« Little Big Man », réalisé par Arthur Penn (« Bonnie and Clyde », « La Poursuite impitoyable ») en 1970, ressort en coffret collector co édité par Carlotta Films et L’Atelier d’Images le 19 octobre 2016.
Le coffret collector sera détaillé plus bas, en attendant je vais vous parler de ce film enthousiasmant adapté d’un roman…
Un classique pour qui s’intéresse au cinéma et à la civilisation américaine.
« Un journaliste vient recueillir le témoignage de Jack Crabb(Dustin Hoffman), 121 ans, dernier survivant de la bataille de Little Bighorn qui vit la victoire des Indiens sur les troupes du général Custer. Le vieil homme se met à raconter son histoire : le massacre de ses parents par les Indiens pawnees, son adoption par les Cheyennes où il reçut le surnom de « Grand Petit Homme », puis son retour parmi les Blancs en pleines guerres indiennes… »
Little Big Man c’est donc un récit d’apprentissage, qui permet de décrire la conquête de l’Ouest.
Je ne peux faire aussi bien que la préface de Philippe Rouyer(critique et historien du cinéma) pour présenter le film et son réalisateur, Arthur Penn. M.Rouyer introduit un élément d’analyse qui est passionnant. Arthur, enfant de divorcé, filerait la métaphore de son enfance.
La nation indienne serait un de ses parents, les colons américains l’autre parent… et Crabb le personnage principal le représenterait lui, l’enfant puis l’homme pris entre deux foyers…
En regardant « Little Big Man », on pense à ses successeurs, des films qui ont repris l’idée de l’homme blanc adopté par les Indiens d’Amérique. Citons « Danse avec les loups » , « Le Dernier des Mohicans ». Et encore plus récemment « the Revenant ». Des fragments des romans Le Fils de Philipp Meyer et Mille femmes blanches de Jim Fergus me sont également revenus en mémoire.
« Little Big Man » critique la conquête de l’Ouest (et indirectement la politique américaine intrusive de l’époque ?), et fait une déclaration d’amour à la culture amérindienne.
Ce film prône la tolérance et la paix entre les cultures, tout en fustigeant absurdité de la guerre et de la vie…
J’ai été surprise de voir autant d’ironie et d’humour dans ce film. Il faut dire que le film change souvent de ton : on passe d’une scène dramatique à des moments plus comiques.
On imagine en lisant le résumé que «Little Big Man» est un film somme souhaitant dénoncer le génocide indien.
C’est vrai, mais c’est aussi le récit d’un anti-héros, fieffé menteur pris entre deux cultures, une sorte de Forrest Gump avant l’heure, témoin de graves événements, mais qui survit à tout.
La petite histoire de sa longue vie se mêle à la grande Histoire.
Dustin Hoffman réalise une jolie performance incarnant le personnage de Jack Crabb de l’âge de 15 ans à celui de 121 ans ! Il change bien sûr son apparence physique ( vive les maquilleurs et les coiffeurs) mais aussi sa démarche, sa voix… C’est assez bluffant. il est aussi capable de passer du rire au larme, d’adopter un ton joyeux avec les larmes aux yeux. « Little Big Man » offre un grand rôle à cet acteur.
A ses côtés, Faye Dunaway, après « Bonnie and Clyde », semblait rechercher un peu de légèreté en femme de pasteur bigote puis prostituée allumée. Elle est formidable en femme contradictoire et par moments hilarante. Amusant de voir comment Arthur Penn l’a choisie puis dirigée dans deux rôles totalement différents en peu de temps.
La sœur au look de garçonne de Jack est aussi amusante et aura un rôle plus important que prévu.
Enfin, Jack aura quatre femmes, toutes fortes en tempérament, mais je ne vous en dis pas plus.
Quant au général Custer, il est à la fois dangereux et idiot…
Le dernier personnage dont il faut parler est le grand chef indien Old Lodge Skins…Un beau personnage d’homme sage, d’ancien, interprété par Chief Dan George, grand chef amérindien, qui a été nommé à l’Oscar du meilleur second rôle pour sa performance.
A ce sujet, le film a été boudé par les USA, et aux Oscars, ce fut sa seule nomination… Le film a été réévalué par la suite, peut-être parce qu’il a connu un certain succès en Europe.
On dit de ce film que c’est un anti-western de par sa violence et du refus de rendre héroïque un camp.
Une chose est en tout certaine : c’est drôlement bien filmé, notamment les paysages du Montana, à contempler en version restaurée en Haute Définition !
Ne snobez pas donc pas « Little Big Man« , et prévoyez un peu de temps devant vous : il dure 2h 27. Si vous regardez aussi les bonus, rajoutez une bonne heure à votre visionnage !
LITTLE BIG MAN d’Arthur Penn
. PRÉFACE DE PHILIPPE ROUYER
. UNE ÉPOPÉE PICARESQUE (25 mn)
. ARTHUR PENN (LE RÉALISATEUR) : SUR LE TOURNAGE DE « LITTLE BIG MAN » (26 mn)
. LES MULTIPLES FACETTES DE DUSTIN HOFFMAN (14 mn)
. BANDES-ANNONCES D’ÉPOQUE (VOSTF & VF) ET 2016
« PENSER LA SPONTANÉITÉ » : « LITTLE BIG MAN » D’ARTHUR PENN
UNE PRÉSENTATION CINEMA CENTER FILMS
AVEC ÉGALEMENT MARTIN BALSAM JEFF COREY CHIEF DAN GEORGE
ET FAYE DUNAWAY DANS LE RÔLE DE MME PENDRAKE
SCÉNARIO DE CALDER WILLINGHAM
D’APRÈS LE ROMAN DE THOMAS BERGER
PRODUIT PAR STUART MILLAR
RÉALISÉ PAR ARTHUR PENN
UNE PRODUCTION MILLAR-PENN
PANAVISION ® TECHNICOLOR ®
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