« La France a enfin sa Bridget Jones » ! Voilà une phrase qui me plaisait bien. Puis, j’ai vu qu’il s’agissait de l’adaptation de la BD éponyme de Pénélope Bagieu. Et oui, après les romans, le cinéma s’attaque au 9 e art ! Avec plus ou moins de succès : Les Profs, Les Beaux Gosses, La Vie D’Adèle, Les Schtroumphs, Tintin, les Astérix, et je passe sur les comics et mangas… Revenons-en à nos moutons : « Joséphine », c’était bien ?
Je connaissais la bande dessinée mais j’ai fait totalement abstraction de l’adaptation… J’ai regardé le film comme un « chick flick », un film pour filles, une comédie romantique.
Oui, la France a sa Bridget Jones, et elle s’appelle Joséphine... Un peu plus méchante que Bridget mais aussi gaffeuse ! L’histoire reprend toutes les situations d’une comédie romantique classique : La bande de copains, le mec amoureux mais coincé jugé ennuyeux par l’héroïne, le beau gosse égoïste, la sœur parfaite, le baiser sous la pluie, l’héroïne complexée, le chat réconfortant… Tout est en place pour en faire un pur moment de comédie. C’est du déjà vu, tout comme la représentation des hommes et des femmes.
Les relations hommes/femmes ? On en demande qu’à en rire ! Les hommes dans le film : il y a le bon copain homo complice de l’héroïne (Cyril Guei se sort bien de ce rôle pas évident). Il y a l’homme marié incapable de choisir entre sa femme et Joséphine (Charlie Dupont, salopard au départ, pitoyable et finalement amusant). Il y a le futur mari de sa soeur, gendre idéal qui en en fait ne l’est pas du tout. Il y a le papa et le psy de Joséphine. Enfin, l’homme parfait qu’on- ne -voit- pas-car-il-est- trop- proche-de-nous – et -mal- fagoté (Mehdi Nebbou n’a rien d’un Hugh Grant ou Colin Firth mais fait très bien l’affaire). Son physique de grand maigre s’accorde parfaitement à celui de Joséphine, et il devient de plus en plus beau à nos yeux! Bref, des rôles clichés mais une comédie s’appuie très souvent sur des stéréotypes. Il serait néanmoins intéressant d’avoir l’avis d’un homme concernant ce film. La représentation du sexe fort lui semble-t-elle juste ? (Hélas peu d’hommes dans la salle où j’étais…)
Les femmes dans « Joséphine »: dans le rôle cartoonesque de Joséphine, Marilou Berry fait preuve d’un bel abattage et n’a rien à envier à Renée Zellweger. De plus, elle est métamorphosée physiquement et très bien mise en valeur malgré son énorme postérieur postiche ! Le reste du casting de filles fonctionne très bien avec Marilou, surtout Alice Pol et Bérengère Krief. Vivement que cette Bérengère ait un rôle principal ! Elle réussit à balancer des horreurs tout en restant féminine, et apporte un peu de sel à tout ce sucre. Et Caroline Anglade, la blonde RH très sensible et nunuche, est drôle et assez émouvante, c’est la rivale idéale pour Joséphine. Bref, les seconds rôles sont savoureux – même si certains acteurs sont franchement en retrait, comme Rose – interprétée par Amelle Chahbi– ou encore le psy joué par Bruno Podalydès.
En conclusion : mission accomplie pour la réalisatrice Agnès Obadia ! La réalisatrice ne prend aucun risque mais applique une recette qui fait ses preuves : on rit parfois, on sourit beaucoup. Joséphine est une comédie rose bonbon comme l’affiche, qui vous fera passer un bon moment, si vous n’en demandez pas plus.
JOSÉPHINE
LE 19 JUIN 2013 AU CINÉMA
Réalisé par Agnès Obadia (Romaine)
Avec Marilou BERRY, Mehdi NEBBOU, Bérengère KRIEF, Charlie DUPONT, Amelle CHAHBI, Alice Pol et Cyril Guei
Synopsis :
Joséphine, 29 ans trois-quarts, obnubilée par la taille de ses fesses, source de tous ses problèmes, n’a toujours pas trouvé l’homme de ses
rêves-non-fumeur-bon-cuisinier-qui-aime-les-chats-et-qui-veut-plein-d’enfants…
Sa seule consolation, c’est qu’elle vit avec Brad Pitt… consolation de courte durée puisque c’est son chat. Quand sa sœur lui annonce son mariage, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la tasse à café.
Elle s’invente alors une histoire d’amour avec un riche chirurgien brésilien qui lui a demandé sa main et l’emmène vivre au bout du monde.
Facile à dire… Ce (petit) mensonge va l’entraîner dans un tourbillon d’aventures.
Sur Twitter :
#Josephine
Les comptes Twitter : @marilouberry @ugcdistribution et la créatrice de Joséphine, Pénélope Bagieu : https://twitter.com/PenelopeB
Bande annonce :
« le cinéma s’attaque au 8 e art ! »
Je pense que vous vouliez parler du 9ème Art (la BD)
Merci Franck : bien sûr ! Faute de frappe de ma part mais c’est rectifié !
Je pense que je vais attendre qu’il passe à la télé ! 🙂
Moi pareil.
L’affiche est horrible (genre spectacle de théatre pourri), la bande annonce ne donne pas envie, ni provoque un chioua de désirs ou d’étonnement… télé !
C’est vrai que l’affiche est très laide… On aurait pu demander à Pénélope Bagieu de la dessiner.
Je suis beaucoup plus positif que toi à propos de cette comédie agréable, légère et très réussie à mes yeux.
Ah mais j’ai bien ri quand même (j’étais un peu la seule). Pour moi, c’est Joséphine,c’est la Bridget Jones française.
Non, l’affiche est très réussie, puisqu’elle correspond exactement au film. Kitsch et moche. Il manque la prévisibilité totale dans le tableau, mais il faut bien avouer que ce n’est pas facile à rendre sur une affiche.
On a l’impression de voir se dérouler un (mauvais) téléfilm du mardi après-midi sur M6, filmé sans imagination et sans le moindre style (les enchaînements où le plan se découpe pour laisser place au plan suivant sont dignes des plus piètres dessins animés pour enfants en vogue actuellement). On suit péniblement le déroulement d’un scénario entièrement convenu, entièrement dénué de toute surprise et de tout intérêt, où on sait exactement une demi-heure à l’avance tout ce qui va se passer – sans que ça ajoute le moindre sentiment d’attente, parce qu’on sait pertinemment que ce sera assez pénible.
On n’échappe donc pas à la sempiternelle scène du mariage interrompu au moment où le prêtre dit « si quelqu’un blabla, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais » – au passage, aucun prêtre n’a jamais prononcé une telle phrase au cours d’un mariage en France. C’est bien d’être fan de films américains, mais là ça se voit un peu trop… Et puis là, la fille vient habillée en converse, jean moulant et tee-shirt marin (pourquoi ? Nul ne le sait, mais ça ajoute au profond ridicule – involontaire – de la scène) pour empêcher sa soeur d’épouser ce sale type qui la trompe éhontément (ho ho hooo, quelle surprise !!), mais se montre incapable de confondre le futur mari, balbutie trois pauvres phrases et sort… suivie de près par la mariée qui, contre toute vraisemblance et alors qu’elle a (on nous l’a expliqué longuement et lourdement) toutes les raisons de détester sa sœur, l’a crue malgré l’absence totale d’arguments. Ah si… « Il était trop parfait »… ah ok…
Les gags sont donc gros comme une maison et pas drôles, mais comment pourrait-il en être autrement avec un tel manque de cohérence et de vraisemblance ? La référence à Bridget Jones est tout à fait juste : on ne peut s’empêcher de penser que ce film cherche à copier ce modèle-là, mais on en reste très très loin… Les clins d’œil sont multiples, de la séquence « je bouffe n’importe quoi devant la télé » à « je marche trempée sous la pluie à la recherche de l’homme que j’aime » en passant par « j’ai trois amis : deux filles et un homosexuel » et « ho ho hooo, je me couvre de ridicule devant toute une assistance », ouaaiiis, youpi, quelle folle originalité. Ah, et aussi « je cours à côté de ma soeur, et juste au moment où elle m’annonce un truc INCROYABLE (hmm…), ho ho hooo, je percute un arbre ». ZE gag.
Tout tombe à plat tant on le voit venir dix minutes à l’avance. Dans ce contexte, les acteurs sont moyens tout au plus. Marilou Berry est totalement quelconque, et on touche le fond avec la séquence où elle est supposée montrer ses talents de comédienne en simulant le chagrin à la suite d’un deuil – on ressent forcément un peu de peine pour elle, parce qu’elle n’est absolument pas crédible dans ce qui ressemble à un test basique pour acteurs débutants. Je ne lui vois qu’une seule excuse : elle n’est pas entrée dans le rôle, beaucoup trop plat et caricatural.
D’une manière générale, c’est vrai, ce n’est pas entièrement la faute des acteurs, tant leurs personnages sont caricaturaux, transparents et inintéressants. La description par Joséphine de Gilles, son patron, s’applique à merveille non seulement au personnage, mais au film tout entier : elle sait exactement à l’avance tout ce qu’il va faire ou dire. Il y a la bonne copine nymphomane, le copain homosexuel sympa et déluré, le patron coincé et ringard mais gentil, la sœur « parfaite » (ce n’est pas le mot qui vient spontanément à l’esprit quand on découvre le personnage, mais bon, passons), la mère impitoyable avec sa fille mais qui se pâme quand elle pense qu’elle va épouser un chirurgien (« oooh, un chirurgien dans la famille ! », quelle vive et acerbe critique de la bourgeoisie, pas vue des dizaines de milliers de fois, non non)…
Le seul personnage un peu original est celui de l’amant marié qui, une fois le pot-aux-roses découvert (il était marié !!! Ho ho ho, quelle surprise…), aide Joséphine en tant qu’expert ès mensonges. Mais malheureusement, il finit par se faire plaquer par sa femme et tente de reconquérir Joséphine, dont il est amoureux finalement (ho ho hooo, quelle originalité et quelle surprise…), redevenant ainsi un personnage entièrement convenu, qui se fond dans le cliché général.
Il y a également une scène qui est susceptible de toucher un peu le spectateur, pas spécialement par son originalité mais parce que l’acteur concerné tire bien son épingle du jeu : celle où Gilles danse avec ses deux nièces, sous le regard attendri de Joséphine (hyper bien cachée en haut de l’escalier où n’importe qui peut la voir, mais en fait non). Patatras, la scène est reprise en écho une vingtaine de minutes plus tard (ou cinq minutes ? Je ne sais plus, ça paraissait tellement long) à l’occasion d’une soirée déguisée où Joséphine s’est glissée incognito et où personne ne lui demande qui elle est (ho ho hooo, quelle surprise et quelle vraisemblance…). Gilles reproduit cette danse, elle se joint à lui dans le mouvement, ils se rapprochent, et ils sont interrompus de façon intempestive avant la scène du bisou (ho ho hooo… vous m’avez compris.). Le début d’étincelle trouvé dans la première scène de danse s’évanouit totalement dès lors qu’on sait qu’il ne s’agissait que d’un prétexte scénaristique bidon et invraisemblable au possible pour rapprocher les deux futurs amoureux.
Du point de vue de la technique, l’image ne fait pas franchement penser au cinéma. On imagine que c’est filmé en numérique pour économiser des sous, mais là où le dogme, par exemple, utilise ça pour en faire un style à part entière, là où les films à grand budget l’utilisent pour mettre en valeur des effets spéciaux de haute volée ou bien des images de paysage époustouflantes, là… ça fait cheap. Rien d’autre. Les couleurs sont criardes. Trop de gros plans sur le visage de Joséphine et des différents acteurs. Déjà, quand un acteur est excellent, il n’est pas utile de montrer son visage de près pour comprendre ce qu’il exprime, mais quand en plus il rame pour essayer de faire passer une telle daube, ça met au contraire l’accent sur le côté complètement plat de son jeu et de l’intrigue.
Pour finir, la musique – on dirait un remix d’épisodes de « Desperate Housewives ». On a entendu cette musique 10000 fois dans des séries, et ce côté « attention, là, ces petites notes pincées, ça veut dire qu’il va falloir rigoler dans un instant » est totalement insupportable.
Bref, ce film est une honte… Il faut bien du courage pour oser en faire la promotion de plateau de télévision en émission de radio, en sachant que les gens vont aller le voir et ressortir effarés devant tant de platitude médiocre. Heureux élus qui ne l’avez pas vu, passez votre chemin…
Merci d’avoir partagé votre avis ( je devrais plutôt dire critique) sur Joséphine. @bientôt !