Pop Aye, film thaïlandais de Kirsten Tan, (réalisatrice née à Singapour), sortira en France le 6 septembre 2017 après avoir été présenté cette année au festival de Sundance et au Festival international du film de Rotterdam. Ce premier film nous a d’ailleurs été récompensé du Prix du scénario à Sundance (Section « World Dramatic Competition ») et du Prix VPRO Big Screen à Rotterdam.
Cette histoire d’amitié entre un quinquagénaire désabusé et un éléphant vaut -elle le coup qu’on prenne sa défense ?
Synopsis de Pop Aye
Un architecte désenchanté voit le centre commercial qu’il avait construit 30 ans auparavant détruit. Il doit être remplacé par un projet réalisé par les jeunes architectes de son agence. Ne trouvant pas de réconfort auprès de son épouse, il erre dans les rues de Bangkok et fait la rencontre fortuite de Pop Aye, un éléphant qui fut jadis son ami d’enfance. Il se lance alors dans un long voyage à travers la Thaïlande pour raccompagner l’éléphant dans la ferme où ils grandirent ensemble.
Pop Aye © Happiness Distribution
Avis express… Pop aye, nouveau départ ou voyage au cimetière des éléphants ?
Des road movie avec un éléphant, ça ne court pas les rues. Kirsten Tan part déjà avec plusieurs points ( bons points) d’avance avec ses plans des routes thaïlandaises – peut-être d’une grande banalité pour les Thaïlandais, mais qui pour nous, spectateurs Occidentaux, sont hors du commun.
Thana (Thaneth Warakulnukroh), le personnage principal est clairement en pleine crise existentielle : les certitudes de cet architecte s’écroulent les unes après les autres. Il se rend compte qu’au final il n’a rien construit de tangible ou d’important.
Et il va gérer cette crise en achetant Pop’aye, l’éléphant de son enfance nommé comme Popeye, marin de dessin animé.
Au fil des rencontres sur sa route, Thana reprend les rênes de sa vie. Les vertus de « l’éléphanthérapie » …
Première remarque : l’acteur principal est touchant et sait très bien s’y prendre avec l’éléphant ! Le tournage n’a pas dû être tout repos !
On sourit de certains moments « éléphantesques » qui valent leur pesant de cacahuètes (Pop aye, en raffole, d’ailleurs, des cacahuètes.)
On est ému par d’autres passages.
Les acteurs sont tous très expressifs, il faut dire que les dialogues sont peu nombreux, Karen Tan préférant visiblement suggérer plutôt que d’énoncer.
Certaines scènes sont un peu lentes – en même temps, on progresse à dos d’éléphant… cela permet de contempler la Thaïlande, écartelée entre la frénésie des grandes villes comme Bangkok, et ses paysages naturels d’une beauté millénaire.
La réalisatrice a le bon goût de ne tomber ni dans une esthétisation de la misère ni dans le clip promotionnel avec des images de cartes postales.
Petit regret : les personnages secondaires ne sont souvent qu’esquissés, certainement pour se concentrer sur l’évolution de Thana et sa reconstruction.
Pop aye est un film touchant, dépaysant et doux amer.
POP AYE
De Kirsten Tan
Avec : Penpak Sirikul, Bong et Thaneth Warakulnukroh.
Durée : 104 minutes.
CONCOURS TWITTER : jusqu’au 05/09/17 minuitFilm annonce