« FACE A L’ABSOLU » de Nicolas Servet, un film unique sur le rapport psychothérapeute / patient …
Michèle et Jacques sont allés découvrir ce documentaire le 16 avril dernier.
Synopsis:
« Dans un 8 clos, les patients s’enchaînent, les consultations s’écoulent mais le psychothérapeute reste. Vifs, curieux, ludiques, parfois plus graves, les échanges sont bienveillants, les questions pertinentes et les réponses singulières. Au fur et à mesure que les patients se livrent, des interrogations apparaissent… »
AVIS :
Un film sur des patients chez leur psy sans Woody Allen, est-ce possible ?
Eh oui, Nicolas Servet l’a rêvé, Nicolas Servet l’a fait !
Difficile à classer, cette expérience cinématographique s’apparente à un docu-fiction où des comédiens se mettent à nu (au moins leur âme) devant la caméra.
Le point de départ de ce film original est l’envie du comédien-réalisateur d’incarner un psychothérapeute puisqu’il a longtemps été tenté par cette profession .
Après s’être beaucoup documenté sur le sujet, le cinéaste tenait à montrer la réalité.
La recherche de l’authenticité a été son souci permanent dans cette aventure humaine.
Ce qui est caractéristique, c’est l’absence de scénario.
Les 8 comédiens sont tous beaux mais ils n’ont pas été sélectionnés sur leurs critères physiques mais sur leur capacité à exprimer leurs névroses et à accepter le jugement d’autrui- en l’occurrence les spectateurs.
Cette démarche d’exposer ses failles m’a semblé bien courageuse.
Les portraits individuels sont filmés en plans fixes avec quelques zooms très discrets, avec un accent porté sur les mains et surtout les pieds des patients.
Le psychothérapeute interprété par Nicolas Servet n’apparaît pas à l’écran.
Il parle beaucoup et n’hésite pas à partager des expériences personnelles pour rassurer son patient.
Ce qui m’a semblé particulièrement intéressant, c’est la confiance que le réalisateur a accordé à ses comédiens.
Les dialogues sont tous improvisés.
Ainsi, entre autres témoignages, Marie révélera sa quête d’un amour idéal, inconditionnel .
Benoît, pianiste, exposera la peur qu’il ressent devant son père et la difficulté de communiquer avec lui.
Et puis, il y a Julie qui a été très marquée par la pièce « Mademoiselle Julie » de Strindberg…
Barbara, une ancienne gymnaste, livrera une réflexion émouvante sur le deuil de sa mère, un beau témoignage d’amour filial éternel.
Au départ, ce film était conçu comme une galerie de 10 portraits de 30 minutes. Pour les besoins du cinéma, deux portraits ont été écartés afin d’arriver à 1h45 de spectacle.
Cela peut paraître un peu long pour le spectateur de passer autant de temps dans le cabinet d’un psy !
Mais si l’on est un tantinet curieux, on se laissera enrichir par tous ces parcours de vie.
Lors de la première, le 16 avril 2014, un débat a suivi la projection, en présence du réalisateur et de trois des comédiens ( Julie Mauris-Demourioux, William Prunck, Barbara Kan ).
Ces derniers semblent tous reconnaissants d’avoir vécu cette expérience.
Anne Didon qui était présente au début de la séance a avoué avoir été » titillée » par le thème de ce film. C’est poussée par la curiosité qu’elle a accepté de participer à cette performance.
Si vous souhaitez visionner ce docu – fiction, vous n’avez pas le choix du lieu : il n’est projeté qu’au Cinéma Saint André des Arts ( 30 rue Saint André des Arts 75006 Paris) ,
dans le cadre des « découvertes du Saint André » .
Séances de 13h, tous les jours sauf le mardi (du 16 au 28 avril ) + mardi 6 et 13 mai.