Avis sur THE END de Guillaume Nicloux, dont la sortie en e-cinéma est prévue le 8 avril 2016.
Synopsis :
Un homme part chasser dans une forêt qu’il croyait connaître. Mais son chien s’enfuit puis son fusil disparaît.
Alors qu’il se perd, une atmosphère hostile et étrange s’installe …
AVIS
« The end » est-il un titre prémonitoire ?
Ce film marque t-il le début de la fin du cinéma classique sur grand écran ?
Ce qui est certain, c’est que cette réalisation de Guillaume Nicloux est le premier film français à sortir en France uniquement en e- cinéma.
L’ayant vu en avant- première dans une salle de cinéma, je n’ai ressenti aucune différence avec le visionnage d’un film « classique « .
Reste à savoir si la version sur un écran de télévision procurera les mêmes sensations.
« The end « est un film étrange réalisé par un vrai professionnel du cinéma dont j’avais particulièrement apprécié la version de « La religieuse » avec Pauline Etienne avant le très médiatisé » Valley of love « .
Ces deux films très différents se rejoignaient par l’attrait du réalisateur pour des expériences mystiques qui apparaissent également dans cette fiction.
Guillaume Nicloux présent à cette avant première à la Cinémathèque avec sa productrice Sylvie Pialat , a insisté sur la nécessité et l’urgence qu’il avait ressentie, après « Valley of love », de tourner à nouveau avec Gérard Depardieu.
Le résultat est ce film chargé de mystère sur la vie banale d’un homme dont le spectateur ignore jusqu’au nom et prénom.
Notre Gégé national incarne cet anonyme, ce sexagénaire ordinaire ayant pour seul compagnon un chien.
Ce quidam vit dans une petite maison où est soigneusement rangée, sur le buffet,une collection d’assiettes représentant les unes, des têtes de sioux, les autres, des têtes de chiens.
Pourquoi la caméra s’attarde t-elle sur ce détail ? C’est une question qui restera sans réponse comme beaucoup d’autres …
Il ne faut pas voir ce film pour avoir des réponses sur le sens de l’existence.
Mais il faut accepter de suivre les pas de cet homme perdu dans la forêt pour ressentir -ou pas – des impressions curieuses où le rêve et la réalité fusionnent.
Tourné dans la forêt de Fontainebleau, le décor naturel est à la fois magnifique et inquiétant.
Au départ décontracté, le chasseur qui ne retrouve pas son chemin entre dans une panique infernale où ce qui lui était familier devient subitement une source de danger .
La forêt est un lieu mythique, ressource et source d’inspiration …
Le réalisateur a réussi à en faire un endroit où tout est possible en titillant notre imaginaire .
Notre chasseur ayant fini sa réserve de Schweppes aux agrumes et ses dernières victuailles redevient un homme des cavernes à la quête de la moindre nourriture et du moindre abri.
D’après Guillaume Nicloux , Gérard Depardieu n’aurait ressenti aucun plaisir à tourner ce film …
Il aurait même beaucoup souffert.
Ses essoufflements permanents et ses borborygmes énervés sont effectivement très authentiques.
Le réalisateur a eu l’idée de réaliser ce film à partir d’un rêve qu’il avait fait.
Il a bien retransmis le sentiment de peur, de mise en abîme, et de perte de repères de cet homme solitaire.
On ignore si ses rencontres avec un jeune homme ( Swann Arlaud à la fois burlesque et machiavélique) et une jeune femme traumatisée ( Audrey Bonnet , tétanisée ) sont hallucinatoires ou pas.
La bande originale signée Eric Demarsan ajoute une note d’étrangeté.
The end est un film très personnel , mystérieux nous plongeant en immersion dans une forêt énigmatique , le lieu de tous les possibles.
Il faut avoir l’esprit curieux pour pénétrer dans cet univers qui frise le surréalisme.
Michèle
THE END
Un film de Guillaume Nicloux Avec Gérard Depardieu
Produit par Sylvie Pialat (Les films du Worso) et Jean-Baptiste Dupont et Cyril Colbeau-Justin (LGM)
SORTIE NATIONALE le 8 Avril en E-CINÉMA
(SUR TOUTES LES PLATEFORMES VOD)
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