J’ai vu un robot frapper un monstre géant avec un navire en guise de batte de base ball … J’ai «dérivé» avec un monstre marin en frôlant la conjonctivite et la migraine (ou alors c’est mon allergie au pollen qui me reprend.) Bref, j’ai vu PacificRim, le blockbuster le plus attendu de l’été en raison de la combinaison Guillermo Del Toro + monstres+ robots géants. Alors, Pacific rim(e) à quoi ? Découvrez mon avis ci-dessous !
Mais avant toute chose : voici le synopsis.
Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les «Kaiju», ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été
mise au point : de gigantesques robots, les «Jaegers», contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie grâce à une passerelle neuronale baptisée le «courant». Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju.
Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau (Charlie Hunnam) et une jeune femme en cours d’entraînement (Rinko Kikuchi) qui font équipe pour manoeuvrer un Jaeger d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente…
CRITIQUE
PACIFIC RIM(e) avec grand spectacle et grosses bastons !
J’ai l’impression d’écrire toujours un peu la même chose à propos des blockbusters de cet été… A savoir : C’est spectaculaire / on en prend plein la tête/ le scénario a des défauts et trop de bagarres tue la bagarre. »
J’étais déjà arrivée à un certain niveau de saturation avec Star Trek, World War Z, et Man of Steel, donc je ne partais pas confiante. Et de ce point de vue, je vais me répéter !
Oui, Pacific Rim est spectaculaire et il faut avouer qu’on n’avait jamais vu ça auparavant !
Guillermo Del Toro a réalisé un rêve de gosse, le film qu’il aurait voulu voir adolescent. Et on ressent son enthousiasme même si l’on voit peu sa « patte » dans cet océan d’effets spéciaux et de bagarres ! Le réalisateur a le bon goût d’ajouter des touches d’humour (plus ou moins réussies) et surtout, aux combats de gros bras et de scènes magnifiques, il met tous les réalisateurs K.O. ! Et oui, en sortant du cinéma, le spectateur est aussi un peu sonné parce qu’il vient de voir.
Encore une fois, les combats (en l’occurrence entre des kaijus et des Jägers) envoient du bois et encore une fois , ils sont assez illisibles. Un monstre, ça va , mais trois, bonjour les dégâts… Bref, j’ai été un peu perdue par moments (on décroche et on se raccroche à l’action), mais cela ne m’a pas dérangée plus que cela : il fallait s’y attendre. Je m’attendais aussi à un film plus apocalyptique : même si l’on voit les catastrophes crées par les kaijus, les scènes de fin du monde sont surtout situées au début – ou alors je me suis habituée à voir des monstres géants et des robots détruire ponts, immeubles, murs …
Des hommes parmi les robots et des monstres.
Au milieu des géants mécaniques ou extra-terrestres, il y a des personnages humains. La plupart de ces personnages sont très clichés, ce sont même des archétypes d’anime ou de films d’action. Personnellement j’ai apprécié la performance de Ron Pearlman (Hellboy himself). La muse de Del Toro fait preuve d’une belle autodérision, il est impayable en collectionneur trafiquant d’organes de Kaijus …
Idris Elba, le « commander » Stacker Pentecost, s’en sort très bien, car il reste sobre et possède une belle prestance. Charlie Hunnam alias Raleigh Becket est neutre, il n’est ni bon ni mauvais, mais son duo avec Rinko Kikuchi (Mako) fonctionne plutôt bien. Passons donc à Mako, la copilote de Raleigh qui ressemble un peu à Rei Ayanami dans Evangelion – Evangelion est la grosse référence du film à mon avis, avec Goldorak et Godzilla me semble- t-il… J’ai beaucoup aimé le personnage de Mako. Je savais l’actrice capable de donner de sa personne (ado sourde et muette dans Babel ou femme fatale dans Carte des sons de Tokyo) mais j’ignorais qu’elle pouvait faire passer de l’émotion dans un blockbuster ; son jeu est peut-être le moins appuyé… Rinko Kikuchi, au visage de poupée et à la frêle silhouette, est tout à fait crédible en tueuse d’alien ! Sa relation avec son sauveur, le commandant Stacker aurait gagné à être développée, tout comme son histoire personnelle. Les quelques grammes de finesse dans ce monde de brutes, c’est Mako qui les apporte.
La finesse n’est en revanche pas l’apanage des interprètes des deux scientifiques. Ce couple formé par un mathématicien coincé (et British) et le généticien fan de kaijus est un peu trop appuyé. A la fin, on s’habitue et en plus, ils jouent un rôle important dans la résolution de l’histoire, alors on pardonne aux interprètes (Burn Gorman et le comique Charlie Day ) d’en faire des tonnes pour faire rire le spectateur. En parlant de tonnes…
Des tonnes de clichés… mais ça passe.
Les scénaristes et Del Toro ont clairement vu un grand nombre d’anime et de films de science fiction puisqu’on en retrouve tous les archétypes. Il est dommage qu’il y ait des clichés dans l’histoire des personnages ( le personnage australien qui a des problème d’ego à cause de son papa) et que certains personnages secondaires soient expédiés… Après, il ne faut pas s’attendre à ce que les personnages nous exposent leurs conflits intérieurs non plus. Ce n’est pas la saga « Evangelion » : le film dure 1h 50 seulement. Et puis, vous avez déjà vu Actarus ou Godzilla déprimer, vous ? Tout comme le « commander » assurant à son équipe qu’ils n’ont pas le temps de pleurer leurs morts ou de se réjouir, Del Toro semble ne pas avoir le temps. Ou plutôt, l’histoire souffre de quelques problèmes de rythme. Parfois on peine à reprendre son souffle et parfois, l’action ralentit un peu trop… Certains rebondissements sont prévisibles, alors que les revirements de certains personnages sont un peu trop rapides à mon goût. Je dois avouer que je m’attendais à bien pire !
2D or 3D ? Le film est visible dans ces deux versions! J’ai vu le film en 3D, et je dois dire que que c’est une bonne 3D, surtout que ce n’est pas une 3D originale mais une conversion. Mais je crois sincèrement que la 2D peut suffire, surtout si vous êtes sujet aux migraines ophtalmiques ou insensible à la 3D.
En conclusion :
Pacific Rim est le blockbuster ultime. La scène d’exposition est proprement géniale, et le film possède de belles qualités (mise en scène virtuose, merci M. Del Toro, quelques belles idées visuelles etc.), mais aussi des défauts (incohérences, raccourcis, quelques problèmes de rythme et de personnages.) Malgré tout, le spectacle est total. Ce film est l’hommage d’un gosse devenu réalisateur à un genre de cinéma qu’il adorait. Un peu comme Tim Burton avec Ed Wood ou Frankenweenie. Bien entendu, si vous êtes allergique aux monstres qui balancent de l’acide, aux robots, aux grosses bagarres et aux histoires de fin du monde, mieux vaut rester chez vous ! Si vous possédez une petite culture anime, mangas, alors vous aimerez les références et vous adorerez le film ! N’étant dans aucun de ces deux cas, j’ai été surprise d’apprécier ce film, alors que je n’étais pas dans la cible et que les extraits vus au Warner Day ne m’avait pas emballée.
PS musical : La bande originale signée par Ramin Djawadi ne m’a pas marquée plus que cela. Elle ponctue bien les scènes d’action. Point.
PPS : Restez bien à la fin du générique. Une petite surprise vous attend !
Pacific Rim
- Sortie le 17 juillet 2013
- Réalisé par
- Avec
Bande-annonce VO
J’ai pris beaucoup de plaisir alors que je partais avec un petit a priori, car je ne suis pas spécialement fan de del Toro.
J’ai trouvé les scènes d’action très lisibles contrairement à toi, c’est même le gros point fort du film: del Toro est parvenu à donner un véritable poids à des robots et à les filmer d’une manière totalement différente de celle de Michael Bay pour Transformers (même si j’aime beaucoup le style de Bay, attention).
del Toro a eu l’intelligence de construire le scénario de telle manière que les affrontements n’opposent pas trop de combattants en même temps, ce qui contribue à la qualité de l’action et de sa lisibilité.
Quant au personnage de Mako, il est effectivement très bien interprété, pour moi elle apporte de l’émotion justement, en tous cas elle m’a ému par moments.
Je concède en revanche quelques baisses de rythme, mais que j’ai trouvé intelligentes car eles évitent le trop-plein d’action.
Nous sommes d’accord sur Mako, mais pas pour les combats. 🙂
Mmmh… pas tentée…