ROSALIE BLUM
de Julien Rappeneau
Sortie le 23 mars 2016
Synopsis :
Vincent Machot connait sa vie par cœur. Il la partage entre son salon de coiffure , son cousin , son chat et sa mère bien trop envahissante.
Mais la vie réserve parfois des surprises, même aux plus prudents …
Il croise par hasard Rosalie Blum, une femme mystérieuse et solitaire, qu’il est convaincu d’avoir déjà rencontrée.
Mais où ? Intrigué, il se décide à la suivre partout, dans l’espoir d’en savoir un peu plus.
Il ne se doute pas que cette filature va l’entraîner dans une aventure pleine d’imprévus où il découvrira des personnages aussi fantasques qu’attachants.
Une chose est sûre : la vie de Vincent Machot va changer …
(via SND)
Avis :
Adapté du roman graphique éponyme de Camille Jourdy, ce premier long métrage de Julien Rappeneau est une belle surprise.
Ce film m’a beaucoup plu pour diverses raisons :
D’abord parce qu’il se déroule dans la ville de Nevers, chère à mon cœur pour des raisons familiales.
Et puis c’est quand même la ville qui avait inspiré Alain Resnais pour » Hiroshima mon amour « !
Ensuite, pour la galerie de personnages qui ne manquent pas de piquant.
Des êtres à la fois banals et extraordinaires, qui s’entrecroisent dans une histoire bien écrite et surprenante.
Commençons par Vincent Machot ( Kyan Khojandi ) qui n’est pas du tout macho.
Il est plutôt malhabile avec les femmes contrairement à son cousin dragueur effréné ( Nicolas Bridet ).
Il n’a pas choisi sa vie , a repris le salon de coiffure légué par son père décédé. Il s’est habitué à sa solitude.
Et surtout sa vie plutôt monotone se résume, en grande partie, à être aux petits soins pour sa mère peu reconnaissante ( Anémone, très à l’aise en « Tatie Danielle » jamais satisfaite ).
Le suspense débute quand il commence à suivre Rosalie Blum, cette épicière énigmatique ( Noémie Lvovsky) .
Un coiffeur qui suit une épicière , cela ne sent pas le film de super – héros …
D’accord, ce n’est pas un blockbuster.
Le début peut même paraître un peu lent, voire ennuyeux. On se demande vraiment où le réalisateur veut aller.
Et puis, c’est comme dans un sketch de Raymond Devos, il retombe sur ses pieds.
Par exemple , des personnes sont attablées dans un café mais elles n’y sont pas par hasard. Mais cela, le spectateur l’ignore au début de l’histoire.
C’est le film par excellence qu’il ne faut pas lâcher avant la fin car l’explication du comportement de Vincent sera donnée à la dernière minute.
Le scénario est bien construit , plein de rebondissements, oscillant entre comédie, drame et thriller.
Le ton est toujours juste, parfois grave, souvent humoristique. L’émotion ne manque pas.
La réussite du film réside également dans l’interprétation des acteurs.
Noémie Lvovsky est très sobre dans son jeu et semble trouver du plaisir dans ce rôle de Rosalie Blum qui détient un lourd secret …
Kyan Khojandi, héros de la série » Bref « , se faufile avec grâce dans ce rôle touchant.
Le trio de charme des copines, devenues « détectives « , constitué par Alice Isaaz, Sara Giraudeau et Camille Rutherford, fonctionne bien.
Philippe Rebbot est irrésistible en théâtreux loufoque et attendrissant.
Et puis les amateurs d’animaux ne seront pas en manque dans cette histoire particulièrement sensible.
Rosalie Blum est un film positif, tout en délicatesse, avec une touche de poésie et d’espérance.
Michèle
bande annonce Rosalie Blum