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[Cannes 2016] Toni Erdmann de Maren Ade

« Toni Erdmann » s’est fait remarquer lors du festival de Cannes. Certains lui prédisaient d’ailleurs la Palme d’or. Et puis le film de Maren Ade est reparti bredouille en Allemagne (1)… Alors, ce Toni est -il tonitruant ou Toni, truand… ?

 SYNOPSIS OFFICIEL

Quand Ines, femme d’affaire d’une grande société allemande basée à Bucarest, voit son père débarquer sans prévenir, elle ne cache pas son exaspération.
Sa vie parfaitement organisée ne souffre pas le moindre désordre mais lorsque son père lui pose la question « es-tu heureuse? », son incapacité à répondre est le début d’un bouleversement profond. Ce père encombrant et dont elle a honte fait tout pour l’aider à retrouver un sens à sa vie en s’inventant un personnage : le facétieux Toni Erdmann…

 COMPTE-RENDU SUR TONI ERDMANN

Sandra Hüller dans Toni Erdmann © Komplizen Film

Chronique d’une relation père-fille complexe, »Toni Erdmann » nous promène pendant 2h40 entre l’Allemagne et la Roumanie. La fille est une redoutable femme d’affaires. Le père, un original dont sa fille a honte, va maladroitement tenter de se rapprocher de sa progéniture. Pour cela, il va user de blagues, de surprise et de déguisements, allant jusqu’à se créer un alter ego nommé Toni Erdmann…

Pour son troisième film, la réalisatrice Maren Ade  crée un univers plutôt mélancolique et morose, et surprend le spectateur avec des moments de pure comédie ou d’une grande crudité tout en réfléchissant sur le sens de la vie et son absurdité. Un mélange détonant, pour sûr, qu’on adorera ou détestera.

Au menu de Toni Erdmann, il y a tout un tas d’ingrédients. Du sexe.De la drogue. De l’alcool.Des petits fours. Des fluides humains (sperme et sang). Des histoires de contrats juteux. Un costume traditionnel bulgare, le babugeri. Des fausses dents, une perruque, un coussin péteur. Une râpe à fromage. Des menottes. Une « naked party » inattendue. Une chanson de Whitney Houston. Un critique du capitalisme.Des personnages qui meurent…
Un vrai inventaire à la Prévert qui surprend, surtout dans le contexte réaliste dans lequel s’inscrit le film… Je me suis amusée à mettre quelques éléments du film en images (voir plus bas).

Mon dessin repris sur la page Facebook officielle du film ! © legenoudeclaire.com

Les interprètes sont très bons. Ines, c’est Sandra Hüller. L’actrice est à la fois glaciale et attachante : oui, être une businesswoman/femme libérée, ce n’est pas si facile. Oui, on a déjà vu ce genre de personnage cent fois.  Sandra Hüller, en affichant un « masque »  de femme d’affaires pendant 2h30 est d’autant plus étonnante lorsqu’elle lâche prise.

Peter Simonischek-Copyright Komplizen Film

Peter Simonischek (Winfried/Toni Erdmann) est également très bien :  il est excédant par moments,  et vulnérable. Prêt à tout pour retrouver un semblant de communication de sa fille, ou du moins la faire réagir… quitte à ce qu’elle perde son emploi ou à la mettre dans l’embarras le plus total.

Malgré ses qualités, ce « Toni Erdmann » reste quand même une déception.
2h40, c’est trop long, les coups d’éclats du film sont peu nombreux mais savoureux,  et la fin laisse sur sa faim, justement.

Au final, « Toni Erdmann » ressemble un peu à ces grandes réunions de travail.
On espère passer un bon moment et apprendre des choses… On dit en 3 heures ce qui aurait pu être dit en 1H30.  On apprécie d’être là… mais on reste un peu extérieur au projet. Et au final on n’est guère plus avancés. Schade. Dommage.

TONI ERDMANN

de Maren Ade

durée : 2h42

Drame allemand

avec Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn, Thomas Loibl…

Sortie le 17 août 2016.

En compétition officielle à Cannes.

Distributeur : Haut et Court

(1) Pas tout à fait bredouille.  Le film a reçu le grand prix 2016 de la FIPRESCI.

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