Retour sur Titli, une chronique indienne. Réalisé par Kanu Behl , c’est un film présenté au dernier festival de Cannes dans la section Un Certain Regard, et au Ffast de 2015 … « Titli » est sorti le 6 mai 2015 en France… voici la chronique de Michèle.
J’ai découvert ce film au FFAST (festival du film d’Asie du Sud transgressif ) qui s’est déroulé, du 3 au 10 février 2015, aux cinémas parisiens l’Arlequin & Reflet Médicis.
Je me réjouis que ce film marquant soit aujourd’hui à l’affiche.
Plusieurs semaines après l’avoir vu, je n’ai pas oublié le visage de Titli interprété avec intensité par Shashank Arora.
Le réalisateur nous entraîne dans les ruelles surpeuplées de Delhi où tous les moyens sont utilisés pour survivre mais où surtout la violence règne.
On est bien loin de l’univers sucré de Bollywood .
Pas de palais embaumés au jasmin mais des baraques sans confort où l’absence d’intimité est de mise .
Titli, « papillon », essaie d’échapper à ce destin peuplé de magouilles où ses frères le forcent à faire des braquages de voitures mais aussi à se marier.
Pour illustrer ce monde sans concessions, Kanu Behl a construit son long métrage comme un thriller où le spectateur assiste à l’évolution psychologique du personnage principal .
Le film est peut être un peu long mais pas ennuyeux car le scénario est bien construit , alliant rythme, suspense et émotion .
Noir , c’est noir… La misère n’est pas moins pénible au soleil.
Mais le pessimisme n’est pas total. Le réalisateur nous livre une fin pleine d’espoir .
Tous les acteurs de cet univers impitoyable sont percutants.
C’est pourquoi je recommande ce film digne d’intérêt, dur mais réaliste …
Ce film a été sélectionné dans la catégorie » Un certain regard » au festival de Cannes 2014 et a remporté le Prix du public du FFAST 2015.
Très bon film indien doté d’un scénario bien ficelé, loin des clichés de Bollywood et du récent film britannique Indian Palace, avec des scènes parfois très dures, une violence brute et palpable aux antipodes de l’idée de non-violence chère à Gandhi. Le sujet traité est actuel – le mariage, le divorce, le rapport au père, l’envie de s’en sortir… Nous sommes dans la réalité sociale de l’Inde, de ses fonctionnaires véreux et de ses mariages forcés. On sent l’odeur des chappatis, on entend le bruit des raclements de gorge qui précèdent les crachats, le bruit des vieilles motos, on voit la ville-champignon en pleine mutation. Un film un peu dans la lignée des excellents films de Kashyap.
Merci pour ce commentaire Damien !