Parmi les très bons films français qui vont sortir au mois de novembre, il y a « Un Illustre Inconnu ».
Le synopsis intriguait : « Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre. Mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Il traverse leurs vies. Mais certains voyages sont sans retour. » Le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ? Verdict.
Avis : Un Illustre Inconnu ou « l’homme qui ne voulait pas vivre sa vie »… mais « la vie des autres » !
Même si la promotion du film très originale ( à savoir l’usurpation d’identité sur Facebook ) est contestable, il faut reconnaître qu’elle était à la hauteur de ce film audacieux et fascinant.
Cette fiction intensément réfléchie par le réalisateur et le scénariste présente de grandes qualités scénaristiques.
On est happés par le suspense, surpris par les retournements de situation !
Le point de départ est le mal-être d’un individu, Sébastien Nicolas (Mathieu Kassovitz) qui ne s’aime pas : il trouve sa vie sans intérêt , insignifiante et cherche à se réaliser à travers la vie des autres…
Les séances de transformation physique, qui ont nécessité quatre heures de maquillage par jour ( un record pour Kassovitz qui dit avoir horreur d’être grimé d’habitude ) sont impressionnantes d’efficacité.
Comme elles sont récurrentes, ces scènes peuvent parfois paraître un peu » longuettes » . Mais elles sont nécessaires à la compréhension de l’obsession du personnage et de sa méticulosité. C’est un rituel.
Pour réussir cette performance de caméléon, il fallait un acteur hors du commun. Mathieu Kassovitz est ce phénomène.
Il est très convaincant quand il joue deux personnages au parler, à la démarche si différentes.
L’ambiance du film est étrange, parfois « flippante ».
Pourtant, Sébastien Nicolas n’est pas un méchant. Il n’est ni sympathique, ni antipathique… C’est un homme qui vit par procuration, et repousse les limites de la morale en ne sentant vivant que dans la peau des autres !
Certes confronté à une pathologie lourde, ce personnage finit en quelque sorte par grandir et assumer les responsabilités de ses actes, ce qui apporte une « note d’espoir » et rend le film moins pesant.
Les psychiatres et psychologues trouveront certainement le cas de Sébastien Nicolas passionnant à analyser (déjà, il porte un prénom en guise de patronyme, que dirait Freud à ce sujet ?) . Le scénario possède un grain de folie certain.
Cette réalisation est une bonne « claque » pour les cinéphiles blasés qui critiquent systématiquement le cinéma français. (Apparemment Kassovitz lui -même aurait revu son jugement grâce à ce film).
Il est intéressant que des réalisateurs comme Matthieu Delaporte puissent passer d’un film plutôt léger comme « Le Prénom » à ce sujet aussi grave (bien que les deux films aient la recherche d’identité comme point commun).
« Un Illustre Inconnu » marquera certainement les esprits, ce film a sa propre identité, il est même assez unique dans son genre. A mi-chemin entre L’Homme qui voulait vivre sa vie (le film de Eric Lartigau d’après Douglas Kennedy) et « Dans la peau de John Malkovitch »… et « Holy Motors ». Et encore, l’histoire part dans une autre direction, et le résultat sur l’écran est vraiment différent des films sus-cités.
Nos mains à couper que cet « Illustre Inconnu » ira aux César 2014 et qu’il devrait remporter quelques prix de cinéma ici et là …
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Claire et Michèle
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UN ILLUSTRE INCONNU
de Matthieu Delaporte
- Avec : Mathieu Kassovitz et Marie-Josée Croze
- Durée : 1h58min
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- Scénario :
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- Scénario :
- Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière
- Producteur(s) :
- Dimitri Rassam et Alexandre de La Patellière
- Producteurs :
- Dimitri Rassam et Alexandre de La Patellière
Sortie le 19 novembre 2014
http://www.pathefilms.com/film/unillustreinconnu
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La bande annonce :
