Sorti ce jour, l’adaptation du jeu-vidéo Warcraft devrait plaire aux fans d’heroic fantasy.
Voici l’avis de Florian que vous pourrez retrouver également sur son blog Captain Movie.
Je lui laisse la plume (ou le clavier, ou les manettes) après vous avoir livré le synopsis !
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Warcraft : Le commencement –
l’avis des écrans de Claire, by Florian
Les adaptations de jeux-vidéos en film laissent très rarement de bons souvenirs (en témoigne l’excellente chronique Crossed), et les films d’Heroic-Fantasy sont d’une incroyable rareté au cinéma. Une combinaison des deux n’a, en soi, rien de rassurant, et seul le nom de Duncan Jones (NDLR : le fils de David Bowie), qui a œuvré dans les très bons Moon et Source Code (deux films originaux très porté sur la Science Fiction), avaient de quoi rassurer, d’autant que la licence adaptée est Warcraft, un jeu à l’envergure internationale qui a su fédérer un public de gamers très large au travers de nombreux jeux issus de la franchise.
La tâche de Duncan Jones était donc ardue : faire une adaptation qui arrive à recréer l’atmosphère du jeu, d’aussi ambitieux sans pour autant négliger le scénario pour en faire une simple pompe à fric comme certaines adaptations ont pu l’être.
Dès le début, on ressent l’ambition du film : proposer un affrontement entre guerrier et orcs, dans le même genre que celles du Seigneur des Anneaux, sans avoir eu autant de temps pour développer son histoire. Le but est donc de proposer une histoire démontrant la richesse de l’univers et mettre en place les différents éléments pour arriver au climax sans perdre les néophytes et proposer quelque chose de cohérent et accessible. En amenant les éléments au fur et à mesure et en évitant de multiplier les sous-intrigues, Duncan Jones parvient à offrir un film compréhensible aux spectateurs ainsi qu’un affrontement épique et spectaculaire réussissant à satisfaire les fans de la série comme le spectateur lambda.
Alors certes, il ne faut pas être réfractaire au genre en question. Magie, créatures mystiques et monstres dans un univers moyenâgeux sont au programme des 120 minutes du film, et le film plonge dedans dès le début. Le rythme du film est très réussi et ne se précipite jamais pour tenter de tout mettre dans le film dans le temps imparti. On appréciera aussi les risques que prend le film en osant mettre en image des événements que l’on voit que très rarement dans un blockbuster, permettant de mettre en avant les deux thèmes du film, à savoir le pouvoir et le sens du sacrifice. Des choix d’autant plus courageux qui prouvent que le film ne cherche pas à être l’annonce de suites*, mais qu’il veut se suffire à lui-même ; un parti-pris de plus en plus rares sur les grandes licences aujourd’hui. Au delà des deux thèmes principaux du film, quelques réflexions intéressantes émergent du film, notamment sur le traitement de l’Homme sur la nature et l’urbanisation croissante du monde.
Visuellement, le résultat est incroyable. Si les premières minutes donnent plus l’impression d’assister à une cinématique de jeu-vidéo, c’est lorsque les personnages humains et les orcs se côtoient que l’on réalise à quel point le travail a été impressionnant. Travail sur les poils, sur les moindres reliefs de la peau, sur les cheveux, les effets visuels sont incroyables et la 3D ne diminue pas l’expérience. Chaque lieu arrive à avoir sa propre esthétique et les fans découvriront avec plaisir les lieux qu’ils connaissent avec une véritable netteté.
Les prestations sont dans l’ensemble toutes réussies. Certains rôles sont cependant très lisses, la faute à un développement scénaristique assez limité et dont les évolutions n’offrent que peu de surprise. Une faiblesse qui se comprend par le nombre important de personnages, et le cahier des charges à gérer.
La partition est efficace, n’hésitant pas à reprendre les thèmes de la saga ou en proposant de nouveaux morceaux. La réalisation s’avère très ambitieuse et plusieurs plans parviennent à proposer quelque chose de très original, démontrant que le réalisateur n’a pas eu se plier aux exigences du studios pour faire quelque chose de lisse et au final fade. Le montage est cohérent et ne gêne jamais la compréhension des événements.
Des easter-eggs parsèment de temps en temps le film, permettant des clins-d’oeil sympathiques au fans.
Warcraft propose un film d’héroïc fantasy aussi ambitieux visuellement et scénaristiquement et réussir à tous les niveaux.
Florian
***
WARCRAFT : LE COMMENCEMENT
Genre: Film d’aventures – 3D
Distribution : Travis Fimmel, Paula Patton, Ben Foster, Dominic Cooper, Toby Kebbell, Ben Schnetzer, Rob Kazinsky and Daniel Wu
Résalisateur : Duncan Jones
Scénario : Charles Leavitt and Duncan Jones
Sur une idée originale de Blizzard Entertainment’s: “Warcraft”
- Et pourtant, avec un titre contenant « le commencement » dedans, on aurait pu croire le contraire…