« Five » , un titre anglais pour une comédie française générationnelle qui parle de « potos », de « beuh » , de « teubés » …sans sous- titrage ! What ?
Nous sommes bien au 21 ème siècle, à Paris, où cinq amis d’enfance, qui ne sont plus des ados, décident de s’embarquer avec joie dans une colocation.
Quiconque a vécu cette expérience sait que la coloc ne comporte pas que des avantages mais pour ces cinq jeunes, c’est la fête au quotidien assurée.
Un super appart’ de 7 pièces dans un beau quartier, cela fait rêver d’autant plus quand le loyer est pris en charge pour plus de la moitié par Samuel ( Pierre Niney, surexcité ) fils de riche mais doté d’un père réfrigérant ( Philippe Duclos, pas drôle du tout).
A l’âge de 21 ans, Pierre Niney était le plus jeune sociétaire de la Comédie Française.
Après avoir déclamé des textes de Brecht, Shakespeare, Marivaux et Racine etc., le voilà qui s’exprime en verlan et lance des » Yeepa « !
Le bougre sait tout jouer, même surjouer de temps en temps.
Mais il est indéniable qu’il crève l’écran. Il fera fondre assurément les midinettes quand il déclare maladroitement sa flamme à la jolie Maia.
Les quatre acolytes de Samuel ne se caractérisent pas par leur maturité.
Deux d’entre eux sont des z’obsédés sexuels : Nestor (premier rôle au cinéma pour le producteur Idrissa Hanrot) parle peu, mais passe très, très souvent à l’acte.
Timothée (François Civil , vu dans Dix pour cent, libéré à cent pour cent sur le plan du langage ) lui, parle beaucoup. Il est inépuisable en propos grivois et il aimerait bien imiter son copain qui enchaîne les conquêtes mais cela ne marche pas terrible pour lui.
Les deux autres, Julia ( Margot Bancilhon, mignonne mais pas angélique ) et Vadim ( Igor Gotesmanhimself ) excellent en cachotteries.
D’ailleurs, cette comédie sur l’amitié repose en grande partie sur le mensonge.
L’ambition de ce film est, semble t-il, de nous faire rire. L’objectif est atteint car certaines scènes sont vraiment drôles.
Une de mes préférées est celle avec un Pascal Demolon complètement déjanté et Fanny Ardant « défoncée ». Ces deux acteurs confirmés semblent vraiment s’amuser.
Les rôles secondaires sont tous assurés avec brio grâce à des acteurs de talent comme Michèle Moretti ( touchante en confidente de Samuel et mamie malade et toxico ), Bruno Lochet ( un drôle de botaniste).
Quant à la drogue présentée comme seule issue à une situation financière difficile , cela se discute et cela a été exploité à plusieurs reprises au cinéma ces temps- ci (cf., entre autres, Dope de Rick Famuyiwa , Quand je ne dors pas de Tommy Weber) mais ne s’improvise pas dealer qui veut ! …
On sent l’influence d’un certain Klapisch et de son auberge espagnole pour l’ambiance foutraque et sympa et d’un Judd Appatow pour les propos graveleux, les blagues potaches.
On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis, ces » potos » que l’on voudrait éternels, voilà le refrain de cette histoire.
Le réalisateurutilise le langage quotidien d’une certaine jeunesse et ne s’encombre pas de dialogues subtils pour exprimer le besoin de s’accrocher à certaines valeurs comme celle de la solidarité, la fraternité.
Ce premier long-métrage d’Igor Gotesman, qui avait réalisé en 2011 un court- métrage sur le même thème, déborde de vitalité , dégage une énergie survitaminée et est très réussi sur le plan du montage. Il y a même du suspense et des quiproquos.
La musique donne le ton vif est signée par le rappeur Nekfeu et par Gush.
Five est une comédie dynamique et débridée, qui ne brille pas par la finesse de ses dialogues mais par son comique de situations.
Cette ode à l’amitié, version moderne du « Club des Cinq », séduira sans aucun doute le public « branché » pour son effet – miroir.
Michèle et Jacques
FIVE
de Igor Gotesman.
Avec Pierre Niney, François Civil, Igor Gotesman, Margot Bancilhon et Idrissa Hanrot Au cinéma le 30 mars 2016
« Cinq amis d’enfance rêvent depuis toujours d’habiter en colocation. Lorsque l’occasion d’emménager ensemble se présente, Julia, Vadim, Nestor et Timothée n’hésitent pas une seule seconde, surtout quand Samuel se propose de payer la moitié du loyer ! A peine installés, Samuel se retrouve sur la paille mais décide de ne rien dire aux autres et d’assumer sa part en se mettant à vendre de l’herbe. Mais n’est pas dealer qui veut et quand tout dégénère, Samuel n’a d’autres choix que de se tourner vers la seule famille qu’il lui reste : ses amis ! »
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