La Lune de Jupiter (Jupiter’s Moon) a fait du voyage en France : présenté en compétition au Festival de Cannes en mai dernier, le film récolte un Prix à L’Etrange Festival à Paris , puis a été projeté à Arras – en présence de Kornél Mundruczó, exceptionnellement venu en France pour présenter son film aux festivaliers arrageois.
La Lune de Jupiter est à découvrir le 22 novembre 2017 dans tous les cinémas de France…
Le pitch de LA LUNE DE JUPITER en une phrase :
AVIS : La Lune de Jupiter, film atmosphérique…
L’histoire oscille entre le thriller, le film social, et le film fantastique (SF)… C’est une histoire intéressante, qui nous parle de faits actuels. Kornél Mundruczó a confié à Arras lors de sa venue qu’il voulait faire un film futuriste, mais que la réalité l’a rattrapé…
Côté réalisation c’est très bien fait, les effets spéciaux sont réussis alors que le budget du film doit correspondre au budget chips d’un blockbuster hollywoodien.
Les scènes aériennes et « l’envol » du jeune homme sont aussi impressionnantes que dans « Looper » – tiens, un autre film avec un jeune garçon aux pouvoirs magiques pourchassé.
Dommage que certaines scènes d’envol soient répétitives, ainsi que le schéma narratif. Le jeune homme et le médecin en quête de rédemption sont pourchassés, le jeune homme s’envole…
Peut-être pour montrer que cette figure surhumaine est condamnée à répéter les mêmes actes, et que les hommes à quelques exceptions près sont trop terre -à -terre et trop agressifs pour accepter les différences.
La Lune de Jupiter se passe en Hongrie, pays du réalisateur et traite de la crise des migrants. Le but de Kornél Mundruczó semble d’associer une optique quasi documentaire avec le pouvoir allégorique, suggestif d’un conte… Il en résulte beaucoup de scène symboliques ou sujettes à interprétation.
D’abord il y a ce jeune homme, Aryan, qui quitte son pays, la Syrie, avec son père, à la recherche d’une vie meilleure…Il se retrouve sans père et sans repères dans un pays inconnu. Lui aussi pense qu’il va mourir et un miracle se produit : il s’élève dans le ciel, telle une figure christique. Il est « un peu plus près des étoiles » – oui cela m’a fait penser à la belle chanson de Gold.
Le personnage du médecin, athée, en quête d’argent, et exploitant les migrants se met à croire, tel Saint-Matthieu, avoir été témoin des dons du jeune ressuscité. Il va croire en une possible rédemption. En effet, il a tué sans le vouloir un sportif en l’opérant…
En même temps, il demande au jeune Aryan de se faire passer pour un ange et de montrer ses pouvoirs surnaturels pour se faire de l’argent et dédommager la famille du sportif.
Se greffent par dessus leur relation une course poursuite par un flic violent, et un attentat…
Vous l’aurez compris, cela fait beaucoup de choses survolées, mais au final pas assez développées pour me convaincre tout à fait. Restent les images dépeignant un monde bien cruel.
La Lune de Jupiter est donc un film atmosphérique. La musique de Jed Kurzel ajoute à l’ambiance froide de l’ensemble.
Et le titre alors ? Et bien sachez que Jupiter a plusieurs satellites. La lune de Jupiter qui s’appelle Europa,- Europe donc, est la seule de ses lunes qui serait susceptible d’accueillir la vie – et donc serait peut-être viable pour l’être humain !
La fin – ouverte bien entendu, et laissant libre cours à l’imagination- est un peu faible je trouve. Une expérience de cinéma qui ne devrait pas laisser indifférent !
LA LUNE DE JUPITER
(Jupiter’s Moon /Felesleges ember)
De Kornél Mundruczó
Avec Merab Ninidze, Zsombor Jéger, György Cserhalmi,Farid Larbi …
dans les salles le 22 Novembre 2017.