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[Avis] DANS LA COUR de Pierre Salvadori avec Catherine Deneuve

Coup de cœur de la presse, présenté au dernier festival du film de Berlin, « Dans la cour » est sorti le 23 avril dernier et fait déjà parler de lui. Alors, le duo Catherine Deneuve/Gustave Kervern vous donne-t-il envie de faire un tour « dans la cour » ?
Le  point de départ de l’histoire est en tout cas assez original…

affiche dans la cour

Antoine (Gustave Kervern), rockeur, est confronté, à la quarantaine, à une sorte de burn-out. Il est épuisé, dans l’incapacité de chanter alors que son public l’attend. Si ma mémoire est bonne, son groupe de musiciens s’appelait « Maalox(xx) », le nom d’un médicament prescrit pour les digestions difficiles …
Antoine va nous montrer pendant 1h37 qu’il a bien du mal à digérer sa vie. Antoine devient gardien d’immeuble, suite à un entretien d’embauche mémorable avec Mathilde (Catherine Deneuve) et son mari interprété par Féodor Atkine. C’est un moment à la fois pathétique et drôle qui donne le ton humoristique largement présent dans cette comédie dramatique.

Arriver à faire sourire sur le thème de la dépression n’est pas donné à tout le monde. Pierre Salvadori y réussit à merveille avec cette histoire, co-écrite avec David Colombo-Léotard, qui le place « dans la cour des grands » réalisateurs français.
Certes, il y a une baisse de rythme dans la deuxième partie du film.
Mais on y fait des rencontres très attachantes, de « vraies gens, qui peuvent paraître décalés mais qui peuvent être nous-mêmes ou nos voisins d’immeuble. Qui n’a jamais connu un obsessionnel compulsif, soucieux de l’application rigide du règlement de la copropriété comme ce personnage subtilement interprété par Nicolas Bouchaud (grand homme de théâtre épatant en père fugitif dans « La Belle Vie » de Jean Denizot ) ? Qui n’a jamais rencontré un paumé comme le voisin joué par Pio Marmai, qui me fait penser à Patrick Dewaere de par son impertinence et sa vulnérabilité ?
Et, évidemment, le grand succès du film repose sur le duo constitué par Antoine et Mathilde. Mathilde, on croit qu »elle s’en va » doucement vers la folie. Et puis à la fin du film, on aimerait chanter avec Jacques Brel, que » Mathilde est revenue ».
Catherine Deneuve est vraiment très convaincante et très touchante dans ce rôle.
Gustave Kervern est un acteur impressionnant de justesse.

dans la cour Gustave et Catherine

Cette fiction démontre que la vie peut basculer d’un moment à l’autre, par exemple à cause d’une fissure dans un appartement, ou à cause d’un épuisement imprévisible. C’est un film d’une grande humanité sur le mal de vivre qui n’est ni complaisant ni larmoyant.
J’ai apprécié que la fin, très triste, ait été adoucie par une image très poétique, et une réflexion émouvante de Mathilde.
« Dans la cour » prouve encore une fois que le cinéma français peut être de grande qualité, même avec des budgets raisonnables.

 

 

DANS LA COUR de Pierre Salvadori

Sortie le 23 avril 2014

Durée : 1h37

Distribution : Wild Bunch Distribution

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