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[Avis] Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve

On a rarement autant attendu une suite… Les fans de Blade Runner ont vu passer trois décennies avant que Denis Villeneuve (Prisoners, SicarioPremier Contact) ne reprenne le flambeau de Ridley Scott. Blade Runner 2049 serait -il aussi culte que le premier opus ? Ou doit-on redouter le pire ? Je ne vous ferai pas patienter trente ans avant de vous donner la réponse.

[EDIT février 2018 ] Dans cet article on parle aussi de la sortie en vidéo du film le 14 février dernier.

Note : cet article ne contient pas de spoilers, si une discussion s’engage dans les commentaires, alors là je ne garantis pas que je ne divulguerai pas quelques aspects de l’intrigue. Voici en tout cas le synopsis officiel (via Sony) :

En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves créés par bio-ingénierie.L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lorsqu’il découvre un secret enfoui depuis longtemps et capable de changer le monde, les plus hautes instances décident que c’est à son tour d’être traqué et éliminé. Son seul espoir est de retrouver Rick Deckard, un ancien Blade Runner qui a disparu depuis des décennies…

AVIS :

Les événements de « Blade Runner 2049 » ont lieu trente années après le premier « Blade Runner ». Les trois courts métrages sortis nous ont permis de patienter et d’imaginer ce qui s’est passé pendant ces trente ans – même si, pas de panique,  vous comprendrez « Blade Runner 2049 » sans les avoir vus. 
Le film décevra les amateurs de mystère, même si le scénario n’élucide pas toutes les questions soulevées par le premier volet, et laisse la porte ouverte à interprétation pour certains éléments de cette suite.

Ce qui frappe c’est le côté contemplatif de « Blade Runner 2049 « . Si « Blade Runner » durait 2h environ, « 2049 » dure une demie heure de plus ! Certains plans sont volontairement étirés, on a presque l’impression de voir des ralentis…
On peut certes y admirer la superbe photographie de Roger Deakins, c’est l’indéniable point fort du film. D’ailleurs tout l’aspect visuel du film est beau, il y a des jeux d’ombres, de lumière, de transparence, d’incrustation… Le film s’écarte parfois de l’esthétique de son prédécesseur, mais reste la plupart du temps très proche, dans tous les cas l’ambiance est là, mortifère à souhait.

Néanmoins, autant « Blade Runner« était difficile à suivre, surprenant, et suscite encore le débat, notamment sur l’humanité de Rick Deckard, le héros… autant on a l’impression d’avoir une longueur d’avance sur l’agent K. , « K le constant », joué par Ryan Gosling. Le scénario est donc plus prévisible…
Sans être dotée de clairvoyance, j’avais prévu l’essentiel des développements de l’histoire. Sauf une révélation, la plus importante qui plus est !
Avec le recul, ce rebondissement prend tout son sens.
Mon voisin de projection avait lui tout deviné, mais moi je n’y ai vu que du feu. Et ça, c’est l’effet Denis Villeneuve !  Que ce soit dans Incendies, Prisoners ou Premier contact, un retournement de situation bouleverse vos croyances acquises pendant le film, des croyances patiemment construites par le réalisateur.
Et c’est là que notre intérêt reprend, car il faut le dire, certains passages paraissent longuets à force de gros plans sur fond de musique spectrale.

En parlant de musique, les compositions de Jóhann Jóhannsson, de Hans Zimmer, et Benjamin Wallfisch ne soutiennent pas la comparaison avec celles du film originel composées par Vangelis. Je l’ai trouvée insistante sur certains passages et à dire vrai, je l’ai déjà oubliée. La musique de Vangelis revient en tête à la place, il faut dire que certaines mélodies sont vraiment très proches – c’est certainement un hommage.

Le casting est international et impressionnant. On prendra par exemple plaisir à revoir Harrison Ford alias Rick Deckard, et même Gaff (Edward James Olmos). Prévenons tout de même que Ford n’apparaît pas beaucoup dans le film.

Le film est centré sur le personnage de K. incarné par Ryan Gosling qui- à l’instar de son personnage dans « Only God Forgives »- se fait malmener et manque de mourir plusieurs fois.
Je ne l’ai pas précisé, mais le film comporte une certaine violence, ça se bastonne pas mal, le sang coule sur la neige de Los Angeles (!), dans le désert ou sous la pluie de Californie.

Jared Leto hérite d’une ou deux scènes frappantes, cependant il est clairement sous-exploité en tant que méchant… Il se fait voler la vedette par Sylvia Hoeks, une réplicante proche de « Terminator » ou de Zhora dans le premier volet.
L’autre rôle féminin important est celui tenu par Ana de Armas qui joue Joi, la petite amie de K.  Un rôle plus intéressant qu’il n’y paraît à première vue, à moins que… En tout cas, c’est certainement le rôle le plus émouvant.
De plus c’est l’occasion pour Denis Villeneuve de filmer une scène « érotique » entre Ryan Gosling, Ana de Armas et une troisième protagoniste, ce qui est suffisamment rare chez Denis Villeneuve pour être souligné. Ce passage est mis en scène de façon remarquable.

Dans l’ensemble tout de même on l’impression que certains personnages ne font que passer ou ont un rôle plus mineur que prévu, et c’est dommage !
Citons ainsi Robin Wright, Hiam Abbas ( Une famille syrienne , Carla Juri (Paula), David Bautista ( Les gardiens de la galaxie) … Maintenant, les rôles importants dans l’histoire ne sont pas toujours ceux que l’on croit !

Il est peu probable que les répliques des acteurs deviennent cultes. Il y a bien deux phrases qui ont une grande importance et une d’entre elles a du potentiel pour être répétée à la sortie. Mais c’est tout.
En même temps, tout le monde ne peut pas être aussi inspiré et doué en improvisation que Rutger Hauer. ..

De même, les morts de certains personnages ne sont pas aussi impactantes et mythiques que celles de Blade Runner. 

Que reste-t-il alors de ce nouvel opus ? Une photographie magnifique et une vision d’un futur inquiétant. Le film permet de méditer sur ce qui définit l’humanité… avec un message qui devrait diviser. L’autre thème de réflexion développé est la (pro) création.

Au final, « Blade Runner 2049 » possède de bons éléments, notamment son visuel réussi, mais à mon humble avis, il ne sera certainement pas aussi culte que son grand frère. Mais je me trompe peut-être, seul le temps permettra de me donner tort ou raison.

Edit:  au second visionnage, je trouve une nouvelle ampleur au film… Connaissant la fin, je me suis moins focalisée sur l’action et plus sur la narration et l’ambiance instaurée par le film… « Blade Runner 2049 » se bonifierait-il comme le vin  ? En tout j’ai apprécié de le revoir.

Ana de Arnas et Ryan Gosling dans Blade Runner © Sony Pictures France

 

BLADE RUNNER 2049

    • Au cinéma  le 4 octobre 2017
    • Réalisé par : Denis Villeneuve
    • Avec : Ryan Gosling, Harrison Ford…
  •  BLADE RUNNER 2049 en VIDEO

    • Sortie vidéo le 14 février 2018 chez SPHE
  • Bonus vidéo du Blu-ray  : Concevoir le monde de Blade Runner
  • De 2019 à 2049 : 3 courts métrages :
    2036 : Nexus Dawn
    2048 : Nowhere to run
    2022 : Blackout ( voir  les liens du dimanche spécial Blade Runner).

Les éditions spéciales :

  • Quelques photos de la soirée pour la sortie du DVD/ Blu ray au Grand Rex de Paris :

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