“ Si nous voulons que tout reste comme avant, il faut que tout change.”
Il existe pourtant des films qui ne changent pas, et restent des chefs d’oeuvre malgré le temps qui passe. Le Guépard de Luchino Visconti, film datant de 1963, en fait partie. Retour sur un classique du cinéma qui fête ses cinquante ans cette année !
Ce film fleuve est l’adaptation d’un roman éponyme écrit en 1957 par Tomasi di Lampedusa. Le Guépard est ressorti en salles, DVD et Blu-ray le 1er décembre 2010 dans une version remasterisée par The Film Foundation et fut présentée en exclusivité au Festival du Film de Rome de la même année. Depuis, cette version du film continue de faire sa tournée dans les salles obscures. (Il passe ce soir au cinéma de Saint-Cloud, c’est ce qui a déclenché l’envie de vous en parler.)
J’ai eu la chance de voir le film en salles en 2010, et je précise que je n’ai pas vu le temps passer, malgré le fait que le film de Visconti dure trois heures. 50 ans après, la magie opère toujours.
Voici le synopsis… En mai 1860, lorsque Garibaldi et ses chemises rouges débarquent en Sicile pour renverser la monarchie des Bourbons de Naples et l’ancien régime, le Prince Don Fabrizio Salina (Burt Lancaster, le » vieux lion » se sachant dépassé par le temps qui passe et par les évènements), sa famille et le Père Pirrone (Romolo Valli), quittent Palerme pour son palais urbain de Donnafigata, tandis que son neveu Tancrède (Alain Delon, beau comme un dieu) rejoint les troupes de Garibaldi… D’abord chemise rouge, puis faisant partie de l’armée, le jeune homme sans le sou s’éprend d’Angelica (la belle et fraîche Claudia Cardinale), la fille de Don Calogero, le maire de Donnafigata. Contre toute attente, le Prince Salina décide d’arranger leur mariage
Étonnamment, ce fut la réalisation la plus critiquée des 14 films de Visconti. Or, le septième film de Luchino Visconti a fini par lui porter chance, puisque Le Guépard a remporté la Palme d’Or (à l’unanimité) lors du festival de Cannes en 1963.
On comprend pourquoi quand on voit le film ! Trois heures et quelques qui passent comme un rêve… Une scène de bal légendaire, des dialogues drôles (étonnant d’entendre la salle rire, car l’ambiance est parfois mortifère) ou quasi-philosophiques, la musique somptueuse de Nino Rota, le travail minutieux des couleurs – la séquence la plus symbolique étant le visage blanc (de poussières) des aristocrates à la messe donnée lors de leur arrivée. On dirait un masque mortuaire…
Difficile de résumer ses impressions : ce film est une expérience de cinéma à tenter pour soi-même. Je vous conseille également de le revoir, tant le film est complexe et dense.
De plus, le travail de restauration est formidable …
En conclusion, une citation extraite du film. « Nous étions les guépards, les lions, ceux qui les remplaceront seront les chacals, les hyènes, et tous, tant que nous sommes, guépards, lions, chacals ou brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la terre ».
- Article s’inspirant de mon propre article de 2010 à l’occasion de la sortie du film restauré.
L’article original est ici : Chef d’oeuvre de Visconti, Le Guépard ressort en version restaurée : Mort en Sicile » Le Blog d’Ecran Noir. - Cliquez sur l’image pour avoir l’accès à une édition du DVD :
Le saviez-vous ? Mario Girotti alias Terence Hill, la star du western spaghetti, est crédité sous son vrai nom au générique du Guépard… Il a un second rôle. Merci à Michael de me l’avoir rappelé !