Michèle a rencontré « LE PRINCE DE HOMBOURG ». Un film datant de 1996 de Marco BELLOCCHIO, d’après une oeuvre de Kleist, qui fera l’objet d’une reprise le 1er juillet 2015.
AVIS
Envie de romantisme ?
Il faut aller voir le film romantique par excellence, « Le Prince de Hombourg » , d’après la dernière oeuvre littéraire (pièce créée en 1821) de Heinrich von Kleist.
Ce long métrage réalisé en 1996 par Marco Bellocchio, présenté au Festival de Cannes en 1997 n’avait apparemment jamais été programmé au cinéma en France.
J’ai découvert un film intéressant qui possède tous les atouts d’un drame classique : un texte bien écrit, un contexte historique troublé, des personnages inspirés et héroïques.
J’ai été fascinée par la beauté des images, en particulier la lumière qui recrée la peinture du XVIII ème siècle.
A un moment donné, Natalia ( la belle Barbora Bobulova) , la fiancée du héros est de profil et tient un livre à la main : c’est tout simplement La liseuse de Fragonard qui apparaît sous nos yeux !
Certaines scènes intérieures en clair -obscur sont magnifiques.
Je décerne donc une palme au au directeur de la photographie, Giuseppe Lanci !
Les scènes de bataille sont filmées de façon très moderne, rapides mais efficaces. Pas d’effusion de sang mais des scènes significatives.
Par contre, j’ai trouvé la musique classique, certes adaptée mais un peu trop grandiloquente – ce qui n’était pas forcément indispensable car les images étaient en elle -mêmes très fortes et très parlantes.
De plus, le son était trop fort (et pourtant d’après le projectionniste, réglé au plus bas ) !
On est très loin du romantisme à la guimauve de certaines bluettes hollywoodiennes.
Là, on rencontre de vrais héros prêts à mourir pour la patrie, pétris du sens du devoir et de l’honneur.
Mais ce qui est particulièrement audacieux dans cette œuvre classique est l’intrusion dans le subconscient du héros.
Le prince est un commandant de cavalerie confirmé malgré son jeune âge mais il est en proie à des crises de somnambulisme où il devient un visionnaire.
Un personnage complexe – rendu célèbre par Gérard Philippe au TNP Jean Vilar – qui a un comportement de guerrier redoutable mais qui cache une âme sensible et artistique , tout en amour pour sa tendre dulcinée Natalia.
Andrea di Stefano, âgé d’une vingtaine d’années, endosse ce rôle de héros torturé avec courage et sincérité.
Il est plutôt sobre et convaincant dans son jeu.
L’acteur réussit parfaitement à exprimer son conflit intérieur entre le respect de la loi et son libre-arbitre.
Cette réflexion sur la désobéissance est très riche. On peut comprendre qu’elle ait attiré l’attention du réalisateur qui est engagé politiquement…
Merci à Carlotta pour cette belle découverte.
LE PRINCE DE HOMBOURG
(Il principe di Homburg di Heinrich von Kleist)
Un film de Marco BELLOCCHIO | Drame | Italie | 1996 | 85mn | Couleur
Sortie le 1er juillet 2015.
« Le jeune prince de Hombourg, commandant de la cavalerie du Brandebourg pendant la guerre de Hollande, est en proie au somnambulisme. Une nuit, il ramasse un gant laissé par sa fiancée Natalia. Le lendemain, fasciné par la vision de ce gant, il n’écoute que distraitement les consignes militaires et, sur le champ de bataille, désobéit. L’oncle du prince, chef de l’armée, exige que son indiscipline soit punie de façon exemplaire… »
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