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(Avis) House of time de Jonathan Helpert

House of Time, film réalisé par Jonathan Helpert, raconte de quelle manière Robert d’Eglantine, spécialiste de physique quantique et créateur de jeux vidéos, invite des amis dans son château, et ce pour une expérience spatio-temporelle. Selon ses calculs, à 23 h 37, une faille s’ouvrira dans le continuum espace-temps, et les projettera 70 ans en arrière ; plus précisément en mai 1944 durant l’occupation allemande.
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Jeu de rôle savamment orchestré ou véritable voyage durant la Seconde Guerre mondiale ? Les événements qui se dérouleront au cours de leur séjour pourraient changer le cours du temps…

 AVIS

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HOUSE OF TIME est une œuvre atypique dans le paysage du cinéma français. Le pitch m’intéressait, j’apprécie énormément la science fiction et les histoires de voyage dans le temps, et il est rare qu’on ait une production française exploitant ce thème. A vrai dire, le seul que j’ai en tête, c’est  la comédie Camille Redouble. Et c’est dans un registre totalement différent que s’inscrit HOUSE OF TIME… puisque le voyage dans le temps de nos héros pourrait bien changer l’Histoire.

Alors oui, il y a des incohérences. Ceci dit, dès qu’il y a voyage dans le temps, les incohérences ne sont pas bien loin … Justement, Jonathan Helpert utilise ces incohérences pour alimenter le doute, flouter la frontière entre réalité et fantasme.  Les personnages sont-il vraiment arrivés en  1944 ? Ou tout ceci n’est-il qu’une mise en scène drôlement bien faite , avec vraies balles d’époque et tours de passe-passe ?

Ainsi, l’officier allemand tombe sur une revue ELLE de 2014. Est-ce un oubli de Robert ? Ou est-ce que nos héros ont été transportés en 1944, en emmenant leurs effets de 2014.  Personnellement, j’ai choisi de croire que les personnages remontaient effectivement dans le temps.

Le film étant un huis clos,  on nous épargne des effets spéciaux de mauvaises qualités. Ici, point d’éclairs, de trous noirs ni de machines à remonter le temps robotisée.Pas de décors coûteux non plus.

Le huis clos est exploité intelligemment : certaines scènes de confrontation entre Mathilde la résistante, les Allemands et les jeunes de 2014 sont assez tendues. La musique ajoute vraiment quelque chose à l’atmosphère.

Là où le bât blesse, c’est que l’intrigue  faiblit par moments. La scène d’exposition ne donne pas spécialement envie, mais ensuite, on veut connaître la fin – sauf si vous n’arrivez pas à accrocher. Certains enjeux sont importants, notamment pour le personnage de Catherine, jeune femme dont la grand-mère a échappé in extremis à la rafle de Bordeaux en 1944 . Il y a aussi une histoire d’amour intergénérationnelle qui se passe un peu trop vite à mon goût.

Au début, les acteurs semblaient réciter leur texte d’un air détaché ou trop théâtral… ce qui n’était guère engageant. Peut-être était-ce voulu, afin de ne pas orienter nos sentiments ? Tout de même, j’ai trouvé que l’interprétation était inégale. Certains comédiens semblaient vouloir rester dans un registre comique. Comme l’interprète de Philippe Petin (Benjamin Wangermee),  fasciné par le IIIe Reich, coiffé et moustachu comme Hitler, tout en jeux ronds et excitation par cette aventure.

D’autres sont plus dans le registre de l’émotion et en retrait comme Laura Boujenah, Julia Piaton, Julie Judd, Pierre Deladonchamps.

Dans le rôle de Mathilde, actrice et résistante, Esther Comar se donne, elle, à fond. Elle crie, pleure…

D’autre part, on a une réflexion sur le cinéma et la littérature, les personnages de 2014 évoluant pour la plupart dans le milieu artistique, et Mathilde étant actrice. Cette mise en abyme m’a amusée (d’autant qu’il y a une lecture à haute du magazine ELLE pour la critique du film de Leconte, une Promesse) mais j’ai préféré suivre les rebondissements de l’histoire principale plutôt que ces apartés.

Bref, je suis restée un peu dubitative sur la direction d’acteurs : on a presque l’impression que les comédiens ne jouent pas dans le même film, ou que la réalisation hésitait en drame et comédie, et finalement alternait les deux genres.

Avec une intrigue et une direction d’acteurs plus solides, le film aurait pu nous emmener vers des sommets d’angoisse ou tourner à la farce, ce qui peut être plaisant. Là, on est un peu entre les deux. D’où cette impression d’avoir vu un OFNI, objet filmique non identifié, me laissant parfois perplexe, voire sceptique.

Reste que l’idée de départ de « House of  time » est excellente. Et qu’il est bien rare qu’un réalisateur français prenne le risque de s’aventurer dans le genre fantastique et le sous genre du voyage dans le temps. Une initiative qu’il faut donc saluer et encourager.

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House of Time

Réalisé par Jonathan Helpert
Avec Maxime Dambrin , Pierre Deladonchamps, Pierre-Marie Rochefort-Schneider , Laura Boujenah …
Date de sortie : 13 janvier 2016

Voici un lien vers la page Facebook du film : https://www.facebook.com/houseoftime.lefilm  et la bande annonce :

 

1 Comments

  1. MissG

    J’ai été surprise par la bande annonce, il est vrai que l’idée de départ est bonne et qu’il semble y avoir une réelle intrigue.
    Mais la bande annonce a soulevé aussi quelques craintes chez moi, les mêmes que tu exposes et reproches au film.
    Je ne suis pas bien sûre d’aller le voir pour le coup.

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