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[Théâtre] VALENTINA, Tchernobyl, témoignage d’une femme née pour l’amour

Hélène a assisté à la représentation exceptionnelle de Valentina, librement adaptée de « La Supplication » de Sviatlana Aleksievich et interprétée par Coralie Emilion, le 7 février dernier à la Halle Saint-Pierre.

Le pitch ?  « VALENTINA aime, avant, après Tchernobyl, elle aime. Elle témoigne de sa vie brutalisée par cette catastrophe écologique, bouleversante de simplicité. »

affiche Valentina

 

Comme l’indique son sous-titre, « Valentina » n’est pas à l’origine une pièce de théâtre, mais le récit bien réel d’une femme, Valentina Timofeivna Panassevitch. Recueilli par Svetlana Alexievitch, ce témoignage figure parmi d’autres récits dans le livre « La supplication », et a été adapté pour le théâtre par son interprète, Coralie Emilion, et son metteur en scène, Laure Roussel.

Valentina est veuve, son mari fait partie de ceux qu’on nomme les « Tchernobyliens » : liquidateur, il est mort d’un cancer particulièrement atroce suite à une intervention de quelques jours à Tchernobyl en octobre 1986, quelques mois après la catastrophe nucléaire.

Seule en scène sur un plateau nu, vêtue de noir et rouge, Coralie Emilion incarne cette femme amoureuse et courageuse qui a accompagné son mari jusqu’au bout dans l’horreur. Elle raconte sa vie de couple avant et après l’apparition de la maladie, et sa vie de veuve inconsolable mais vaillante, qui a décidé de tenir debout malgré tout. Elle nous livre ainsi le récit touchant, triste et pourtant souvent joyeux, de cette femme dont le seul but dans la vie, bien avant son mariage, était d’aimer, et rien de plus : rencontrer un homme, en tomber amoureuse, l’épouser, l’aimer de toutes ses forces.

Car au-delà de toute l’horreur qu’elle décrit, ce qui transparaît avant tout dans ce récit, c’est l’amour qui unissait Valentina à son mari. Lumineuse, la comédienne nous parle avec tendresse de ses émois de jeune femme, puis de la descente aux enfers sous ses yeux de celui qu’elle continuera d’aimer et de soigner jusqu’au dernier moment. Elle parvient, sans pour autant minimiser l’ampleur du désastre (loin de là…), à ne pas nous miner le moral…

Et on a beau être effaré par les conséquences écologiques d’une catastrophe nucléaire comme celle de Tchernobyl, ce que l’on retiendra sans doute le plus, c’est son sourire.

Coralie Emilion, directrice d’acteurs avant d’être comédienne, n’était jamais montée sur scène elle-même avant « Valentina » : elle attendait de rencontrer un texte qui lui donnerait envie de passer « de l’autre côté ». Ce texte, elle l’a trouvé un peu par hasard, sans vraiment le chercher, lorsqu’un ami lui a suggéré de lire « La supplication ». Dès lors, le témoignage de Valentina n’a cessé de l’obséder : ce texte était pour elle, et ce personnage bien réel, elle devait l’incarner. C’est désormais chose faite ! Valentina, sous ses traits, est bien là devant nous…

 

Hélène Lailheugue

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Pour en savoir plus sur la nouvelle compagnie de théâtre  HONORINE  PRODUCTION et sur celle qui l’a fondée, Coralie Emilion, vous pouvez retrouver le blog de la compagnie  en cliquant ci-dessous :

https://honorineproductions.wordpress.com/2015/01/07/entretien-avec-coralie-emilion-directrice-artistique-dhonorine-productions/