Après « L’apparition « , film de Xavier Giannoli (l’enquête sur une jeune fille qui prétend avoir vu la Vierge) et à une semaine de la sortie de « Marie Madeleine » sort « La Prière » de Cédric Kahn. Comme son titre l’indique, le film raconte la découverte de la foi et de la prière chez un jeune homme souffrant de dépendance aux drogues. Présenté en Compétition à la dernière Berlinale, « La Prière » est reparti avec le Prix d’interprétation masculine pour Anthony Bajon. « La Prière » sort en salles le 21 mars 2018.
Synopsis :
Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour et la foi…
(via Le Pacte)
Avis express
Outre le mystère de la Foi, ce film de l’acteur et réalisateur Cédric Kahn ( récemment vu dans L’Economie du Couple) s’intéresse particulièrement à la personnalité de ce jeune homme et son retour vers la vie, l’amitié, l’amour de soi et des autres…
Vous n’aurez pas de révélations dans ce long métrage. Et chacun, croyant ou non, aura son explication du film et du petit miracle qui s’y produit.
Le film possède deux atouts : d’une part, il est remarquablement interprété. Le jeune Anthony Bajon est excellent, c’est la révélation du film. Comme Rod Paradot dans La Tête haute, Anthony Bajon a un jeu instinctif, un côté violent contrebalancé par une grande douceur, de la maturité mais un visage juvénile… Il est ultra convaincant en jeune touché par la grâce. Il est entouré par des acteurs de talent déjà connus. Damien Chapelle (Marie et les naufragés), Alex Brendemühl (Mal de Pierres), Louise Grinberg (Tour de France) et Hanna Schygulla dans le rôle de la sœur Myriam.
Une distribution de choix pour ce film traité de façon classique. Et il y a un casting international de jeunes inconnus qui sont souvent bouleversants. On sent une certaine camaraderie entre les acteurs, c’est important d’ailleurs car le film est bien basé sur des chemins de vie réels.
D’autre part, « La Prière » n’est pas prosélyte. Cédric Kahn a bien insisté sur ce point lors de la rencontre organisée après le film.
En effet, que l’on soit croyant ou athée, ce long métrage peut intéresser, notamment par le processus de reconstruction et de rédemption des pensionnaires de cette communauté, un véritable refuge.
Alors, certes, il y a beaucoup de moments de prière, à l’instar de « Des Hommes et des Dieux ». Les méthodes de la communauté sont pour le moins extrêmes, elles pourraient presque faire penser à des techniques de manipulation mentale.
Cédric Kahn a enquêté dans ce type de centre et échangé avec des jeunes ayant vécu ce genre d’expériences ; le réalisateur ne montre pas que ce remède est infaillible. Certains rechutent, certains ont peur de retourner à la vie normale…
Ce qui intéresse Kahn, c’est aussi de montrer un homme cassé, brisé, et de filmer sa réparation… Pour le réalisateur « l’
Le récit est parfois étonnant, par exemple, la claque peu charitable donnée par une Sœur Myriam est surprenante.
Alors tout n’est pas parfait, il y a par exemple des longueurs, mais j’ai trouvé l’ensemble intéressant. « La Prière » est un film touchant sur la religion – mais aussi et surtout sur le retour à la vie d’un toxicomane.