Michèle est allée découvrir l’adaptation d’Agatha de Marguerite Duras par Hans Peter Cloos au Café de la Danse. Voici son ressenti !
Avis :
Je savais qu’en allant voir une pièce de Marguerite Duras, je n’allais pas passer la soirée la plus drôle de l’année, surtout quand le sujet traitait de l’inceste. Mais je ne m’attendais pas à être autant surprise par une mise en scène aussi déroutante.
Hans Peter Cloos nous fait vivre un curieux voyage avec des moments d’une grande intensité dramatique et d’autres proches de la comédie , parfois loufoques.
La tension est permanente et le climat malsain.
Le décor est dépouillé , décadent. Le spectateur est transporté dans une villa laissée à l’abandon au bord de la mer : un lustre gît sur le sol , un canapé déchiré et des murs salis composent un cadre insolite pour des retrouvailles entre deux amoureux ; C’est la villa Agatha où Agatha retrouve son frère dont on ne connaît pas le prénom.
Pendant 1 h40, le couple se déchire, clame son amour et sa souffrance.
Certaines scènes sont très réalistes, d’autres poétiques, avec l’aide d’images projetées sur un écran surplombant la scène.
Les comédiens sont à la hauteur. Ils assurent une prestation difficile et délicate et mettent en valeur l’ambiguïté de la relation entre le frère et la sœur.
Alexandra Larangot débute au théâtre avec ce rôle exigeant d’Agatha et s’en sort très bien.
Son frère est joué par Florian Carove qui, lui , est expérimenté et a déjà travaillé avec le metteur en scène Hans Peter Cloos. Ce comédien autrichien se donne à fond et est doté d’une diction parfaite.
Les deux personnages expriment avec talent violence, révolte, amour et érotisme.
L’ensemble est dérangeant.
Le risque d’une mise en scène originale est parfois de faire passer le texte au second plan.
En ce qui me concerne, lorsque Florian Above apparaît soudainement vêtu d’une sorte de tutu rose , j’avoue que je n’écoutais plus ses paroles et me questionnais sérieusement sur l’intérêt de cette scène.
N’ayant pas lu le texte de Marguerite Duras, il m’est impossible de dire si cette pièce jouée au Café de la Danse est une bonne adaptation. En tout cas, il est certain que ce « tango tourmenté « ne laisse pas indifférent.
Agatha est une pièce sombre au thème provocateur mais elle est pleine d’énergie et servie par des acteurs inspirés !
AGATHA
de Marguerite Duras.
Café de la Danse
75 011 Paris
du 7 septembre au 7 octobre 2017
le samedi à 17h00 et 20h30,
le dimanche à 16h30,
relâche dimanche soir et lundi