La littérature « jeunes adultes » a toujours la cote chez les scénaristes à Hollywood. « Divergente » arrive après « Harry Potter » (j’en parle ici et là), »Twilight »(lu les romans et vu le dernier volet), « Hunger Games » (on parle du second épisode ici), « Sublimes Créatures« (trahissant pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques le roman de base), « the Mortal instruments »(là j’ai lu le roman mais pas vu le film) … Alors, que vaut le premier épisode de cette nouvelle saga dystopico-ado-amoureuse ? Voici mon avis sur « Divergente » de Neil Burger.
Synopsis du film Divergente
« Tris vit dans un monde post apocalyptique où la société est divisée en cinq clans (Audacieux, Erudits, Altruistes, Sincères, Fraternels). A 16 ans, elle doit choisir son appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitudes n’est pas concluant ; elle est Divergente. Les Divergents sont des individus rares n’appartenant à aucun clan et sont traqués par le gouvernement. Dissimulant son secret, elle intègre l’univers brutal des Audacieux dont l’entrainement est basé sur la maitrise de nos peurs les plus intimes »
Avis sur le film Divergente
1 livre, 1 film …. »Divergente » est le premier tome d’une trilogie de romans signée Veronica Roth.
Je précise que je n’ai pas encore lu cette trilogie ( mais qu’attendais-je pour le faire ? Je savais que le film allait sortir en avril depuis janvier dernier grâce au Showeb !). Ce qui m’avait plu au Showeb, c’est l’ univers dystopique, et l’idée qu’un individu qui ne rentre pas dans les cases menace tout un système politique (quoi ? je m’emballe ? ).
Ce film pouvait-il être à la fois un blockbuster calibré pour les jeunes et une ode à la différence ? S’il y avait une faction « Idéaliste » , j’y appartiendrai certainement ! …
En effet, « Divergente » est un produit calibré pour les adolescents….
Comment trouver sa place dans la société ? et que faire quand on ne rentre pas dans le moule ?
Telle est la question posée par « Divergente. »
Ce qui ne signifie pas que les personnes ayant le double de l’âge de l’héroïne passeront un mauvais moment.
Le postulat de départ aurait pu nous amener très loin, être une réflexion sur la société qui cherche toujours plus ou moins à classer les individus.
Qui peut se targuer d’avoir toujours su ce qu’il voulait devenir, ce qu’il voulait faire dans la vie ?
Qui ne s’est jamais interrogé sur ses choix de vie ?
Qui n’a jamais passé un test dans un magazine et a été déçu par le résultat ?
Qui, enfant, n’a jamais essayé de faire rentrer une vis blanche à la place d’un clou bleu sur l’atelier F… Price ?
Et je ne vous parle même pas de certains entretiens d’embauche… Donc le propos de « Divergente » n’est pas si éloigné de notre vie quotidienne.
Les interrogations de Béatrice ou « Tris » sont plus que légitimes, elles parleront au plus grand nombre d’entre nous.
Le film nous parle aussi de l’influence de la famille sur nos décisions, des non dits. Et cela aurait pu être rudement passionnant que le film creuse toutes ces pistes…
Mais non, on ne restera au stade du divertissement.
Et l’histoire se concentre surtout sur l’émancipation, le passage à l’âge adulte d’une jeune fille (et ce n’est déjà pas mal).
Neil Burger, qui avait déjà adapté un roman dystopique en réalisant Limitless, semble prendre plaisir à nous montrer un Chicago post-apocalyptique (ça change de New York), et du coup, nous aussi.
Passons au casting.
A part Shailene Woodley qui joue Tris (« The Descendants », « The Spectacular Now »), citons le « beau gosse ténébreux » Theo James, le blond et costaud Jai Courtney (vu dans le calamiteux Die hard 5), Maggie Q ou encore Zoé Kravitz (oui fille de Lenny et de Lisa Bonet.)
Pour compléter le casting, Burger a convoqué Miles Teller (récompensé dans « The Spectacular Now » tout comme Shailene Woodley) : ici point d’amourette entre leur deux personnages, plutôt de la haine ! L’acteur qui joue le frère de Tris, Ansel Elgort, jouera son petit ami dans son prochain film « Nos Etoiles contraires ».
Et surtout Burger a fait appel à Kate Winslet qui joue une femme politique très froide et manipulatrice… Un peu comme Jodie Foster dans Elyseum. L’actrice britannique reste en dessous de sa performance dans « The Reader » mais suscite quand même quelques frissons. N’oublions pas Ashley Judd qui incarne un personnage moins fade qu’il n’y parait.
D’une manière générale, j’ai trouvé qu’il y avait quelques problèmes de rythme .
Cela me fait souvent cet effet quand le scénario est adapté d’un livre… La période d’exposition, puis d’initiation au mode de vie des Audacieux ( des Yamakasis chargé de faire respecter l’ordre dans la société) semble longue … Puis tout s’accélère ! L’héroïne voit sa vie menacée, des membres de sa famille et des amis se faire tuer… elle doit même tuer (alors qu’il aurait peut-être suffi de tirer une balle dans la jambe de son adversaire ?) Tris devra affronter ses plus grandes peurs, mais aussi celle de Quatre, son mentor… et même combattre Quatre lui même. J’ai trouvé que Shailene Woodley était crédible et que l’on pouvait s’identifier à elle. Certains remarqueront qu’elle n’est pas aussi baraquée et à l’aise dans les scènes physiques que Jennifer Lawrence (la jeune « Shai » avait d’ailleurs auditionné pour le rôle de Jennifer dans « Hunger Games ».)
On arrive presque à oublier les défauts de rythme.
Par contre, certaines situations et dialogues ont suscité les rires du public. Notamment la scène d’amour… Ce n’est point la faute des acteurs Theo James et Shailene Woodley : l’alchimie entre eux est plausible. Mais il est difficile de ne pas rire à la scène de séduction avec le tatouage quand on a passé un certain âge. C’est certes plus original que les estampes japonaises mais les dialogues n’aident pas à garder son sérieux.
Verdict ?
« Divergente » est divertissant, avec des bons moments, et d’autres moins, d’autres involontairement drôles… Le film se regarde et si vous êtes d’humeur curieuse, vous aurez très envie de lire les romans ou de voir la suite, déjà en préparation – le premier opus ayant atteint les 100 millions de dollars au box office américain en seulement 10 jours. J’ai plutôt passé un bon moment, même si je ne fais pas partie de la cible ( adolescents et fans de la trilogie – à moins que le scénario de Burger ne trahisse totalement le texte de Mlle Roth ?)