Vu début mars à Deauville Asia, en présence de son réalisateur Wong Kar Wai, THE GRANDMASTER (一代宗师, Yi Dai Zong Shi) a été présenté en ouverture de la 63 e Berlinale.
THE GRANDMASTER est un hommage aux films d’arts martiaux de son enfance, et raconte l’histoire d’Ip Man, mentor de Bruce Lee. Ce film est distribué par Wild Bunch en France et sortira sur nos écrans le 17 avril.
CRITIQUE DE THE GRANDMASTER
« Si vous aimez le kung fu, vous êtes au bon endroit. Sinon, la porte est par là ! »
plaisantait Wong Kar wai lors de la présentation de son film à Deauville. L’objectif de Wong Kar Wai était peut-être de montrer l’importance des arts martiaux, mais c’était aussi l’occasion de raconter la Chine en des temps difficiles et fondateurs, et de nous montrer une histoire d’amour contrariée (sa grande spécialité). La légende d’Ip Man avait déjà inspiré les cinéastes mais rares sont les réalisateurs qui ont filmé le wing chun et les autres arts martiaux.
« Now, I know kung fu » (Neo, Matrix)
Dans The Grandmaster, on découvre quatre style d’arts martiaux et quatre grands maîtres du kung fu : Ip Man (Tony Leung l’acteur fétiche de Wong Kar Wai) pratique et enseignera en effet le Wing Chun, Gong Er (Zhang Ziyi) maîtrise le Ba Gua, Ma San (Zhang Jin) utilise le Xing Yi , et La Lame est un expert du Ba Ji. Si vous pratiquez les arts martiaux, vous serez aux anges. Chaque combat est chorégraphié à la perfection ! Wong Kar Wai n’abuse pas des ralentis à la Matrix ou des câbles : il emploie le tout majestueusement, avec un dosage parfait entre réalisme et magie. Le combat entre Ip Man et Gong Er (la fille du Grand maître Gong Baosen, seule à pratiquer la technique convoitée des « 64 mains ») ressemble plus à une danse d’amour sensuelle qu’à une bagarre. Chaque combat comporte un enjeu psychologique et sous-entend autre chose que la violence. C’est soit un combat d’influence, au sujet d’un héritage, ou de sentiments…
Si vous vous intéressez à l’histoire, le film devrait vous plaire, puisqu’on découvre, ou redécouvre, un pan de l’histoire chinoise en suivant le destin assez extraordinaire d’Ip Man ( de 1936 à la fin de sa vie).
Mais ce qui frappe avant tout, et mettra tout le monde d’accord, dès le prégénérique, c’est que le film est plastiquement superbe. Chaque plan est un tableau, la photographie de Lesourd confine au sublime, dans des décors superbes et une musique soigneusement choisie. L’eau, un éléments clé des films de WKW (sauf peut-être dans les Cendres du temps), est présente sous toutes ses formes dans The Grandmaster : pluie, vapeur, neige… Cet élément traduit une certaine mélancolie qui sourd du film, elle traduit les sentiments des personnages. Ainsi, le beau personnage de Zhang Ziyi est ainsi associée à la neige puis aux vapeurs de l’opium, ainsi qu’à une certaine musique.
Alors oui, on pourra trouver la narration confuse, le rythme et la structure du film n’étant pas parfaits. Certains spectateurs impatients auront peut-être du mal avec les personnages parlant par maximes ou métaphores… « En arts martiaux, la seule vérité est celle du vainqueur. » On pourra aussi reprocher à Wong Kar Wai de filmer avec des longueurs. Mais c’est son style, l’essence de son cinéma. De plus, le cinéma asiatique est parfois difficile pour nous, Occidentaux, nous n’avons pas toujours les clés pour comprendre les symboles présents dans le film. Il y aurait encore beaucoup à dire et à analyser dans The Grandmaster mais je ne souhaite pas déflorer l’histoire en vous racontant par exemple la romance entre deux personnages.
Difficile de ne pas qualifier le film de chef d’œuvre dans son genre. Au final, The Grandmaster est une grande fresque historique, sublime, somptueuse et superbe dont certaines scènes resteront gravées dans notre mémoire.
THE GRANDMASTER
一代宗师
Un film de Wong Kar-Wai
avec Tony Leung Chiu Wai (Infernal Affairs) et Zhang Ziyi (Tigre et Dragon)
Au cinéma le 17 avril 2013
Je trouve ce long métrage plutôt superbe dans l’ensemble et comme je suis un adepte des arts martiaux j’ai pris du plaisir à le regarder.
Merci pour tous vos commentaires ! Oui the Grandmaster c’est beau, et si on aime les arts martiaux alors on ne peut être que conquis !