« THINGS PEOPLE DO »(« After The Fall ») de Saar Klein, sortira au cinéma le 18 février 2015. Il a été récompensé du Prix du 40ème au dernier Festival de Deauville et est passé à la dernière Berlinale…
AVIS
Pour sa première réalisation, le monteur Saar Klein nous décrit le cheminement psychologique d’un « honnête » homme, gentil, mari et père de famille aimant, qui perd son travail dans les assurances car il est n’est pas assez efficace, c’est-à-dire pas assez dur avec la clientèle. Ce Monsieur Tout le Monde déjà endetté va cacher son licenciement et basculer dans le crime. Le pire, c’est qu’il a l’air d’aimer cela et qu’un nouveau lui se révèle … Parallèlement, cet anti héros devient ami avec un flic désabusé (Jason Isaacs)…
Le thème vous dit quelque chose ? C’est normal, l’histoire a hélas un goût de déjà-vu… J’écris peut-être cela car je viens de finir la série « Breaking Bad »qui se passe également au Nouveau Mexique, nous montre aussi un homme bien intégré dans la société qui se transforme en criminel pour sa famille. Et la série se montre beaucoup plus addictive, va beaucoup plus loin que ce film. (Traitez-moi de blasée si vous voulez).
Si l’histoire est déjà connue, le scénario est assez fin pour nous suggérer les raisons du héros qui le pousse à mentir à sa femme, sans tout expliquer. En même temps, l’histoire présente des défauts, notamment la « chance » du héros qui a quand même vraiment du bol pour commettre ses crimes, et une épouse particulièrement peu observatrice au début… Wes Bentley, habitué au seconds rôles ( Interstellar, Hunger Games …) , révèle qu’il peut être une tête d’affiche tout à fait convaincante. Son physique à la fois passe-partout et étrange aide beaucoup pour ce rôle nuancé.
De même, le personnage du policier est un beau personnage, d’ailleurs j’aurais aimé qu’il soit développé ( Jason Isaacs est très bon.) Idem pour le personnage de la caissière(Haley Bennett).J’aurais voulu savoir ce qu’elle devient.
Le personnage de la femme est un peu fade, sauf à un moment.(La femme, c’est Vinessa Shaw, vue dans Two Lovers). Ce personnage de la femme n’est pas très réaliste … Elle ne lui pose presque pas de questions, puis le prend en filature… Il est clair que ce couple s’aime mais qu’il ne communique pas.
Le film ne se déroule cependant pas comme je l’avais prévu et que la dernière scène peut prêter à diverses interprétations.
Au niveau de la forme, on sent une forte influence : Terrence Malick. Ce qui n’est pas étonnant car c’est la productrice de Malick pour « Tree of Life » qui a produit le film.Et surtout, Saar Klein a travaillé avec Malick sur « La Ligne rouge » ou « Le nouveau Monde »… Une scène restera dans ma mémoire ( attention : spoiler, quand Bill se plonge dans la piscine remplie de pastilles.) Symboliquement, le personnage veut se débarrasser de sa propre peau, se tuer… puis il renaît…) Cette piscine en plein désert est d’ailleurs un symbole, une sorte de métaphore filée pendant tout le film.
Je garderai donc en mémoire quelques belles images de cinéma. Et les bonnes intentions du film à savoir la place de la morale , et de la culpabilité dans notre société… Cela fait toujours plaisir de voir un film qui n’est pas manichéen et cherche à stimuler nos neurones. Mais dans l’ensemble j’ai trouvé le film un peu trop long, le scénario un peu faible, et le tout un brin ennuyeux par moments. En gros je ne peux reprocher de gros vices de forme à ce film, ni ne lui trouver trop de vertus. Mais comme »Things People do » le dit, il n’y a ni vice ni vertu… juste des choses que les gens font ! Pour résumer, » TPD » est un film malickien mais non manichéeen !