Punk is not dead... Le documentaire East Punk memories sort au cinéma le 30 mars 2016 et nous emmène à la rencontre de punks hongrois.
Synopsis :
Constitué d’archives Super 8 , d’interviews et de vues de Budapest , le film East Punk Memories s’articule autour de la parole de douze anciens punks.
A la fin des années 80 , ils exprimaient leur colère contre le régime et attendaient avec espoir le changement du système .
Vingt ans plus tard, que sont -ils devenus ?
Résurgence du nationalisme , sauvagerie du capitalisme , confusion des visions politiques de la droite et de la gauche , comment vivent -ils la crise actuelle ?
Avis :
Ce film documentaire surprend certes par l’originalité du sujet mais également par l’intérêt des analyses faites par ces anciens punks …
Les coiffures, les vêtements, les attitudes , les discours se sont assagis vingt ans après, mais ce que ces 2 filles et ces 10 garçons ont à nous dire mérite vraiment notre attention
S’il n’y avait pas d’images d’archives , on aurait du mal à croire que ces personnes parlant calmement, exerçant pour la plupart des professions classiques, criaient dans les années 80 :
» Le chaos , c’est ce que nous voulons » ou » Bureaucrates , quelle bande d’abrutis ! »
Ils sont interviewés individuellement dans un cadre familier qu’on suppose être leur appartement.
Ils étaient âgés entre 15 à 20 ans quand ils ont appartenu à des groupes musicaux différents ( Kretens, QSS , Tizedes meg a tôbbiek , Modells , Marina Revue , Mosoî , Trotttel , Herpesz,..)
Ils ont presque tous été arrêtés par la police pour leur attitude provocatrice et leurs propos anti-communistes. Cependant, ils parlent presque tous de cette période avec le sourire et une certaine nostalgie.
S’ils apprécient la liberté plus grande du régime actuel, ils n’adhèrent pas pour autant à la politique actuelle qui a créé encore plus d’inégalités sociales.
Leurs argumentations sont construites.La pertinence de leur analyse devrait faire évoluer l’image négative que l’on pouvait avoir de ces marginaux.
Le fond de ce documentaire est donc très enrichissant mais la forme est peut être trop classique pour traiter d’un sujet si « hard « .
Les entretiens sont statiques et un peu longs. Un certain manque de rythme qui contraste avec les images d’archives représentant des concerts déchaînés .
Toutes les images concernant l’évolution de la société , dans un Budapest transformé par les publicités qui appellent à la consommation, sont percutantes.
De même, le passage des touristes dans le Szoborpark ( où sont parquées toutes les statues monumentales des héros du communisme ) est un moment insolite.
A la fin du documentaire, des piétons, traversant une place de la capitale hongroise, nous laissent une impression guère joyeuse.
Lucile Chaufour, réalisatrice et scénariste, a joué dans de nombreux groupes de rock, après des études aux Arts décoratifs de Paris et dans plusieurs écoles de musique.
Après un court métrage » L’amertume du chocolat » elle a réalisé en 2009 un long métrage « Violent Days » qui a été très remarqué.
Ce film a été présenté dans de nombreux festivals . Il a reçu le Prix des jeunes au festival Cinéma du Réel de Paris et le prix Best Film et Prix Hardest Road au festival Mediawave de Budapest.
La B.O de East Punk Memories sortira en disque ( vinyle uniquement ) au printemps 2016 sur le label Danger Records.
EAST PUNK MEMORIES
Un documentaire de Lucile Chaufour
France – 2013 – 1h20 – Couleur – 1.77 – 5.1
V.O en hongrois, sous-titrée en français
Sortie nationale : 30 mars 2016
Distributeur : ARAMIS FILMS
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Crédits photos :
www.aramisfilms.fr