Une femme en colère
– Regardez ma soeur : elle vient me sauver les miches!
Synopsis :
Conviction est l’histoire vraie de la lutte d’une femme, pendant 18 ans, pour faire libérer son frère de prison. 1983, Kenny Waters est condamné à perpétuité pour meurtre. Betty Anne, sa sœur, est la seule à être convaincue de son innocence. Face à un système judiciaire qui refuse de coopérer, elle entreprend des études pour obtenir un diplôme d’avocate. Elle mène sa propre enquête afin de faire rouvrir le dossier, n’hésitant pas à sacrifier sa vie de famille. Aidée de sa meilleure amie, Abra Rice, elle est bien décidée à tout mettre en œuvre pour disculper son frère.
(in DP)
Adapté d’une histoire vraie
Conviction s’inspire de la vie de Betty Anne Waters. Cette affaire a fait les gros titres des journaux en 2001.
En réalité , Kenny est mort quelques mois après sa libération, et les soeurs de Betty Anne, inexistantes dans le film, attaquent leur soeur car elles auraient aidé à la libération de Kenny. Peu importe les libertés prises dans le scénario, l’essentiel est là : l’émotion est présente pendant le film, et Betty Anne a vraiment effectué ce parcours du combattant pour innocenter son frère. Ce film a mis dix ans à voir le jour ! Betty Anne, elle, a attendu dix-huit ans pour faire éclater la vérité au grand jour…
Avis **
Cette critique s’intitule « une femme en colère » en hommage à Douze hommes en colère (12 Angry men), un film de 1957 avec Henry Fonda. Un juré va arriver à faire innocenter un jeune accusé de meurtre…. Le film de procès par excellence.
Mais Conviction, même s’il dénonce les failles du système judiciaire américain, ce n’est pas un procès qui dure une heure et demie. (Au contraire , les scènes du procès sont « expédiées « .) Conviction , c’est l’histoire d’une femme forte, convaincue de l’innocence de son frère, qui va reprendre ses études et devenir avocate pour le sauver.
Connaissons-nous vraiment nos proches ? Les liens du sang sont-ils indéfectibles ? Qu’est ce qui nous pousse à croire envers et contre tout ceux que nous aimons? La problématique du film se rapproche de celle de Music Box de Costa Gavras.Avec un dénouement totalement différent.
On pourrait trouver quantité de films et téléfilms qui soulèvent ces questions, avec ou sans procès à la clé.
Cette histoire émouvante parce qu’elle est vraie. Et ce film , c’est d’abord un beau portrait de femme. Hillary Swank , (La Million dollar baby de Clint Eastwood etc…), a le chic pour incarner une femme simple, pas toujours agréable et entêtée à l’excès, avec l’énergie que devait avoir la vraie Betty Ann Waters.Swank a sans doute flairé le bon rôle, et n’a pas hésité à produire le film.
Le reste du casting est excellent . Juliette Lewis fait une apparition savoureuse et capitale n’hésitant pas à s’enlaidir …
Melissa Leo est un excellent choix de femme-flic. Abra Rice, la bonne copine, possède une certaine épaisseur grâce à la composition de Minnie Driver , habituée aux seconds rôles sympathiques depuis sa prestation dans Will Hunting.
Quant à Kenny, c’est Sam Rockwell qui l’incarne. Sam Rockwell a un grain de folie qui correspond parfaitement au rôle et possède une ambiguïté qui nous fait vraiment douter de son innocence par moments.
La réalisation de Tony Goldwyn (de la série TV Dexter) est par contre assez plate et ne met pas assez en valeur le travail des comédiens.
En conclusion, Conviction est un film qui fait très « américain » et assez académique qui a le mérite de dresser le beau portrait d’une femme hors du commun, et de son amour pour son frère.
Conviction sort le 16 mars en France.
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Une autre critique en anglais…
- Conviction – review (guardian.co.uk)