En sortant de « Under The Skin », mon accompagnateur et moi-même faisions la tête. La même que Scarlett dans le film, pour tout dire : « Under the Skin » nous a vidé de toute expression, ne restait peut-être que celle, lisse, d’un profond ennui.
Pourtant, l’un comme l’autre nous n’avions aucun a priori, et les histoires avec des ET nous plaisent bien.
J’avais lu des avis dithyrambiques sur l’interprétation de Scarlett, une extraterrestre arrivant sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaître… On comparait Jonathan Glazer à Stanley Kubrick ( période « 2001 : Space Odyssey »…)
Euh, alors, non, enfin pas pour moi. Glazer n’est pas Kubrick. Même si les premiers plans du films, étranges à souhait, font penser à l’ésotérisme de « 2001… » ou aux images quasi subliminales de Kubrick dans « Shining » ( flots de sang) …
Je n’ai pas lu le roman de Michael Faber, mais j’imagine qu’il devait être assez surréaliste ou succinct, car l’histoire est à la fois simple et difficile à comprendre. Difficile car il n’y a que peu de narration, très peu de dialogues et l’héroine est une « alien », une « étrangère »aux mœurs humaines, dont le point de vue n’est pas simple à saisir.
Cela aurait pu être passionnant, mais c’est juste ennuyeux ou involontairement drôle (je pense à la séquence où elle découvre le sexe, ou encore à celle où elle « mange » un gâteau).
Elle s’attaque à des hommes en âge de procréer et seuls. Pour utiliser leur énergie ? Pour empêcher que les humains se reproduisent ? Conquérir la Terre avec cette technique risque de lui prendre une éternité. Une éternité que la spectatrice que je suis n’a pas.
L’ennui provient principalement de ces plans où il ne se passe pas grand chose, la prédatrice sillonnant les routes écossaises dans son van blanc. C’est contemplatif et répétitif. Le rythme du film est particulièrement lent, sauf la fin – et encore.
L’intérêt est que certaines scènes ont été tournées en caméra cachée, et on sent l’authenticité des passants, ainsi que l’amusement de Johansson de n’être pas reconnue. Un star dans la banlieue de Glasgow, il fallait y penser… Scarlett, c’est un peu comme Clark Kent de Superman, il lui suffit de changer de coiffure et d’habits et on ne le reconnaît pas.
Son jeu d’extraterrestre femme fatale ne m’a pas éblouie, mais l’actrice semble s’être beaucoup investie dans ce film « expérimental », et a accepté de « casser » son image en se mettant littéralement à nu (3 ou 4 fois) , en montrant sa chair et ses défauts… Le film repose vraiment sur ses épaules, et les autres acteurs m’étaient inconnus (ou presque, j’ai reconnu le Robbie de « la Part des anges » de Loach).
Au final, il ne me reste pas grand chose de ce visionnage : une ou deux scènes dérangeantes, une musique atmosphérique, les paysages des Highlands écossais et les rues de Glasgow et ses alentours. Je suis certainement passée à côté, mais je n’ai pas ressenti grand chose, même si le début du film m’a plutôt plu.
« Under the skin » m’a donc déçue et je pense qu’un court ou moyen métrage m’aurait suffi.
« Under The Skin »
Au cinéma le 25 juin 2014
Un film de Jonathan Glazer
Avec Scarlett Johansson
Zut, j’avais vraiment envie de le voir, mais c’est le deuxième avis négatif que je lis.
Cela compense un peu la masse de critiques positives. Peut-être seras tu plus réceptive que moi ?
Je précise quand même que certains spectateurs ont quitté la salle.