« Ningen » (« l’humain » ) est un film multiculturel, puisqu’il se déroule au Japon avec des acteurs japonais, un acteur chinois et qu’il est l’œuvre d’une réalisatrice turque, Çağla Zencirci et d’un réalisateur français, Guillaume Giovanetti.
Ce film intéressant, qui est considéré par ses auteurs comme un documentaire fiction est surprenant,voire déroutant, alliant réalisme et fantastique.
Ce film est unique en son genre dans la mesure où le scénario n’a pas été proposé avant le tournage aux acteurs qui ont découvert, jour après jour, l’histoire.
L’origine de ce film n’est pas non plus ordinaire…
Les deux cinéastes qui s’étaient rendus au Japon, en 2008, pour recevoir le grand prix du festival Con Can à Tokyo pour un de leurs courts- métrages , se sont vus proposer, par l’équipe du festival, de réaliser un nouveau film dès le lendemain !
Ils ont alors candidaté à la Résidence de la Villa Kujoyama où ils ont séjourné 6 mois en 2010 et où ils ont pu développer leur film.
Dès le départ cette fiction était donc une aventure hors du commun.
Les personnages ne sont pas fictifs. Ils jouent leur propre rôle, portant le même nom que dans la vraie vie.
Ainsi , le héros s’appelle Masahiro Yoshino. Il est chef d’ une entreprise qui est en train de péricliter.
Yashimo sombre alors dans une grande dépression qui l’entraîne dans un monde fabuleux, peuplé de créatures légendaires nippones telles que le renard et le raton -laveur.
Ainsi une strip-teaseuse est l’incarnation, pour lui, d’une déesse.
Ce qui donne lieu à une scène incroyable, qui s’est réellement passée, où le patron raconte à ses employés, recueillis et respectueux, sa rencontre « hot » avec cette danseuse !
Une scène qui parait totalement improbable dans nos contrées et qui mérite le détour.
Yashimo est soigné ensuite dans une clinique psychiatrique où il fait la connaissance de l’attachante Madame Ayukawa et des soeurs Yuki et Hiromie.
Cette intrusion dans un véritable établissement de soins est à la fois émouvante et instructive .On y découvre entre autres que les patients sont très autonomes
Dans cette clinique, Yashimo ressentira le désir d’explorer » le monde du dessous » à la recherche de sa femme, qui est décédée d’une longue maladie…
On est étonnés par la performance des comédiens (non professionnels) et qui arrivent à exprimer avec intensité et naturel leurs émotions à l’écran.
L’action est très lente, ce qui exige de la patience de la part du spectateur.
Mais la richesse de la mythologie nippone ravira tous les épris de poésie et de spiritualité.
Et on est surpris de retrouver le mythe d’Orphée dans ces légendes millénaires japonaises.
« Ningen » est une oeuvre remarquable et dépaysante qui ne laisse pas indifférent.
Merci aux deux jeunes cinéastes pour ce voyage éclectique au pays du Soleil Levant.
Merci également aux organisateurs de la sympathique soirée qui a suivi la projection en avant- première à l’Espace Saint Michel.
Michèle
NINGEN
Un film de Çağla Zencirci & Guillaume Giovanetti
avec
Masahiro Yoshino, Masako Wajima,
Xiao Mu Lee et Megumi Ayukawa
Japon / Turquie / France – 2013 – 1h44
Langue : japonais – Sous-titré français
Distribution : Aramis Films
Synopsis
M. Yoshino, vieux PDG à la recherche de l’amour perdu, doit sauver son entreprise de la faillite. Samouraï des Temps Modernes, il a repoussé ses limites au prix de son équilibre mental et ses quêtes ressemblent à s’y méprendre à 2 légendes japonaises : le pari d’argent du Renard et du Raton Laveur, et l’histoire d’amour des 2 Dieux fondateurs du Japon…
BANDE ANNONCE DE NINGEN
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