[Billet mis à jour le 10/08/2011 ]
On entend beaucoup parler dans les festivals (Berlin, Cabourg, Paris Cinéma…) de the Future, le nouveau film de Miranda July réalisatrice – actrice – artiste.
Le film sort le 17 août 2011, ce qui laisse un peu moins de 30 7 jours pour vous familiariser avec l’histoire et découvrir la bande-annonce … Le décompte commence pour The Future.
L’histoire
Sophie (Miranda July) et Jason, un couple trentenaire, vivent dans un petit appartement à Los Angeles. Dans un mois, ils adopteront Paw Paw, un chat abandonné.
Un peu paniqués à l’idée de perdre leur liberté, ils quittent leur travail et se donnent 30 jours pour accomplir leurs rêves. Sophie et Jason vont tenter toutes les expériences jusqu’à traverser l’espace-temps pour donner une nouvelle chance à leur futur.
Je vous laisse juger de l’atmosphère du film avec la bande – annonce ci-dessous.
AVIS : I have seen The Future. Et c’est indescriptible.
The Future est un film étrange, expérimental, indéfinissable. Côté scénario, il n’y a rien … et ça parle de tout à la fois. C’est principalement l’histoire d’un couple qui a des doutes et des peurs. Une histoire simple, pas originale qui sert de point de départ à July pour broder sur différents thèmes.
Humour, questions existentielles, (et un peu de nombrilisme), on pense à Woody Allen… Ou au ton de Beginners de Mike Mills. Ce qui n’est pas étonnant, sachant que Mills est le mari de July, et que tous deux sont artistes complets (elle crée des oeuvres multimédia, lui est graphiste – tous deux sont passionnés de musique). Certains moments m’ont fait penser à Eternal sunshine of the Spotless Mind (Apparemment je ne suis pas la seule. L’idée de contrôler le temps n’est pas si loin de celui d’effacer les souvenirs amoureux perdus) et puis le t-shirt animé aurait pu être filmé par Michel Gondry. Mais ce ne sont que des influences, Miranda July a vraiment créé un univers à elle.
Dans The Future, il est question d’un couple donc, et de son avenir. Miranda July est la femme du couple, bohème, mélancolique, accro à Youtube. L’homme (Hamish Linklater), lui, est un adulescent de 35 ans, un grand échalas, qui pense qu’il est sur la pente descendante à 35 ans. Forts de cette remarque, ils décident de « vivre leur vie » et de démissionner avant d’accueillir un chat blessé Paw Paw chez eux … Cette adoption du chat symbolise le passage à l’âge adulte, ils en parle comme de la naissance d’un enfant, et le notent bien sur le calendrier. Et ils « se cherchent ». Lui devient un démarcheur écolo, elle se lance dans une série de danse sur Internet !
Attention, le rythme est lent, certaines idées peinent à être développées, et le ton change au gré des interludes… Au début on est dans le léger puis on avance dans une angoisse existentielle. Les deux personnages sont des bobos qui n’ont pourtant pas de vrais problèmes … Mais on comprend que leur couple est en crise , et qu’eux-même sont en pleine crise existentielle : la crise du milieu de la trentaine. Les autres personnages ont tous un grain de folie.
Et puis il y a d’autres personnages, pas humains mais qui jouent leur rôle : un chat qui parle ! Un t-shirt qui avance seul ! La lune qui parle ! Une petite musique « signal » … Et le temps, qui s’accélère ou s’arrête ! De belles idées mais qu’il faut accepter. On comprendra que ce film déplaise à certains, qui ne « rentreront » pas dans ce film fourre-tout. Or, dans ce fourre-tout, il y a des pépites, et l’ensemble dégage un certain charme , un charme accentué par la bande originale de Jon Brion qui avait déjà signé la musique du film de Gondry, Eternal Sunshine of the Spotless Mind.
J’ai donc un avis mitigé sur ce Future. A vous de voir.
En attendant la sortie de The Future, il est chaudement recommandé de voir Beginners (critique ici) et les autres oeuvres de Miranda July, comme Moi, toi et tous les autres (Me and You and Everyone We Know), film récompensé à Cannes par la Caméra d’Or en 2005.