Django,qui a fait l’ouverture du Festival de Berlin, est un film biographique du célèbre guitariste de jazz Django Reinhardt (1910-1953).
Coécrit, coproduit et réalisé par Étienne Comar, le film se concentre sur l’année 1943. Pour incarner Django, Reda Kateb.
Verdict sur ce biopic atypique à voir et à écouter en salles le 26 avril.
SYNOPSIS :
En 1943 pendant l’occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing. Lorsque la propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts, il sent le danger et décide de s’évader en Suisse aidé par une de ses admiratrices, Louise de Klerk. Pour passer, il se rend à Thonon-les-Bains, sur les bords du lac Léman, avec sa femme enceinte, Naguine et sa mère Negros. Mais l’évasion est plus compliquée que prévue, Django et ses proches se retrouvent plongés dans la guerre.
AVIS : Django, Bohemian History.
Django n’est donc pas un biopic classique retraçant la vie d’une star de sa naissance à sa mort…
En fait, c’est autant un biographie filmée qu’une film historique sur l’Occupation allemande, l’idéologie nazie, l’extermination des peuples n’appartenant pas à la »race aryenne »…
Vous me direz, on connaît la chanson, il y a déjà pléthore de films sur la Seconde Guerre Mondiale !
Eh bien, non : il me semble n’avoir jamais vu un film parlant du génocide tzigane avant ce « Django »…
Quant à la vie et l’oeuvre du « roi du swing », même si on ne doute pas qu’Etienne Comar ait eu recours à la licence poétique, j’ai appris beaucoup de choses.
Pour information, le scénario est tiré d’un livre intitulé « FOLLES DE DJANGO » d’Alexis Salatko (paru le 13 avril chez Robert Laffont), roman qui évoquerait la vie du musicien à travers les personnages de trois femmes.
Côté interprétation, aucune fausse note.
Reda Kateb, habitué des seconds rôles marquants, porte le film sur ses épaules. Le résultat est bluffant : il joue de la guitare à la manière de Django Reinhardt -Django avait un main mutilée et donc ne jouait qu’avec trois doigts-, passe du français au tsigane avec aisance, imite un acteur américain… Il rend un bel hommage à cet artiste de génie et hors normes.
Louise de Klerk, interprétée par Cécile de France, est un personnage certes fictif, mais extrêmement intéressant car il va permettre à Django de prendre conscience de la persécution envers les tziganes et de l’idéologie nazie, lui qui se croyait libre, et pensait être protégé par son talent.
Le reste du casting est à l’unisson, que ce soit les actrices incarnant la mère ou la femme de Django (Beáta Palya), les autres musiciens, les Allemands…
Enfin, et bien sûr, le film fait la part belle à la musique, on note une belle direction musicale de Warren Ellis. Le film aurait pu se contenter de nous offrir un best of Django. Vous n’entendrez pas en fond sonore et en boucle »Minor Swing« , »Rythme futur », »Daphné » ou « Nuages ».
En revanche, quelques scènes de concert devraient vous ravir, notamment une impro de « la Marseillaise ». Et le final du film, le « Requiem pour mes frères tziganes » devrait vous émouvoir aux larmes.Cette fois, point de guitare mais un orgue, un orchestre et un chœur…
Joué une seule fois à la Libération, ce requiem dont la partition est aujourd’hui incomplète fut dédié par Django Reinhardt aux tziganes exécutés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Au final, Django est une oeuvre très intéressante soutenue par des acteurs au jeu parfait et une musique travaillée. Émouvant, le film nous offre également une leçon d’Histoire doublée d’une réflexion sur la censure et l’intolérance… Django est tout à fait mon tempo *(pour détourner l’expression de Whiplash, autre film avec des musiciens de jazz).
DJANGO
Biopic de Etienne Comar
Avec Reda Kateb, Cécile de France, Beata Palya, Bimbam Merstein, Gabriel Mirété…
Durée : 1h55
Distributeur : Pathé Distribution
* En parlant de tempo, seul petit bémol du film : une légère baisse de rythme au milieu du film… Mais rien de gênant, et c’était peut-être pour nous faire sentir aussi impuissant que Django à Thonon- les- Bains…
Je vais le voir samedi, impossible de résister un film avec Reda Kateb !
Et M.Kateb est bluffant en Django… L’un de ses meilleurs rôles. Bonne séance à toi !
je viens de voir ce film aujourd’hui reda kateb est génial, j’ai beaucoup aimé le film, et la musique bien sur
mais le requiem de fin m’a bouleversée j’en avais les larmes aux yeux
Convenu comme c’est pas permis … un film sans interet. A peine sauvé par Kateb, pour le coup tres decevant