Mais en fait, çà cause de son éternelle jeunesse, la pauvre Adaline est en quelque sorte privée de son propre destin. Elle ne s’autorise plus à aimer, de peur de perdre ou quitter la personne aimée. On peut donc comprendre que c’est un peu compliqué pour la vie amoureuse de la jeune femme – mais quand le prince charmant frappe à sa porte, on trouve quand même dommage qu’elle le congédie. Surtout que même sa fille, devenue une dame à l’âge respectable, la pousse à retomber amoureuse.
Sa fille parlons-en : Flemming passe pour sa grand -mère… mais sa santé décline. Alors que Adaline a gardé la vigueur de ses 29 ans !
Finalement Adaline donnerait tout pour prendre de l’âge. Et le scénario va dans ce sens, insistant un peu trop sur l’aspect » Comme je ne peux pas vieillir, je ne peux imaginer un futur amoureux avec un homme ».
Adaline est un témoin discret de l’Histoire mais elle ne semble avoir retenu que des faits divers ou des anecdotes pour le Trivial Pursuit… je vous concède qu’elle est aussi devenue polyglotte et que c’est plutôt cool. Mais elle n’utilise les connaissances accumulées que pour mieux se cacher. Autre fait révélateur : elle travaille aux archives de la ville de San Francisco, repassant en boucle des extraits de vieux documentaires. d’ailleurs cette scène de flashback est très belle. On dirait réellement qu’elle est passée à côté de sa vie et de la vie en général.
Autre jolie interprétation de la part de Michiel Huisman, alias Ellis, alias le prince charmant ( beau, altruiste et milliardaire). Comme Blake Lively, il vient de la TV ( en particulier de « Games of thrones » mais je ne l’ai pas encore vu remarqué dans cette série.) Et comme Lively il est plutôt bien sur grand écran. Il ne se sort pas trop mal de ce rôle assez cliché.
Mais les acteurs les plus remarquables sont » les vieux de la vieille ». Harrison Ford joue William, le père de l’amoureux de la belle Adaline… Et bien je ne vous en dis pas plus, mais Harrison Ford est très bien dans ce rôle – que ce soit dans son regard ou dans son attitude. Dommage que son – beau- personnage arrive tard dans l’histoire – mais en même temps il est essentiel. Dommage également qu’il soit un peu éclipsé vers la fin. En tout cas, cela m’a fait plaisir de le revoir en attendant le prochain Star Wars.
La meilleure performance vient de la part de la pétulante Ellen Burstyn, qui joue Flemming âgée. La scène où elle apparaît la prochaine fois est un très beau moment de cinéma. Dans un restaurant à partir de quelques répliques anodines, Mesdames Burstyn et Lively nous donnent l’impression que la plus jeune est effectivement la mère et la plus âgée, l’enfant ! C’est aussi ça la magie du cinéma. Nous faire croire à l’impossible.
Au final, « Adaline » permet de passer un moment très agréable. Voilà un film d’amour qui à mon avis aurait pu mériter les honneurs d’une sortie en salle. Le film bénéficie d’un bon point de départ pour le scénario, d’une photographie et d’une mise en scène soignées, et d’une relativement bonne interprétation. « Adaline » a peut-être été jugé trop classique ou fleur bleue. Mais ce genre de bobines un brin rétro fait du bien.
Exclusivement en E-cinéma le 22 mai
The age of Adaline
sortie en France le vendredi 22 mai 2015 exclusivement en e-cinema*.
(Disponible sur l’ensemble des services de Vidéo à la demande)
Édit 26 août 2015 : la sortie vidéo est prévue pour le 16 septembre 2015.
Un film de Lee Toland Krieger
Avec
Blake Lively (The town, Savages)
Michiel Huisman (Game of thrones, Wild)
2014 / Langue de tournage: Anglais / Couleur