Avis de lecture sur La fenêtre panoramique de Richard Yates, roman qui a inspiré Les Noces Rebelles de Sam Mendes.
Cette lecture prévue par le club des lectrices pour le mois de février ne donne pas une image positive du couple. Et pourtant, février, c’est le mois de la Saint Valentin !
L’histoire
April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s’efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu’ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York dans le service de publicité d’une grande entreprise de machines électroniques mais, comme April, il se persuade qu’il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre, certains qu’un jour, leur vie changera… Pourtant les années passent sans leur apporter les satisfactions d’orgueil qu’ils espéraient. S’aiment-ils vraiment ? Jouent-ils à s’aimer ? Se haïssent-ils sans se l’avouer ?… Quand leur échec social devient évident, le drame éclate. (Résumé de l’éditeur Robert Laffont)
L’auteur
Mon avis
Le roman Revolutionary Road (La fenêtre panoramique en VF), datant de 1961, met en scène un couple qui se croit « pas comme les autres » et pourtant assez commun. En effet, les questions que se posent les personnages sont des questions que nous pouvons nous poser : « Comment vivre en couple ? », voire « Comment vivre ensemble ? »- et j’irai plus loin : « Comment vivre ? », « Comment s’insérer dans la société tout en restant fidèle à soi-même ? ».
En abordant des thèmes comme le mariage, la famille, la place de la femme mais aussi celle de l’homme dans la société, l’adultère, l’avortement, la fin d’une liaison, le livre touchera tout un chacun, seul ou en couple.
Les personnages secondaires sont intéressants aussi, notamment le fils « fou » de l’agent immobilier. L’auteur effleure le thème de la psychanalyse ( et les traitements barbares de l’époque) … sans s’y attarder.
Pêle-mêle, j’ai associé ce roman à la série Mad Men, à Loin du paradis (cliquez pour lire les pensées de Violette sur le sujet), et puis aussi à du Virginia Woolf.
Le livre est très bien écrit – et bien traduit car la VF ne détonne pas, à part quelques « okay » en trop. J’ai surtout aimé les descriptions.
Il faut tout de même avoir le moral pour lire ce portrait amer de l’American Dream , et de la société des fifties. Heureusement, je ne me suis reconnue dans aucun des personnages !
Citations
« Tout ce pays est pourri par la sentimentalité. »
« Voilà comment tous les deux nous nous sommes réfugiés dans cette erreur gigantesque (car c’est bien cela: une erreur énorme, obscène!), dans cette idée que les gens doivent démissionner de la vie réelle et « se ranger » quand ils ont une famille. C’est le grand mensonge sentimental de la banlieue et je t’ai obligé d’y souscrire tout le temps. Je t’ai obligé à vivre dans ce mensonge ! »
J’ai hâte de voir Les Noces Rebelles (2008, sur les écrans français fin janvier 2009) de Sam Mendes (« Revolutionary road » en VO) !
- EDIT : j’ai remédié à cette lacune, voici mon avis sur le film de Sam Mendes.
- NB : J’ai terminé ce roman de 529 pages un peu en avance sur mon planning, mais c’est pour mieux commencer le challenge Françoise Sagan et « Mon nom est rouge » de Monsieur Pamuk, le livre de mars qui est encore plus gros ! Je suis une lectrice organisée!
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C’est sûr qu’il faut avoir le moral! Mieux vaut le lire en Juin qu’en Février 😉
A bientôt!