Dans le cadre du Centenaire du cinéma Turc, l’Ambassade de Turquie et le Ministère Turc de la Culture et du Tourisme ont proposé au public français le premier festival du cinéma Turc qui s’est déroulé, du 28 au 30 novembre 2014, à Paris. (On vous annoncait cet événement ici.)
A cette occasion, Le Lucernaire, lieu culturel pluridisciplinaire du 6ème arrondissement, a projeté cinq films très différents et emblématiques de la création cinématographique turque.
L’événement était accessible à tous puisque les séances n’étaient pas payantes. Il était donc possible de voir gratuitement la dernière Palme d’Or du festival de Cannes, « Wintersleep » !
La seule déception est que sur les cinq films proposés, seulement deux étaient sous-titrés en français, les trois autres en anglais.
Comme on le sait, tous les Français ne sont pas anglophones. Ce détail non négligeable nous a surtout gênés pour la projection d’un très beau film intitulé « Le rêve du papillon » de Yilmaz Erdogan. Ce film magnifique avait été sélectionné pour représenter la Turquie aux Oscars 2013 dans la catégorie du Meilleur Film Etranger. Il a été primé Meilleur film au festival du Film Terra Di Sienna en Italie.
Ce film relate la vie de Rustut Onur et Muzzafer Tayyip Uslu , deux jeunes poètes, touchés par la maladie et la pauvreté , à la veille de la Seconde guerre Mondiale.
Il est difficile de trouver un film plus romantique avec une direction artistique aussi raffinée.Aussi, il est un peu frustrant de ne pas saisir parfaitement toutes les subtilités des extraits de poèmes .
La photographie est superbe et les acteurs très touchants .Le ton romanesque est sublimé par une musique grandiose.
Un film à voir absolument, si l’occasion se présente …
Quant aux deux autres films sous-titrés en anglais, ils étaient très intéressants pour la découverte de la culture turque :
« Gelin ou la bru » de Omer Lutfu Akad était particulièrement poignant, un film de 1973 relatant le parcours d’une famille d’Anatolie s’installant à Istanbul, une tragédie où se confrontent les traditions très fortes et l’évolution du monde moderne .
Puis, on a pu découvrir également « Monsieur Mushin » (1987 ) de Yavuz Turgul, l’histoire d’un producteur désargenté qui essaie de lancer un chanteur traditionnel provincial. C’est un film un peu rétro, très bien interprété, sur les vicissitudes du monde du spectacle.
On ne rit pas beaucoup dans le cinéma turc. C’est pourquoi , il a été mis particulièrement à l’honneur, dans ce festival, Cem Yilmaz , un humoriste très apprécié , le » Gad Elmaleh Turc », selon l’expression de Monsieur l’Ambassadeur de Turquie.
Cette célébrité comique, ancien caricaturiste , était venu présenter en avant- première » Prochainement » ( Pek Yakinda ) où il est à la fois acteur et réalisateur.
Cette histoire d’un homme qui réalise un film pour reconquérir sa femme, ne nous a pas convaincus ( malgré les sous-titres en français!) mais c’est un film populaire qui rencontrera son public, sans aucun doute ! Le ton » feuilletonesque » nous rappelle que la Turquie est le 2ème pays exportateur de feuilletons au monde et que la production cinématographique est en constante progression.
Merci aux organisateurs pour ces belles découvertes, en espérant que le rendez vous avec ce cinéma très riche se renouvellera l’an prochain …