Après le « divorce à l’italienne » de Pietro Germi (1962) , une délicieuse comédie avec le beau Marcello Mastroianni, découvrons le divorce à l’israélienne, tragédie en huis clos qui vire parfois vers la farce.
Cette histoire se déroulant entre quatre murs sur cinq ans peut paraître pesante à certains moments.
Mais le scénario est tellement bien fait que je me suis pas ennuyée.
Cela est dû, entre autres, à la richesse inépuisable du sujet et à l’interprétation magnifique des acteurs. Anoter que le film était en compétition officielle à la Quinzaine des Réalisateurs 2014 et qu’il a fait la clôture du Champs Elysées film festival en juin dernier.
Ronit Elkabetz incarne avec brio la belle Viviane qui n’aspire qu’à recouvrer sa liberté. Elle incarne parfaitement cette femme discrète mais déterminé, combative , très digne.
Le mari, Elisha, interprété très justement par Simon Abkarian,veut conserver son épouse à tout prix même s’ils ne vivent plus ensemble.
Ce film est intéressant car il nous apprend beaucoup sur la force de la religion dans un pays où le mariage civil n’existe pas et où les tribunaux sont rabbiniques.
J’ai ressenti ce film comme un plaidoyer féministe, dans la mesure où il dénonce la condition de ces femmes emprisonnées par une loi régie par la toute-puissance masculine.
Mais ce qui est remarquable dans cette histoire, c’est qu’il n’y a pas » les gentils et les méchants » .
Le mari n’est pas présenté comme un sale type. Au contraire, son entourage amical et familial, et même Viviane, lui reconnaissent de nombreuses qualités.
Et Viviane est décrite comme une mère et une épouse irréprochables. D’où la difficulté, pour les juges, de comprendre le déchirement du couple qui, pour eux, n’est pas justifié !
Pour exprimer leurs sentiments et la tension, qui règne pendant 1h55, les acteurs excellent avec des mimiques et des regards très expressifs, souvent très touchants.
Les témoignages des amis et de la famille, parfois caricaturaux, ont provoqué quelques sourires dans la salle et ont contribué à alléger l’atmosphère particulièrement lourde.
C’est à mon avis, un film qui ne laisse pas indifférent.
C’est une fiction que j’aurai plaisir à revoir à la télévision entre autres parce que la fin prête à discussion.
Débriefing assuré à prévoir entre amis ou en famille !
Gett, Le procès de Viviane Amsalem
Un film de Ronit Elkabetz, Shlomi Elkabetz
Produit par Elzévir Films
Genre(s) : Fiction – Durée : 1 h 55 min
Sortie en France : 25/06/2014
synopsis
« VIVIANE AMSALEM demande le divorce depuis trois ans, et son mari, Elisha, le lui refuse.
Or en Israël, seuls les Rabbins peuvent prononcer un mariage et sa dissolution, qui n’est elle-même possible qu’avec le plein consentement du mari.
Sa froide obstination, la détermination de Viviane de lutter pour sa liberté, et le rôle ambigu des
juges dessinent les contours d’une procédure où le tragique le dispute à l’absurde, où l’on juge de
tout, sauf de la requête initiale. »
(via Unifrance)