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[Deauville 2016] « Le Teckel » de Todd Solondz

Le Teckel de Todd Solondz a reçu deux prix cette année au Festival du Cinéma Américain de Deauville :  le prix du Jury et Prix Kiehl’s de la Révélation. Prix mérités ? Voici mon avis.

Le synopsis du Teckel est court :

 « Voyage d’un teckel qui sera responsable de brefs moments de bonheur auprès des personnes qu’il rencontre. »

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le Teckel (c) ARP Selection

 

Le Teckel : chienne de vie !

Le Teckel raconte donc  l’histoire déjantée d’une saucisse sur patte ( « Wiener dog » est le nom de cette race  canine) et de ses maîtres… Todd Solondz signe avec ce film une dramédie assez cynique en quatre parties, une par pattes de teckel !

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Dawn Wiener (Greta Gerwig) dans le Teckel ( Wiener dog)

Des acteurs qui ne cabotinent pas … flanqués d’un vrai cabot !

Si le héros des quatre histoires est bien un cabot à savoir un teckel crédité au générique, on compte de bons acteurs à deux pattes qui ne s’en sortent pas trop mal.

Parmi eux, on retrouve la reine des comédies romantiques indépendantes, l’égérie du mumblecore, Greta Gerwig en gaffeuse au grand cœur. L’actrice trentenaire reprend en fait le rôle de Dawn Wiener  (wiener dog !) de Welcome to the Dollhouse. Et Kieran Culkin ( le frère de Macaulay) joue Brandon, l’ex camarade de classe de Dawn, devenu drogué – a priori insensible.  Dawn devenu assistante vétérinaire va recueillir un teckel en piteux état ( désir d’enfant ou transfert ? ) et s’amouracher de Brandon.

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Danny de Vito promène son chien …

Danny de Vito joue, lui, un  prof dépassé, doublé d’un scénariste raté à la recherche d’un nouveau succès… Son fidèle animal de compagnie sera l’objet d’un plan dément.

Julie Delpy en mère sans tact et très limite, Tracy Letts en père grossier, essaient tant bien que mal d’égayer la vie de leur petit garçon malade avec l’adoption d’un animal …

Enfin, le teckel vit un moment avec »Nana », une mamie acariâtre (Ellen Burstyn) qui l’a surnommé « Cancer » et connaîtra son heure de gloire de bien étrange façon. Enfin, étrange, c’est à vous de voir…  Une taxidermiste fait bien le buzz en ce moment en ayant transformé un chat mort en sac à main !

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« Nana » (Ellen Burstyn) et « Cancer » dans Le Teckel

Le Teckel :  un film cynique  (!) et absurde 

Certains trouveront « Le Teckel » choquant ou creux.  Il faut reconnaître que  le film fait preuve d’une bonne dose de cynisme et de désenchantement. Ce pauvre animal en voit de toutes les couleurs, et le spectateur aussi ! Le réalisateur teste les limites de notre patience en montrant longuement des déjections canines ( tendance diarrhée sanglantes). J’ai choisi d’en rire. Quel taquin, ce Todd Solondz !

Solondz joue avec nos nerfs par moments,  puis il ajoute une séquence comique, interlude musicale déjantée où le teckel se transforme en cowboy traversant le grand ouest américain.
Là encore, certains trouveront ce moment ridicule. Mais pour moi, c’est une escapade lumineuse et amusante, une respiration bienvenue car la peine, le chagrin et le spectre de la mort viennent sans cesse hanter le film.

Le film est assez absurde, et si message il y a, il est difficile de voir lequel, à part une critique de notre société contemporaine.
Car il n’y a pas que le teckel qui soit en cage ou isolé par moments, les humains le sont également.

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Le petit garçon (Keaton Nigel Cooke) et son chien en cage.

Si on fait bien attention, on remarquera que, dans chaque segment, le personnage principal est dans un cadre fermé (buanderie, appartement, bureau, salon, chambre d’hôtel, supermarché, voiture ou clinique animale…), souvent accompagné d’une lumière verdâtre. il y a très peu de séquences en plein air.

Vous l’aurez compris, j’ai passé un plutôt bon moment avec ce « Teckel ». C’est un film plutôt anecdotique qui souffre de longueurs, et de séquence inégales…  Par moments sans queue ni tête : ça passe ou ça casse.  Mais un film qui est origina, cynique,  surprenant  et amusant par moments.

 

***

Le Teckel

Un film de Todd Solondz

Avec Julie Delpy, Greta Gerwig, Ellen Burstyn, Danny DeVito, Keaton Nigel Cooke, Tracy Letts, Kieran Culkin

Durée : 1h28

Prix du Jury et Prix Kiehl’s de la Révélation au festival de Deauville 2016

Sortie 19 octobre 2016

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