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[Critique] La Belle et la Bête de Christophe Gans

Après Cocteau, Disney et Broadway, Christophe Gans s’empare du conte merveilleux de La Belle et la Bête pour en faire l’un des films événements de cet hiver. Effets spéciaux grandioses, affiches magnifiques, voici ce qu’en a pensé Raphaël Borfiga.

Synopsis :

1818, après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné part s’exiler à la campagne avec ses trois fils et ses trois filles, parmi elle, Belle, la plus jeune. Lors d’un éprouvant voyage, le marchand découvre le domaine de la Bête qui le condamne à l’emprisonnement pour avoir dérobé une rose dans son jardin. Mais Belle prend la place de son père au château de la Bête…

 

Critique :

La bande annonce, les affiches et le nom de Christophe Gans (Le Pacte des Loups, Silent Hill) m’ont donné envie d’aller voir ce film malgré mon peu de sympathie pour Vincent Cassel et Léa Seydoux (et les « enfants » ou « petits-enfants de » en général). Le bilan est globalement positif car on passe un agréable moment surtout grâce à la qualité plastique du film.

Christophe Gans l’a expliqué lui-même à la fin de la projection, le film a été tourné exclusivement en studio (à l’exception de la scène de chasse à courre) et sur de nombreux fonds verts pour plus de liberté artistique. Il faut reconnaître qu’on avait rarement vu d’aussi belles images dans le cinéma français depuis longtemps.
Les costumes, bien réels eux, sont magnifiques, aussi bien les robes de la Belle que les parures de la Bête, habillés comme un prince et une princesse.
Les décors, et notamment les créations par ordinateurs (grâce à plus de 600 infographistes) sont sublimes. La lumière, les couleurs, les détails sont des clins d’œil à la peinture du début du XIXème siècle. Cet impressionnisme moderne nous transporte tout de suite dans un univers merveilleux, celui du conte féerique. Christophe Gans l’assume totalement, sa version de La Belle et la Bête est avant tout un film d’effets spéciaux, une façon de rendre hommage à la pépinière de talents que compte le cinéma français pourtant décrié pour ses films ennuyeux et laids.
[NDLR: le film a obtenu le César des Meilleurs décors en 2015]

La Belle et la Bête est un film pour tous, chaque public ayant son propre niveau de lecture, sa propre interprétation. Gans s’est fait plaisir en ajoutant à l’histoire des créatures originales comme les géants de pierre de la fin ou les « Tadom », petits chiens ensorcelés. Gans apprécie la féerie et la magie des films de Miyazaki et s’est notamment inspiré de Mon Voisin Totoro pour peupler son univers de petites et grandes bestioles.

Souvent quand un film est beau, on dit que l’histoire a été sacrifiée au profit de toute la partie visuelle. Ce n’est pas tout à fait exact avec La Belle et la Bête. Certes, certaines scènes auraient pu être mieux pensées, comme l’apparition de la Bête ou la rencontre avec Belle.
L’ensemble manque un peu d’émotion, de mélodramatique, de tragique. C’est assez plat de ce côté-là et cela ne décolle jamais même si la scène de la danse, ma préférée, est un tournant dans la relation entre la Belle et la Bête. Les personnages ont beaucoup de grâce et Vincent Cassel est une bête parfaitement trouvée.
Si Gans avait lorgné un peu du côté gothique et dramatique de Tim Burton, on aurait pu avoir un vrai chef d’oeuvre plastique et émotionnel mais on se contentera d’un bon film plaisant à regarder.

« La Belle et la Bête » de Christophe Gans

 Sortie le 12 février 2014

Voir la Bande annonce : 

 

Crédits photo © COURAMIAUD – Laurent LUFROY – Photo de Sébastian SIEBEL – CREDITS NON CONTRACTUELS
Film distribué par Pathé.

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