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[Avis] DIEU , MA MÈRE ET MOI (El apóstata)

Michèle a vu « El apóstata« , dont le titre français est « Dieu , ma mère et moi » lors d’une avant-première organisée par Epagnolas en París , association qui a invité l’acteur à Paris… Espagnolas en París organise des avant-premières tout au long de l’année en présence d’invités, et aussi, au mois de juin, le festival Dífferent ! L’autre cinéma espagnol (9e édition du 15 au 21 juin au Majestic Passy).

« Dieu , ma mère et moi » n’a rien à voir avec la fête des mères : cette œuvre cinématographique traite de l’apostasie.  Ce film hispano-uruguayen passé au TIFF, aux festivals de Sans Sébastian et de  Busan sort  le 4 mai 2016 dans les salles françaises.

DIEU , MA MÈRE ET MOI
DIEU , MA MÈRE ET MOI – Un film distribué par Paname Distribution
Synopsis : 
 
Gonzalo Tamayo, madrilène d’une trentaine d’années, poursuit toujours ses études de philosophie, sans grande conviction. Au tournant de sa vie d’adulte, Gonzalo pense qu’un obstacle entrave son aspiration à réinventer sa vie : on ne lui a jamais demandé son consentement pour être baptisé ! Il décide donc d’apostasier et entreprend des démarches pour être radié des livres de l’Eglise. Il voit dans cette rupture radicale la fin de ses tourments et de son attachement à sa mère. Il entre alors dans une course folle, de prélat en cardinal, entraînant dans son sillage un doux chaos. A travers cette quête irraisonnée aux yeux de tous, il revisite son passé et est envahi par de drôles de visions. Va-t-il accéder à sa liberté ?
Avis  :
dieu ma mère et moi
Copyright Avalon Distribución Audiovisual
En voilà un sujet original ! L’apostasie n’est pas un mot de vocabulaire largement usité. De plus, cette démarche reste exceptionnelle.
Et pourtant, elle a été réellement effectuée par Alvaro Ogalla qui est à la fois l’acteur principal , le co-scénariste et un des producteurs associés de cette histoire.
Ce troisième film du réalisateur espagnol- uruguayen Federico Veiroj parle de religion mais pas uniquement .
Il nous fait entrer dans le quotidien de Gonzalo Tamayo qui incarne à merveille une jeunesse, avide de liberté , qui cherche sa voie …
Tamayo a dépassé largement la trentaine. Il dépend encore financièrement de ses parents dont il ne fait « pas la fierté » car il s’installe, un peu trop et sans succès, dans des études de philosophie.
Son père aimerait bien qu’il soit fonctionnaire …
Tamayo est beau, avec sa tête de pâtre grec.Tamayo est à l’aise avec son corps qu’il dénude sans problème .
Avaro Ogalla, qui est un ami du réalisateur, occupe presque chaque plan.Le jeune acteur qui assure ici son premier rôle est d’une présence étonnante .
Sa nonchalance, son look décontracté,le rendent vite familier au spectateur.
Sa préoccupation de ne pas laisser de trace dans les registres de l’église correspond au personnage qui est à la fois banal et extraordinaire.

Tamayo est un doux rebelle. Son obstination à apostasier est remarquable d’autant plus que la démarche est particulièrement complexe , une vraie course d’obstacles.

Le réalisateur a introduit beaucoup d’humour dans cette quête de Gonzalo.
Certaines scènes sont très drôles , comme celle où Gonzalo croise dans une église un enfant de chœur qui ne peut lui répondre car il a fait vœu de silence.
Ce contraste entre ce gamin, en aube, qui représente la tradition catholique et ce grand gaillard qui veut renier cette même religion est un moment de cinéma très intéressant.
Ce film est une parfaite illustration du poids de la tradition et de l’éducation dont il est difficile de s’extraire.
Et puis le charme du film tient aussi dans les rêves de Gonzalo  qui ne manquent pas de piquant et qui rappellent une ambiance à la Luis Buñuel.
Le film est un mélange séduisant de réalisme et de poésie.
On y voit également deux belles actrices, Marta Larralde qui est Pilar, la cousine tant aimée de Tamayo et Barbara Lennie qui campe une voisine bien attirante.
Le fils de cette dernière est un adorable petit garçon , Antonio ( Kaiet Rodriguez )  qui tient un rôle important dans la vie de Tamayo.
La mère dépitée de Tamayo est interprétée avec justesse  par Vicky Pena.
La musique tient également une place importante dans cette fiction. Elle est surprenante , très variée et s’adapte parfaitement aux humeurs du personnage principal.
« Dieu, ma mère et moi » est un film moderne, hors du commun, peut- être dérangeant, mais qui est particulièrement marquant grâce à l’originalité du sujet et au talent des acteurs.

DIEU, MA MÈRE ET MOI

(El apóstata)

 de Federico Veiroj

Date de sortie 4 mai 2016 (1h 20min)
Avec Álvaro Ogalla, Marta Larralde, Bárbara Lennie

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