La bande annonce de Trance était « scotchante ». On n’y comprenait pas grand chose et c’est tant mieux ! Trance est un film ludique, doté d’un montage elliptique et épileptique, c’est une montagne russe de retournements de situations. Bref, ce film nous retourne la tête …Trance est -il le Trainspotting de 2013 ? Réponse ci-dessous.
CRITIQUE de TRANCE
« Aucune oeuvre d’art ne vaut une vie humaine ». Tel est le leitmotiv de Trance… Et pourtant, on en verra des morts dans cette histoire de tableau volé !
Ce que j’ai apprécié dans le nouveau film de Boyle, en plus de sa virtuosité, c’est le changement de genres du film : film de braquage, thriller, réflexion sur l’hypnose et la mémoire, histoire d’amour … Le côté « La mémoire dans la trance » était intéressant. J’ai aussi apprécié le thème de la peinture et des oeuvres d’arts perdues. D’ailleurs, cela m’a rappelé une lecture récente : La dormeuse de Naples d’Adrien Goetz , sur un tableau disparu.
Impossible de citer les influences du réalisateur pour ce film, mais des connexions se font au fur et à mesure : L’affaire Thomas Crowne, Eternal sunshine of the spotless mind, sans parler du récent l’Hypnotiseur ou d’autres films ayant recours à cette méthode, Dead again en tête ! Mais on est tellement pris dans l’histoire et dans les images qu’il est difficile d’analyser Trance sur le moment !
Avec l’aide d’Antony Dodd Mantle (le directeur de la photographie du film), Danny Boyle nous bombarde de plans qui claquent, de filtre colorés pour augmenter la confusion entre rêves des personnages et réalité de l’intrigue. Ajoutons que le film est violent, avec des scènes gores (un massacre assez hallucinant qui m’a fait fermer les yeux) et sexuel. La musique du film, parfois un peu trop insistante à mon goût augmente notre état de trance.
J’ignore si Boyle a comme Kubrick étudié le pouvoir des images subliminales, mais sa façon de filmer génère un impact certain sur le spectateur : on ressort du film sonné, comme après un grand huit ! Heureusement quelques moments plus légers ou ironiques allègent l’ensemble.
On a l’impression que l’iconoclaste Boyle déverse son subconscient et ses références esthétiques dans le film, mélangeant allègrement les genres, les styles, les arts et les artistes,Rembrandt, Goya avec du Bowie et de l’électro… Surtout, on sent que le réalisateur s’amuse avec ses personnages, un peu comme dans un livre dont on est le héros… Il a même réalisé un melting pot avec un casting d’acteurs talentueux mais très différents. L’américaine Rosario Dawson après des années de petits rôles a enfin un rôle intéressant. Elle donne véritablement de sa personne à tous points de vue.
L’Ecossais James McAvoy (qui rappelle fortement Ewan Mc Gregor de Trainspotting) est formidable et ambigu : nos sentiments à son égard évoluent au cours du film. Même chose pour Vincent Cassel en gangster français, très à l’aise dans la faune londonienne. Notons que Danny Boyle a voulu que les acteurs gardent leur accent naturel (ce que j’apprécie grandement).
Conclusion
C’est un vrai défi que d’écrire un avis sur un pareil film sans rien révéler de l’histoire : j’ai rarement vu une intrigue aussi alambiquée et manipulatrice que celle de Trance.
Danny Boyle pousse son style à l’extrême et nous » trance -sporte ». Cela m’a bien plu mais j’ai trouvé certains passages « too much »…
En tout cas, les fans de Rosario Dawson la verront sous tous les angles (notamment avec un scène de nudité frontale bien insistante !). Mais les groupies de Vincent Cassel et James McAvoy en auront aussi pour leur argent ! A vous de voir si vous voulez tenter cette expérience extrême. Comme pour l’hypnose, certains seront très sensibles au film, et pour d’autres, cela ne fonctionnera pas !
Fiche du film. TRANCE.
Le 8 mai au cinéma
Un film de : Danny Boyle, le réalisateur de Trainspotting et Slumdog Millionaire
Avec : James McAvoy, Vincent Cassel et Rosario Dawson
Synopsis :
« Commissaire-priseur expert dans les œuvres d’art, Simon se fait le complice du gang de Franck pour voler un tableau d’une valeur de plusieurs millions de dollars. Dans le feu de l’action, Simon reçoit un violent coup sur la tête. À son réveil, il n’a plus aucun souvenir de l’endroit où il a caché le tableau.
Ni les menaces ni la torture ne lui feront retrouver la mémoire. Franck engage alors une spécialiste de l’hypnose pour tenter de découvrir la réponse dans les méandres de l’esprit de Simon… »
J’ai apprécié le style du film et le jeu des acteurs, en revanche le scénario m’a un peu déçu, puisque j’ai trouvé le twist trop prévisible.
Les twists, tu veux dire;)