Corniche Kennedy s’est fait remarquer dans quelques festivals français avant de venir sur nos écrans le 18 janvier ! Cette adaptation du roman éponyme de Maylis de Kerangal vaut -elle s’immerger dans les salles obscures ? Mon avis est ici.
Synopsis
Corniche Kennedy. Dans le bleu de la Méditerranée, au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille défient les lois de la gravité.
Marco, Mehdi, Franck, Mélissa, Hamza, Mamaa, Julie: filles et garçons plongent, s’envolent, prennent des risques pour vivre plus fort.
Suzanne les dévore des yeux depuis sa villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en être. Elle va en être.
Corniche Kennedy a pour lui une belle photographie (notamment de la ville de Marseille), des comédiens convaincants (même les non pros), et quelques répliques bien vues.
On n’est pas sérieux quand on a 17 ans (ou 18) et qu’on vit à Marseille…
L’adolescence est très bien représentée, dans ses excès, sa fougue, sa vitalité, ses hésitations. la réalisatrice évoque avec finesse les vertiges des amours adolescentes, le désir d’absolu, les hésitations du trio principal composé de Lola Creton, dans le rôle de la jeune bourgeoise qui s’encanaille, et de deux acteurs novices, Alain Demaria et Kamel Kadri, incarnant deux jeunes amis désœuvrés.
Il me semble dommage que le personnage de la commissaire ne soit pas plus développé, surtout que son interprète, Aissa Maïga, est très convaincante. Ses collègues policiers, les dealers sont encore plus esquissés, tout comme la mère de l’héroïne, seul parent à apparaître dans le récit.
Les adultes ne sont certes pas le sujet du film… d’ailleurs on souligne bien leur incapacité à comprendre les raisons des jeunes à sauter depuis la corniche. Cette incommunicabilité est bien décrite dans le film.
On pourra aussi regretter que l’histoire s’étire. Des longueurs sont à déplorer, surtout dans le dernier tiers de l’histoire.
Enfin, la fin « en queue de poisson » ne m’a pas vraiment convaincue, et m’a aussi légèrement frustrée…
Je n’ai pas lu le roman éponyme donc j’ignore si ce sentiment vient du fait qu’il s’agit d’une adaptation ou si cela vient de l’histoire originale crée parMaylis de Kerangal.
En tout cas, il est intéressant de noter que l’auteure a vu deux de ses romans adaptés au cinéma en l’espace de quelques mois. Réparer les vivants, s’il évoque aussi la fougue de la jeunesse avec le personnage de Simon, est porteur d’un message plus fort que celui de Corniche Kennedy , celui du don d’organes.
Corniche Kennedy suscitera peut- être moins d’émotions, mais n’est pas déplaisant pour autant, que ce soit au niveau de sa réalisation ou de son interprétation.
CORNICHE KENNEDY
de DOMINIQUE CABRERA
FRANCE / 2016 / 1H33 / FICTION
Avec Lola Creton, Aissa Maiga, Moussa Maaskri, Kamel Kadri, Alain Demaria