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[Avis] GOODBYE, SOUTH GOODBYE de HOU HSIAO HSIEN

 

Voici la chronique de Michèle sur « Goodbye South, Goodbye » (chinois : 南國再見,南國; pinyin: Nánguó Zaìjiàn, Nánguó) du cinéaste taïwanais Hou Hsiao Hsien.

goodbye.poster

 

J’AI FRANCHI LA PORTE DE LA FEMIS EN ATTENDANT LA SORTIE DE « L’ASSASSIN » : ceci n’est pas un message codé.
J’ai réellement eu le privilège de pénétrer dans l’antre mythique de la Fondation Européenne des Métiers de l’Image et du Son pour m’initier pendant quelques heures à l’art du cinéaste taïwanais qui a reçu le Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2015 pour « The Assassin ».

 

« Goodbye South , Goodbye » n’est pas l’œuvre la plus célèbre de Hou Hsiao Hsien, connu surtout pour « Le maître des Marionnettes » qui lui a valu le Prix du Jury au Festival de Cannes 1993.
Mais c’est un film  emblématique d’une période chaotique de l’histoire de Taïwan.

 

Goodbye South, Goodbye
DVD de Goodbye South, Goodbye (Photo credit: Wikipedia)

On y croise trois personnages principaux, Kao, Biam dit  » Tête d’Obus  » et Patachou ( rien à voir avec la pâtisserie ou la célèbre chanteuse française ) !
Kao veut ouvrir un restaurant à Shanghai , les deux autres, plutôt immatures, paraissent paumés et baignent dans un milieu de malfrats …

 

Dans ce long métrage, on mange (beaucoup ) , on mâche du bétel ( beaucoup ), on fume ( beaucoup ), on joue aux dominos ou aux cartes ( beaucoup ), on ne rit pas ( beaucoup ).
Musique rock , un monde de voyous sans complaisance , des projets fous.
A priori, rien de jouissif … Pourtant , on se souvient, longtemps après de certaines scènes et de l’ambiance particulière qui règne dans cet univers glauque.
On ressent la chaleur étouffante et enfumée des salles de jeu particulièrement sombres , la tension entre les joueurs.
On reprend son souffle dans les moments qui se passent à l’extérieur dans la campagne verdoyante.
Les plans interminables peuvent paraître pesants pour une néophyte comme moi.
Mais ils nous incitent à nous concentrer particulièrement sur un point précis à un moment donné
L’histoire n’est pas facile à suivre parce qu’il y a une imbrication de plusieurs histoires.
Il ne faut pas être trop fatigué pour voir ce film qui demande un réel effort de concentration.

Heureusement, après la projection, tout m’a semblé plus clair grâce à l’intervention d’un remarquable spécialiste du cinéma asiatique, Alain Bergala.
On pourrait écouter ce Monsieur ( critique de cinéma, essayiste, scénariste, enseignant et réalisateur français) pendant des heures. Il sait décortiquer avec brio les films de Hou Hsiao Hsien qu’il considère comme le plus grand cinéaste de Chine et de Taïwan des trente dernières années.
Après avoir présenté une biographie rapide du « grand maître du net et du flou », il nous a expliqué pourquoi et comment le réalisateur avait inventé un système esthétique, reconnaissable par ses plans ( la caméra « baladeuse », le décentrement … ) A la fin de cette conférence , on a qu’une envie : découvrir les autres films de ce cinéaste créatif.
J’attends donc avec une fébrilité particulière la sortie de « The Assassin »que je saurai d’autant plus apprécier grâce aux préceptes avisés de Monsieur Bergala.

 

goodbye south goodbye Nanguo zaijan, nanguo
extrait du film goodbye south goodbye – Nanguo zaijan, nanguo

Merci à la FEMIS de s’ouvrir aux cinéphiles non- professionnels.
Ce fut un moment précieux de découvrir ces beaux locaux et cette ambiance de » ruche » ouvrière du septième Art.

crédits photos : D.R.

 

 

 Goodbye South, Goodbye

De Hou Hsiao-Hsien

Date de sortie 16 avril 1997 (1h52min)

 

avec Jack Kao, Kuei-Ying Hsu, Lim Giong, Hsiang Hsi, Pi-Tung Lien

 

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