Avis sur le spectacle ADN : Alexandra David-Néel
A propos :
Août 1916, Alexandra David – Néel est depuis 2 ans et demi dans sa caverne ermitage dans l’Himalaya , elle y suit les enseignements de son gourou, le Lama Gonchen de Lachen.
Elle vient nous faire une incroyable révélation et nous entraîner au cœur de son parcours initiatique. Alors dans une course folle où sont subtilement tricotée sciences des particules , expériences personnelles et doctrine secrète du bouddhisme tibétain , le spectateur est invité à devenir complice d’un questionnement formidable et troublant.
Avis :
Alexandra David-Néel : « Si nos pensées créent notre réalité , alors éduquons nos pensées «
D’abord, il y a le lieu, le petit Gymnase, une belle cave voûtée qui n’est pas dédiée à la musculation mais qui se prête idéalement à cette incitation à la méditation.
Un endroit paisible au milieu du tumulte parisien des Grands Boulevards.
Et puis , il y a une comédienne formidable, seule en scène, sans autre décor que la pierre blanche qui tapisse les murs Elle est assise en tailleur, recouverte d’une couverture sombre au milieu de la scène minuscule.
Elle s’appelle Mariane Zahar. Pendant 1 h20, elle nous délivre, avec une diction parfaite, un hommage magnifique à cette femme extraordinaire, Alexandra David-Néel.
Connaissez – vous une femme qui soit orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra , musicienne, journaliste, écrivaine, exploratrice, franc- maçonne et bouddhiste ? Moi, pas.
Alexandra David-Néel apprit le sanscrit et le tibétain et fut, en 1924, la première femme d’origine européenne à séjourner à Lassa au Tibet. Jusqu’ à la fin de sa longue vie, puisqu’elle mourut à près de 101 ans, en 1969, elle s’interrogea sur le sens de la vie et refusa le rôle classique de la femme, au début du 20ème siècle. Elle s’est mariée mais a peu vécu avec son mari, elle n’a pas eu d’enfant, consciente que sa vie d’aventurière n’était pas compatible avec la maternité.
Mariane Zahar est très convaincante dans la peau de cette personnalité féministe hors du commun qui pensait, par exemple, que la méditation devrait être obligatoire, au même titre que le lavage des dents …
La comédienne très talentueuse fait preuve d’une présence remarquable, maîtrisant parfaitement son texte.
Pendant une demi-heure, elle est assise par terre, immobile, les bras et les jambes emprisonnés par une couverture puis elle se lève et bouge son corps, habillée d’ une longue tunique blanche jusqu’à entrer , à un certain moment, dans une sorte de transe.
Tout au long de la représentation , elle nous regarde dans les yeux et nous parle comme si nous étions en tête à tête.
L’ambiance est assez troublante.
Le moment est particulier car il est partagé entre la biographie réelle d' »ADN » et des questionnements sur la vie.
Après sa performance artistique, Mariane Zahar est encore disponible pour son public.
À la fin de son spectacle, elle reste sur scène pour apporter des explications supplémentaires.
Et près de la sortie, elle est encore là pour répondre à des questions éventuelles.
Ce spectacle est une expérience théâtrale fort intéressante, empreinte de spiritualité et d’humanité.
Michèle
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ADN : Alexandra David Neel
14 oct. 2017 – 10 févr. 2018
Théâtre du Gymnase Marie-Bell
38 Boulevard de Bonne Nouvelle
75010 PARIS.
les samedis à 16 heures
Réservations: 01 42 46 79 79