Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Michèle a entamé la rentrée en allant voir « Anquetil tout seul » au studio Hébertot ; une pièce performance où Matila Malliarakis endosse le maillot jaune de Jacques Anquetil … Après l’aqua-bike, testons le « théâtre bike »!
PITCH
» Jacques Anquetil a traversé mon enfance comme une mystérieuse caravelle ;
Son coup de pédale était un mensonge . Il disait la facilité et la grâce , il disait l’envol et la danse dans un sport de bûcherons . »
Le texte de Paul Fournel est le récit d’une passion pour Anquetil, cet immense champion populaire qui , paradoxe incompréhensible , était admiré mais mal -aimé du public . C’est aussi la tentative de percer le mystère Anquetil , la part d’ombre de ce personnage hors normes , sulfureux , transgressif, qui s’est affranchi des lois du sport et de la morale commune aux autres hommes.
Anquetil avait un physique de « jeune premier » au début de sa carrière dans le cyclisme.
La preuve existe sur les belles photos en noir et blanc affichées sur les murs de l’entrée du studio Hébertot .
Matila Malliarakis est, lui, un vrai jeune premier qui s’est distingué , entre autres au cinéma dans « Hors les murs » aux côtés de Guillaume Gouix.
Et,là, dans cette pièce , il a trouvé un rôle à sa mesure et… à sa démesure …
Car il faut avoir une sacrée forme physique pour réciter un texte tout en pédalant pendant plus d’une heure.
La sueur qui coule de son front est réelle et n’est pas due à des effets spéciaux !
C’est ce qu’on appelle mouiller sa chemise ( plus précisément le maillot ) .
Mais l’enjeu en vaut la chandelle car le texte de Paul Fournel nous fait découvrir un personnage hors du commun ,mystérieux aux réactions étonnantes.
Qui, à part Anquetil,exige de manger des huîtres et de la blanquette de veau à 8 heures du matin ?
Qui, lors d’une performance incroyable de rouleur, dit qu’il n’aime pas le vélo ?
Le jeune comédien exprime parfaitement la souffrance endurée, la sensation du corps mortifié , le sentiment d’être mal-aimé par le public.
A ses côtés , sa femme Janine dite « Nanou » , jolie blonde interprétée par Clémentine Lebocey réalise elle aussi des exploits en conduisant pendant des nuits entières pour accompagner son héros de mari.
Pas de vie »bio » pour ce couple extraordinaire qui aimait les fiestas bien arrosées et ne cachait pas son attrait pour le dopage.
Le narrateur sous les traits de Stéphane Olivié Bisson endosse avec talent plusieurs casquettes dont celle de l’auteur , des journalistes de l’époque et du célèbre Poulidor l’éternel second.
A la fin de la pièce et de la vie d’Anquetil, un échange de maillots entre les deux cyclistes concurrents est particulièrement émouvant.
Il faut aller voir cette pièce car au-delà de l’évocation de l’exploit sportif, la vie privée de celui qui a gagné cinq fois le Tour de France ne manque pas de piquant et de révélations surprenantes.
A conseiller, bien sûr, à tous les amoureux de » la petite reine « mais pas uniquement ;
La pièce est bien écrite.
La mise en scène est vive.
Les acteurs sont bien choisis et se donnent à fond.
Un moment de théâtre original, à la fois spectaculaire et une réflexion riche sur le sport.
Michèle
« Anquetil tout seul »
du 6 septembre au 13 novembre 2016.
du mardi au samedi à 19h00 et tous les dimanches à 17h00 au Studio Hébertot
78 bis rue des Batignolles 75017 Paris (Métro Villiers / Rome)
INFOS
De : Paul Fournel (publié aux Editions du Seuil / Editions Points)
Avec : Matila Malliarrakis, Clémentine Lebocey, Stéphane Olivié Bisson
Adaptation théâtrale et mise en scène : Roland Guénoun