TAZZEKA, c’est le nom d’un village au Maroc. C’est aussi le titre de ce premier film et le point de départ d’une jolie histoire… Tazzeka a été sélectionné en Slovaquie, en Israël et à CINEMED 2017, le festival international du Cinéma Méditerranéen à Montpellier. Ce fut le film « Coup de cœur » du festival d’Aubagne en mars dernier. Avis rédigé par Michèle aidée de Jacques.
Synopsis officiel :
Elias grandit au cœur d’un village marocain, Tazzeka, élevé par sa grand-mère qui lui transmet le goût et les secrets de la cuisine traditionnelle. Quelques années plus tard, la rencontre avec un grand chef cuisinier parisien et l’irruption de la jeune Salma dans son quotidien bouleversent sa vie, et le décident à partir.
A Paris, Elias fait l’expérience de la pauvreté et du travail précaire des immigrés clandestins. Il découvre aussi les saveurs de l’amitié grâce à Souleymane, qui saura raviver sa passion pour la cuisine.
Avis :
Pour son premier long-métrage, Jean-Philippe Gaud nous met » l’eau à la bouche « en réalisant un film appétissant empli de couleurs, d’odeurs et de saveurs .
Dès les premières minutes, le charme opère avec le petit Elias, grand admirateur de Joël Robuchon, qui décline par cœur ( et avec un délicieux accent ) des recettes de cuisine. La vie semble paisible dans ce village où Elias vit modestement avec son frère et sa grand mère. Puis Elias grandit et garde intacte sa passion pour la cuisine.
L’hommage culinaire n’est pas le seul intérêt de cette jolie comédie dramatique, optimiste sans être mièvre.
Il y a beaucoup de candeur, de pudeur et de douceur dans cette fable contemporaine. Mais la dure réalité et les désillusions liées à l’immigration ne sont pas minimisées.
Le contraste entre la vie rurale et la vie citadine est bien mis en valeur sans être caricatural.
De même, Elias passe d’un endroit rassurant où il était intégré et aimé à un lieu hostile où il est inconnu et seul.Ce passage est filmé avec réalisme sans être plombant.
Elias est remarquablement interprété par Madi Belem qui rend son personnage très attachant.
Il apporte beaucoup de naturel, de sincérité et de simplicité à ce rôle d’un jeune homme qui malgré un tempérament réservé, est prêt à tout pour vivre son rêve.
Il est entouré par des acteurs qui prennent plaisir à jouer des personnages truculents comme l’épicier, son employeur à Tazzeka (Abbes Zahmani, très drôle, apparemment insensible mais au cœur tendre ) et la jeune Salma, révoltée, voire survoltée ( Ouidad Elma, très convaincante). Olivier Sitruk endosse le tablier d’un grand chef cuisinier parisien mais on ne le voit pas à l’oeuvre. Elias, isolé à Paris, trouve chez Souleymane (Adama Diop, très chaleureux et dynamique ) une solidarité très constructive.
Les deux amis, l’un introverti, l’autre extraverti forment un duo sympathique.
La fin sera peut être jugée trop optimiste par certains. Mais cela fait du bien de sortir de la projection d’un film avec le sourire.
La photographie est belle, magnifiant les paysages marocains.
La musique tient une place importante et est bien choisie.
TAZZEKA est un film charmant, avec des personnages attachants.
Il peut être vu en famille car il est exempt d’images de violence physique.
***
TAZZEKA
de Jean-Philippe Gaud
Avec Madi Belem, Ouidad Elma,Olivier Sitruk, Adama Diop…
Durée : 95 mn
Sortie le 10 octobre 2018.
Distribué par Les Films des Deux Rives
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