Avis sur « CHALA – Une enfance cubaine », un film de Ernesto Daranas en salles le 23 mars 2016.
Synopsis :
Chala, jeune cubain, malin et débrouillard, est livré à lui-même. Élevé par une mère défaillante qui lui témoigne peu d’amour, il prend soin d’elle et assume le foyer.
Il rapporte de l’argent en élevant des chiens de combat. Ce serait un voyou des rues sans la protection de Carmela, son institutrice et ses sentiments naissants pour sa camarade Yeni.
Avis :
On ne peut pas dire que le cinéma cubain soit très présent sur nos écrans.
Aussi est- ce avec un plaisir accru que j’ai découvert l’histoire particulièrement touchante de Chala.
Ernesto Daranas ne s’est pas trompé en choisissant, parmi des milliers de candidats, Armando Valdès Freire pour incarner ce jeune garçon très mature et mal aimé.
Chala excelle dans l’impertinence. Il exprime une grande vitalité. Il est très attachant et très futé.
Pour décrire l’univers de ce » Gavroche » de la Havane , le réalisateur n’a pas cédé à la facilité du mélo mielleux.
Il a opté pour un réalisme franc en choisissant un environnement social qu’il connaissait bien.
En effet, il a tourné cette fiction sur les lieux de son enfance.
Ce qui apporte une grande sincérité à ses propos et explique l’observation fine de certains détails du décor ( comme les jeux des enfants sur les rails des trains )
Mais cette fiction ne se limite pas à l’histoire d’un garçon qui assume des responsabilités trop importantes pour son âge, dans une famille dysfonctionnelle.
Elle aborde également le problème de l’éducation dans un pays encore fermé.
Pour interpréter Carmela, une enseignante qui dégage une image très positive, Ernesto Daranas a choisi Alina Rodriguez qui était une actrice cubaine très populaire et qui est décédée l’été dernier.
Cette femme est parfaite dans ce rôle à la fois chaleureux et autoritaire.
Carmela fait preuve d’une personnalité courageuse et déterminée. Son dévouement pour ses élèves est très émouvant.
Elle entre, à mon avis, dans le Panthéon des enseignants qui ont marqué le cinéma.
D’autres problématiques sont également abordées comme les migrations internes, la religion et la violence quotidienne.
La photographie est très réussie.
Certaines scènes, comme celles où Chala, sur les toits,domine la ville, sont d’une grande intensité. Ses premiers émois amoureux pour la jolie Yeni sont montrés avec simplicité et sensibilité.
Il faut aller voir ce long métrage pour la beauté et l’énergie de ces enfants, pour l’intérêt du sujet et pour le jeu naturel et convaincant des acteurs..
Ce film intelligent et marquant a déjà été récompensé à de nombreuses reprises à l’échelon international.
CHALA
Un film de Ernesto Daranas
2015 – Cuba
108 min – VOSTF
Au cinéma le 23 mars