FERDA LA FOURMI
Cinq merveilles d’Hermina Tyrlova
Reprise le 10 février 2016
MALAVIDA présentera FERDA LA FOURMI le 17 décembre 2015 aux FESTIVAL DES ARCS.
- Ferda aide ses amis
Ferda v cisich sluzbach (10 mn ) 1977
Ferda la fourmi aimerait bien pouvoir aider tout le monde. Mais sa bonne volonté n’a d’égale que sa maladresse…
Un bourdon lui demande de jouer du tuba pour réveiller ses enfants ,mais elle joue un peu trop fort …
Cette petite histoire permet de faire connaissance avec Ferda, ce personnage espiègle très populaire en Bohême.
Certes, cette fourmi a un peu vieilli mais son foulard rouge à pois blancs autour du cou est intemporel .
Et cette minuscule créature est très expressive malgré des moyens de confection très modestes ..Quelques perles et des bouts de ficelle , et le tour est joué ! et fantastiquement joué .
Personnage livresque inventé en 1933 par Ondrej Sekora, Ferda fit l’objet d’une première adaptation tournée, en 1943, par Hermina Tyrlova
Le moins que l’on puisse dire est que cette femme animatrice et réalisatrice est débordante d’imagination et qu’elle sait utiliser à merveille différents matériaux à moindre coût.
L’imagination est d’ailleurs au pouvoir dans les cinq historiettes de ce dessin animé .
Dans cette version de 1977, Ferda n’apparaît pas comme une super héroïne . Les enfants souriront certainement devant les petites bêtises de cet insecte stylisé, très chic avec ses gants blancs .
- Un sacré garnement
Kluvoky klukoviny ( 8 mn ) 1973
A la ferme , un petit garçon s’amuse à tendre de vilains pièges aux animaux à l’aide d’un pot de colle : il enduit la clôture où viennent se poser les oiseaux , en met près de la mangeoire du canard,dans la niche du chien. mais les animaux s’avèrent moins méchants que lui quand les rôles s’inversent …
Toujours sans paroles mais assez significatif pour que les petits spectateurs puissent comprendre la morale de l’histoire.
La feutrine est à l’honneur. On sent l’habileté de la couturière à l’origine des paysages , des animaux et du look du jeune garçon.
C’est très coloré , très frais et bien rythmé.
- Les farces du diablotin
Zertikkem s certikem (6 mn ) 1980
Sur l’arbre de Noël , les décorations en pâte à pain prennent vie . Un petit diablotin sème la zizanie et fait tomber de l’arbre le berger et ses brebis , le coq et les poussins , la bergère et le bébé …
Mais alors qu’il veut s’attaquer à la colombe, l’écrevisse l’attrape par la queue ..
Très poétique et très astucieux, ce très court métrage nous transporte dans un univers magique , une sorte de » Toy story » où les jouets ne sont pas en plastique mais en pâte à pain.
Comme dans le » sacré garnement » , est mis en scène un polisson , celui qui s’attaque à l’ordre établi .
Charmant et très créatif , ce mini film rend hommage aux traditions et croyances populaires .
- Les féeries du corail
Koralkova pohadka (10 mn) 1968
Au fond de la mer , poissons et coquillages jouent et se taquinent, autour de deux petits poissons amis, jusqu’à ce que soit lancée une innocente bataille des poissons jaunes contre les poissons rouges.
Mais attention , cela cache l’arrivée d’un danger bien plus grand …
La cinéaste s’est amusée ici à animer des matériaux atypiques ( verreries , cailloux , dentelles ) .
L’effet de l’eau, obtenu à partir de divers filtres de verre plissé est ingénieux et très réussi . Les matières sont lumineuses et brillantes.
Beaucoup de symboles sont abordés. Il nous est démontré que le milieu aquatique n’est pas un long fleuve tranquille … Pas si naïf qu’il n’y paraît.
- Conte de la corde à linge
Pohadka na snure (8 mn ) 1986
Sur une corde à linge sont accrochés une salopette , un tablier , une grenouillère et un napperon. Mais la salopette s’avère rapidement être une sacrée coquine. A tel point qu’elle décide de quitter la corde et de découvrir le vaste monde …
Ce dernier film de Tyrlova est mon coup de cœur.
La réalisatrice était âgée de 86 ans quand elle a créé cette petite merveille d’originalité et de poésie .
Donner de l’expression à des vêtements, au gré du vent n’est pas banal et inventer une histoire vivante, drôle et émouvante à partir de ces tissus l’est encore moins.
On ne peut que tirer son chapeau devant cette grande dame disparue en 1993.
Pour moi , ce court métrage est donc une grande réussite.
Par contre , il fera peut être moins mouche auprès des enfants que les quatre précédents.
Mais il est tellement difficile de prévoir les réactions des enfants.
Alors, il ne faut pas hésiter à faire découvrir ces jolies choses à vos petits, à partir de 3 ans, afin d’éveiller leur créativité et le sens de la débrouillardise .
Histoire de leur monter que le tout numérique c’est bien mais qu’il y a bien d’autres formes d’animation qui valent le détour et méritent le respect.
Du bel ouvrage, certes avec un goût de suranné mais très habile et agréable à regarder.
Michèle