« Les figures de l’ombre » (Hidden figures), l’adaptation du livre de Margot Lee Shetterly est en fait un biopic collectif. On nous conte le destin extraordinaire des trois scientifiques afro-américaines qui ont participé à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn.
En France, « Les figures de l’ombre » sortira le 8 mars 2017, pour la journée de la femme.
Avec son casting étoilé, le film de Theodore Melfi devrait décrocher la Lune ou du moins le cœur des spectateurs, voire quelques Oscars. (Edit : le film a reçu 3 nominations dont Meilleur film mais hélas n’a remporté aucune statuette.)
Synopsis du film Les figures de l’ombre
Le destin extraordinaire de trois scientifiques afro -américaines qui ont permis aux États-Unis de prendre la tête de la conquête spatiale , grâce à la mise en orbite de l’astronaute John Glenn.
Maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins et dans celle d’un pays en proie à de profondes inégalités , leur histoire longtemps méconnue est enfin portée à l’écran.
Avis sur le film « Les figures de l’ombre »
S’il y a bien un titre original de film qui est particulièrement judicieux, c’est bien « Hidden figure » – dans le sens où le mot « figures », en anglais, peut désigner aussi bien des nombres, chiffres que des personnes.
Dans ce long métrage, les héroïnes sont des femmes noires appelées les « calculatrices » en raison de leurs aptitudes impressionnantes pour les maths. Ce sont des femmes qui travaillent dans l’ombre, sans reconnaissance de leur travail.
Dès les premières images du film, Katherine Johnson est présentée comme une enfant précoce qui surprend son entourage par ses facilités intellectuelles et sa vision foudroyante pour la résolution de problèmes en mathématiques …
Ses deux amies Dorothy Vaughan et Mary Jackson ne sont pas en reste !
Tous les spectateurs nuls en maths seront fatalement fascinés par ces incarnations de la bosse des maths dont ils ont été épargnés !
Mais l’intérêt de ce film ne réside pas uniquement dans l’histoire peu banale de trois surdouées mais aussi dans la description d’une époque américaine particulière. On visite les coulisses d’un lieu mythique plutôt méconnu, à savoir la NASA.
Ainsi, sur fond de ségrégation raciale, le parcours de ces trois femmes hors du commun est d’autant plus méritant qu’elles ont dû faire preuve d’une grande obstination pour trouver leur place dans ce milieu de scientifiques où elles n’étaient pas accueillies avec chaleur et reconnaissance …
On est atterré de voir les petites et grandes injustices que ces femmes ont subi et on se réjouit à chaque fois qu’un obstacle est levé !
Pour interpréter ces femmes fières, courageuses et admirables, trois actrices formidables font preuve d’un dynamisme incroyable et rendent leurs personnages très attachants.
Taraji P .Henson (Person of Interest, Empire, No Good Deed ) est Katherine Johnson, une jeune veuve, mère de famille qui, entre autres, a tout simplement calculé la trajectoire du programme Mercury et de la mission Apollo 11.
Octavia Spencer ( La couleur des sentiments, Snowpiercer… ) se glisse avec aisance dans la peau de Dorothy Vaughn, une des premières utilisatrices d’un ordinateur IBM, qui apprendra la programmation en cachette… Elle est nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, récompense qu’elle a déjà remportée dans le passé pour La couleur des sentiments.
Janelle Monae est Mary Jackson qui deviendra la première femme noire ingénieure aux USA, alors que les femmes noires n’avaient pas le droit de faire des études d’ingénieur dans sa ville.
Je me rends compte que je n’ai pas parlé des rôles secondaires.
Kevin Costner interprète avec conviction Al Harrison, le chef du groupe de travail de Katherine à la NASA. Un beau rôle !
Kirsten Dunst incarne une femme peu sympathique des ressources humaines de la NASA.
« Vous devriez déjà nous remercier de vous éviter le chômage ! » clame-t-elle à Dorothy …
Certes, c’est un petit rôle pour l’actrice, mais son personnage possède tout de même un intérêt et prend un peu d’épaisseur au cours du film.
Mahershala Ali (Moonlight ) est vraiment sympa et séduisant dans le rôle de l’amoureux de Katherine…. Glen Powell qui joue John Glenn est aussi vraiment charmant !
Notons la présence de Jim Parsons, échappé de The Big Bang Theory, incarne là encore un scientifique, mais dans ce film il n’est guère amusant et encore moins aimable.
Même si la réalisation est très classique et la fin prévisible, ce film enchante car sa mise en scène est très dynamique.
Il faut dire aussi que les vraies images de la NASA sont appréciables.
De plus, règne une atmosphère joyeuse , pleine d’espoir, très bénéfique, qui apporte du baume au cœur.
Pourtant, les difficultés sont là : le racisme est bien évoqué mais l’humour et le jeu très expressif et tonique des actrices évitent à cette histoire de prendre une tournure trop mélo ou trop pesante.
Il est à noter également l’absence de vulgarité. La solidarité et l’amitié des trois héroïnes aux âges et tempéraments différents font chaud au cœur !
Certes, si l’histoire n’était pas inspirée de faits réels, on trouverait certainement le scénario peu crédible et trop riche en clichés. Toutefois, la réalité dépasse souvent la fiction.
La musique écrite par Hans Zimmer et Pharell Williams, qui est également producteur du film , est très rythmée et en accord parfait avec le ton du film.
Théodore Melfi nous a offert un moment de cinéma souvent drôle, très instructif et émouvant avec « Les figures de l’ombre ».
Fiche film Les figures de l’ombre (Hidden figures)
(titre original VO : Hidden figures)
Les Figures de l’ombre Bande-annonce VO
Date de sortie : 8 mars 2017
Durée : 2h06
Réalisé par : Theodore Melfi
Avec Taraji P. Henson, Octavia Spencer, Janelle Monáe, Kevin Costner et Kirsten Dunst.
D’après le livre de Margot Lee Shattery : « Hidden figures ».
Il n’existe pas encore de traduction française du livre.
Crédits photos : Copyright 2016 Twentieth Century Fox