Lorsque l’on regarde la bande-annonce de « La Belle Saison »de Catherine Corsini, on a l’impression de voir une sorte de « la vie d’Adèle » mais période seventies, en pleine éclosion du MLF. Cette impression est-elle fausse ? Je n’ai pas pu voir le film mais j’ai eu l’occasion de croiser un des lieux du tournage. Michèle a pu voir le film en avant-première et vous livre son avis sur ce film d’amour qui sortira le 19 août 2015.
Synopsis
1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d’amour fait basculer leurs vies.
(in CP)
AVIS SUR LA BELLE SAISON
Un film d’amour entre deux femmes réalisé par une femme, cela n’est pas si fréquent et cela mérite d’être souligné !
Catherine Corsini est une « pro » du cinéma dans la mesure où elle ne signe pas avec « La belle saison » son premier mais son dixième long-métrage.
Elle a réalisé là un beau film très travaillé qui ne m’a pas pourtant totalement convaincue.
Pour moi, l’intérêt principal de ce film réside dans son contexte historique.
A savoir les années 70 qui ont vu l’émergence des mouvements féministes tels que le MLF et autres mouvements de libération tels que le FHAR ( front homosexuel d’action révolutionnaire ) …
La cinéaste a bien retransmis l’effervescence, le courage, l’énergie qui caractérisaient ces mouvements ; au risque de confirmer le cliché qu’on peut en avoir, en montrant, pour le MLF, des femmes surexcitées.
Il est toujours important de rappeler que ces femmes se sont battues pour obtenir des droits (avortement, contraception etc. ) pour toutes les femmes , alors que certaines d’entre elles, homosexuelles, n’étaient pas directement concernées.
Ce vibrant hommage à ces femmes combattantes est donc, pour moi, une réussite.
Par contre, j’ai eu du mal à croire à la passion fulgurante entre Carole et Delphine.
Peut-être parce que les deux actrices sont trop connues.
Même si Cécile de France, qui interprète Carole, ne tient pas ici son premier rôle d’homosexuelle (cf. « l’Auberge Espagnole » et ses suites, « Soeur Sourire »…).
Note capillaire : la chevelure de Cécile de France, mettant en valeur un balayage et un dégradé parfaits de mèches blondes, typique des années 2000, ne m’a pas semblé refléter les années 70.
C’est bien sûr un détail mais cela a contribué à renforcer mon sentiment d’incrédulité.
Je n’ai pu m’empêcher de trouver que certaines situations sonnaient faux.
Était- il nécessaire également de montrer, à plusieurs reprises Izia Higelin sur un tracteur pour nous faire comprendre que son personnage de Delphine était une petite paysanne, en contraste avec celui de Carole la citadine ?
Je reconnais quand même que les deux actrices principales sont talentueuses même si elles n’ont pas provoqué, chez moi, une émotion intense.
Noémie Lvovsky était assez convaincante en se mettant dans la peau, pas tout à fait burinée cependant, de Monique, la mère de Delphine.
Et les hommes de cette histoire sont présentés par la réalisatrice avec beaucoup de respect.
Manuel ( Benjamin Bellecour ), compagnon de Carole , est un personnage intéressant. Militant engagé d’extrême- gauche , il est toujours amoureux de Carole qu’il met devant ses contradictions.
De même , il nous est dressé un portrait attachant du jeune Antoine ( Kevin Azaïs ), l’amant éconduit de Delphine.
En conclusion, je n’ai été qu’à moitié séduite par ce film qui mérite le déplacement car il est le résultat d’une documentation louable sur les années 70 et un essai intéressant sur la liberté.
Michèle
Edit 29 janvier 2016
LA BELLE SAISON est sorti en DVD et BRD le 19 janvier 2016 chez PYRAMIDE VIDÉO.
Le film est nommé aux César 2016.
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