oliver Stone ait eu un coup de cœur, même si ce roman qui évoque pourtant plus les délires lynchiens et tarantinesques que son propre univers. Et quand Mr Stone a un coup de cœur, il fonce : trois mois plus tard, l’affaire ou plutôt le film était dans le sac … Alors, que le dernier Stone, c’est de la bonne (production) ou un gros pétard mouillé ?
Synopsis de Savages
Laguna Beach, Californie : Ben, botaniste bohème, Chon, ancien Navy Seal, et la belle O partagent tout. Ben et Chon sont à la tête d’un business florissant. Les graines ramenées par Chon de ses missions et le génie de Ben ont donné naissance au meilleur cannabis qui soit. Même s’il est officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, ils en dealent partout avec la complicité de Dennis, un agent des stups. Leur affaire marche tellement bien qu’elle attire l’attention du cartel mexicain de Baja, dirigé d’une main de fer par Elena. Face à leur proposition d’«association», Chon est partisan de résister par la force, mais Ben préfère tout abandonner. Pour les contraindre à coopérer, le cartel kidnappe O. Elena a eu raison d’utiliser les liens très forts du trio, mais elle a aussi sous-estimé leur capacité à réagir…C’est le début d’une guerre entre l’organisation du crime dont le bras armé, Lado, ne fait aucun cadeau et le trio.Qu’il s’agisse de pouvoir, d’innocence, ou de la vie de ceux qu’ils aiment, tout le monde a quelque chose à perdre.
via Savages | Pathé Films.
NB : Le film a été préseqnté à la clôture du festival du cinéma américain de Deauville 2012.
Critique du film Savages
Stone, le monde est Stone
Il était étonnant qu’avec un nom pareil ( « stone » signifiant pierre mais aussi « drogué ») , et une tendance à l’éclectisme, Oliver Stone n’ait pas réalisé auparavant un film traitant de trafic de drogue.
Tous les thèmes (ou presque) qu’il aborde dans ses films s’y retrouvent : violence à la « Tueurs Nés », luttes de pouvoirs, horreur de la guerre (Chon est un vétéran d’Irak)… Mais bon, maintenant, un réalisateur américain se doit de faire un film avec de la drogue dedans. Dont acte. Et, comme dans le livre, il y a un triangle amoureux. Sans ce trio de personnages, ce ne serait pas la même histoire. Stone est allé chercher trois jeunes et beaux acteurs…
Un casting sexy et un peu de sexe (à trois).
« Dans les vies de Pippa Lee », Blake Lively était déjà une jeunette prête à toutes les expériences et dans « The Town », une droguée. Pour Ophelia, l’actrice fait un mix des deux personnages sus-cités en rajoutant un peu de son personnage dans « Gossip Girl ». Que la jeune comédienne souhaite casser sa jolie image de Californienne pur jus, pourquoi pas ! Mais la ficelle semble un peu grosse ; personnellement je n’ai pas particulièrement apprécié son jeu – ni le personnage d’ailleurs. Peut-être est-ce dû en partie au fait que son personnage raconte l’histoire en voix off ? …
Deux beaux gosses, chacun dans leur style, qui se débrouillent plutôt bien.
Notamment Taylor Kitsch dans un rôle qui lui sied : Chon, le bourrin qui revient désabusé de la guerre ; il est beaucoup mieux que « John Carter !
Le personnage de Ben (Aaron Johnson) est au début le plus sympathique, mais va révéler sa partie sauvage et violente également.
On comprend tout de suite que les trois héros ont des relations sexuelles ensemble ou plutôt que la belle O. partage ses faveurs entre Ben, « chaud comme le bois » et Chon « froid comme le métal ».
« Ben qui fait l’amour et Chon qui baise ».
Mais rien de nouveau sous le soleil de Californie, des trios amoureux, on en connaît des tas : « Jules & Jim », « Butch Cassidy et the Kid » (ce dernier est d’ailleurs cité par O.) ou les plus récents et plus chastes « Twilight » , « Hunger Games »…
Pas de quoi fouetter un chat, il existe des séries télé qui nous montrent plus que cela.
Ils incarnent des personnages à la fois terrifiants et terriblement humains. Et on a droit à des situations qui font sourire – si, si, et heureusement d’ailleurs avec toute cette violence.
Il y a Elena, mama latino devenue reine des cartels -qui s’inquiète pour sa fille étudiante.
Lado, son bras droit pervers mais perturbé par son divorce. Et Dennis le flic « ripou » qui soigne sa femme -à coup de haschisch thérapeutique – tout en prenant soin de ses petites filles…
De la violence
En conclusion : pas ma came, ce Stone.
Ensuite, la fin m’a gênée. Sans « spoiler », on peut dire que le film comporte une double fin. Une première fin, violente, et une seconde plus douce, baignée par « Here Comes The Sun » (une reprise de Yuna, pas l’original des Beatles.).
Sur le papier, dans le livre, la fin est plus floue, mais on dirait que Stone s’est senti obligé d’ajouter une seconde issue à son film, une pirouette pour rendre le film plus présentable et accessible ?
Présentation du film Savages
SAVAGES
Sortie en salles le 26 septembre 2012
Un film de : Oliver Stone, d’après le roman éponyme de Don Winslow.
Avec :Taylor Kitsch, Blake Lively, Aaron Taylor-Johnson, John Travolta, Benicio Del Toro et Salma Hayek
Sortie le 26 septembre 2012
Durée : 2h10
Pour aller plus loin
- A lire : ( sans effets secondaires) : Le dossier de Pure ciné : Le trafic de drogue au cinéma.
Je n’ai même plus trop envie de le voir depuis que j’ai lu plusieurs critiques, qui confirment mes craintes, d’autant que je trouve T. Kitsch et B. Lively mauvais acteurs…
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