Grâce à ce documentaire, on entre dans la tête de Philip Kindred Dick, écrivain américain spécialisé dans les romans de science fiction.
Si cette partie témoignages est classique de par sa forme, le »liant » l’est moins, on assiste presque à des séquences psychédéliques.
Le documentaire est instructif, même si on pourrai trouver à redire sur le montage entre les différents intervenants. En effet, j’ai eu l’impression qu’on répétait parfois un peu les choses.
Le plus intéressant à mon sens dans ce film, c’est qu’il tente de cerner la personnalité de Philip K.Dick… Et c’est un objectif difficile à atteindre, vu la complexité de l’écrivain.
De l’aveu de son psychiatre, il est impossible de poser un diagnostic précis de sa santé mentale.
L’homme avait des hallucinations, souffrait de paranoïa et d’agoraphobie, carburait aux amphétamines et autres drogues. On l’a cru schizophrène… Il avait aussi un côté mystique ou ésotérique. Il croyait qu’un autre monde invisible à nos yeux existait, que le monde dans lequel l’homme vivait était faux. Comme une Pythie, Philip K.Dick a vu sa propre mort…
Les réalisateurs offrent des pistes d’interprétation de son caractère. On apprend ainsi que sa sœur jumelle Jane est morte quelques semaines après leur naissance… Philip sera littéralement hanté par cette disparition et le fantôme de sa sœur apparaît dans de nombreuses œuvres ; le petit frère « interne », mort-né de Dr. Bloodmoney , mais aussi toutes les femmes brunes des romans de K Dick sont des avatars de sa jumelle. Le père de Philip K Dick l’aurait aussi traumatisé en lui racontant depuis sa plus tendre enfance les horreurs de la guerre.
Des archives personnelles complètent ce portrait de ce génie torturé et visionnaire.
On ressort de ces 56 minutes avec une admiration plus forte envers ce père de la « tech noir », et l’envie de relire son œuvre, et de revoir ses adaptations cinématographiques.
* PHILIP K DICK AU CINEMA
Dans les années 2000, les adaptations « dickiennes » continuent
: Minority Report de Steven Spielberg (2002, mon analyse est ici), Paycheck de John Woo (2003), A Scanner Darkly de Richard Linklater (2006), L’Agence de George Nolfi (2011). Citons encore Total Recall de Len Wiseman – le remake du Verhoeven- en date de 2012.
A noter que Le Maître du Haut Château, son uchronie, a été adapté récemment en série pour Amazon.