Séance de rattrapage de « Hungry Hearts » grâce à sa sortie en vidéo le 7 juillet !
Hungry Hearts de Saverio Constanzo commence comme une comédie romantique (une rencontre impromptue dans les toilettes d’un restaurant chinois new yorkais) mais prend rapidement un virage à 180 degrés en devenant un thriller psychologique. Rien à voir avec la chanson de Bruce Springsteen.
Un peu comme dans « Rosemary’s baby », deux jeunes amoureux attendent leur premier enfant.
Un peu comme dans « Rosemary’s baby », cette naissance va bouleverser leur relation… et briser leur couple…
Comme « Rosemary’s baby » , il vaut peut-être mieux déconseiller ce film aux femmes enceintes / jeunes mamans car il s’agit d’un drame lié à la maternité. Si vous êtes en couple et que votre compagnon ou compagne rechigne à avoir un enfant, ce n’est peut-être non plus le film à lui montrer !
En effet, Mina (Alba Rohrwacher) développe une sorte de baby blues très particulier, ou révèle une névrose qu’elle avait auparavant : l’obsession de la pureté, une sorte d’orthorexie / anorexie qu’elle applique à son enfant.
Je ne sais pas si on peut parler de syndrome de Münchhausen, toujours est-il qu’elle met la santé de son enfant et sa propre vie en danger.
Son mari (joué par Adam Driver) est désemparé et ne sait comment sauver son fils, sa femme et son couple… il nourrit son fils avec de la viande en cachette. Et l’incompréhension et la folie montent jusqu’au drame.
Au fur et à mesure que la tension monte, le réalisateur laisse tomber le naturalisme ou plutôt le réalisme de sa photographie pour aller vers quelque chose de plus expérimental. Caméra à l’épaule, visage en gros plan légèrement déformé. C’est un exercice de style intéressant mais aussi irritant. Je n’ai pas trouvé qu’il y avait de belles images, sauf peut-être celle de la fin (que je ne révélerai pas).
Alba Rohrwacher ( récemment à l’affiche de Tale of Tales), qui joue Mina, est une petite chose pâle, émaciée, mal coiffée… on a du mal à croire qu’elle ait un travail important dans une ambassade, comme on a du mal à croire qu’elle perde la raison d’un seul coup. Ceci dit, elle joue très bien les femmes égarées. On peut rapprocher son rôle de mère de celui qu’elle tient dans les Merveilles. On comprend donc qu’elle ait eu un prix d’interprétation au dernier Festival de Venise.
Adam Driver joue Jude, le mari compréhensif … jusqu’au point où il ne peut que s’opposer à la folie de sa femme. Je l’avais vu dans des seconds rôles auparavant et dans la série Girls, mais ce premier rôle récompensé également en Italie, lui convient très bien. Il est vraiment touchant.
Roberta Maxwell a, quant à elle, un second rôle qui s’avère plus important qu’il n’y paraît.
Ce film ne fait pas partie des meilleurs films sentimentaux du moment, car finalement c’est une mélange de romance et de thriller. En revanche cette oeuvre révèle un excellent duo d’acteurs.
« Hungry Hearts » a l’intérêt de poser quelques questions sur le couple et l’éducation… Je ne sais pas s’il y a un message, à part peut-être qu’il faut réfléchir et bien connaître la personne avec qui on vit avant de faire un enfant !
Hungry Hearts
date de sortie du DVD : 7 juillet 2015
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Synopsis :
Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle du monde extérieur. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité.
Réalisateur: Saverio Costanzo
Distribution: Adam Driver, Alba Rohrwacher, Roberta Maxwell
Année: 2014